[Incidents à La Citadelle] Le dossier au bureau du DPP

Quatre mois après les incidents survenus lors d’un concert à La Citadelle, soit le samedi 22 octobre, le dossier a été transmis au bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) pour avis. Au total, 35 suspects ont été arrêtés depuis le début de cette enquête. La majorité répond d’une accusation provisoire de ‘Damaging Property by Band’ et d’’Illegal Assembly’.

Depuis novembre dernier, les suspects ont pu retrouver la liberté conditionnelle et une bonne partie clame leur innocence. Ils affirment qu’ils n’étaient pas présents à La Citadelle le soir de l’incident. Parmi eux, se trouve le prêcheur Belal Madarbux. Cet homme d’une cinquantaine d’années avait été arrêté pour sa participation présumée aux incidents. Deux policiers qui se trouvaient sur place avaient même affirmé l’y avoir vu et Belal Madarbux aurait même donné des instructions pour saccager les lieux.

Face aux hommes du surintendant Heman Dass Ghoorah de la ‘Major Crime Investigation Team’ (MCIT) Sud, Belal Madarbux a clamé son innocence et a même donné le nom d’une personne avec qui il se trouvait lors de cette fameuse soirée. Cette personne n’est nulle autre que le respectueux travailleur social, Ali Jokhun. Le jour même, les enquêteurs ont convoqué ce dernier aux Casernes centrales. Et avec détails, il a expliqué que ce jour-là, ils étaient tous les deux à la rue ex-Desforges, après avoir pris une tasse de thé à l’hôtel Pakistan. Malgré cet alibi solide, il a été arrêté et placé en cellule policière pour une semaine.

Mardi dernier, les 35 suspects se sont une nouvelle fois présentés devant le tribunal de Port-Louis et l’affaire a été renvoyée en mai prochain. Les hommes de loi des suspects dans cette affaire pensent qu’il est fort probable que l’accusation provisoire soit logée avant mai. Mais cela dépendra de la décision du DPP. Selon nos informations, les hommes de loi des suspects ont déjà préparé une stratégie de défense, mais tout dépendra de l’accusation formelle que le DPP compte loger contre les suspects dans cette présente affaire.

Jusqu’ici, pas moins d’une cinquantaine de personnes ont été entendues dans cette affaire, parmi lesquelles l’ancien conseiller en matière de communication du vice-Premier ministre Anwar Husnoo, Jameer Yeadally. Ce dernier a, par la suite, démissionné de son poste après son interrogatoire par la MCIT. Jameer Yeadally avait, dans sa déposition, affirmé qu’il avait obtenu des informations sur des possibles incidents à La Citadelle dans la soirée du 22 octobre dernier, et qu’il s’était rendu sur place, tout en informant des hauts gradés de la police afin que ceux-ci puissent prendre des dispositions. Il avait balancé les noms du ‘Deputy Commissioner of Police’ (DCP) Krishna Jhurgoo et de l’Assistant Commissaire de Police (ACP) Mohunlall Madhow comme étant ceux qui avaient été informés au préalable. Depuis janvier dernier, l’ACP Madhow a été muté à Rodrigues, où il assume le poste de ‘Chief of Police’ (COP) dans l’île. Mais une question reste sans réponse jusqu’ici dans ce dossier. Y a-t-il eu une enquête interne au niveau de la police pour situer les responsabilités ? Les hauts gradés en question ont-ils été interrogés dans cette affaire ? Difficile de le savoir jusqu’ici. Le jour de l’incident, deux véhicules de la ‘Special Supporting Unit’ (SSU) étaient à La Citadelle et avaient, par la suite, été déplacés.