Judiciare

Meurtre du Mauricien Ziyaad Poomun : Benoît Maruejouls écope de 20 ans de réclusion

Le Réunionnais Benoît Maruejouls, qui avait comparu la semaine écoulée devant la cour d’assises de Saint-Denis à La Réunion, a été condamné par cette instance à 20 ans de prison mercredi dernier. Cet homme de 27 ans avait été accusé du meurtre d’un Mauricien, Ziyaad Poomun en 2017. Apparemment, la victime avait été torturé, car il avait été retrouvé avec de graves brûlures au visage et plusieurs de ses doigts avait été sectionnés. L’accusé aurait admis aux gendarmes qu’il aurait cogné la tête de la victime contre un mur et qu’il l’aurait poignardé.

Showkutally Soodhun n’est pas encore tiré d’affaire

Showkutally Soodhun n’est pas encore sorti de l’auberge. Bien qu’il ait été acquitté la semaine d’avant pour ses propos à relents communaux, il doit encore faire face à un autre procès en cour intermédiaire, concernant ses menaces de mort à l’encontre du Leader de l’Opposition, Xavier-Luc Duval.

Toutefois, à l’appel de son procès en cour ce 1er octobre, l‘ex-ministre du Logement et des Terres n’était pas présent. Ses hommes de loi, notamment Ravind Chetty et Raouf Gulbul, ont informé le magistrat Sacheen Boodhoo que le prévenu était souffrant. Il est actuellement admis à la clinique Wellkin (anciennement Apollo Bramwell), où il est suivi par un cardiologue. L’afffaire a été renvoyée au 3 avril 2020.

Pour rappel, lors d’un rassemblement en juillet 2017, Showkutally Soodhun avait déclaré que «Si mo bodyguard ti donne mwa so revolver, mo ti pou touye Xavier Duval dan Parlman.» Apparemment, ce dernier avait émis des critiques contre l’Arabie saoudite.

Finalement, notons aussi que le bureau du DPP a émis un communiqué ce 4 octobre, où ce dernier a annoncé qu’il ne compte pas faire appel contre l’acquittement de Soodhun en cour intermédiaire par la magistrate Meenakshi Gayan Jaulimsing, le mercredi 25 septembre.

Pour rappel, Soodhun répondait d’une accusation de « abuse of authority by public officer » sous la section 77 du Code pénal. Alors ministre, il aurait tenu des propos sectaires concernant l’octroi des maisons de la NHDC à une certaine communauté. Ces propos avaient poussé le ministre à la démission.

Aucune ‘Land Court’ à l’horizon

Les grévistes de la faim, menés par Clency Harmon, qui réclament  l’institution d’une instance judiciaire pour se pencher sur les cas de spoliation de terres des descendants d’esclaves ou de travailleurs engagés, resteront sur leur faim, façon de parler.

En effet, Clency Harmon a affirmé la semaine écoulée qu’on les aurait informés que le gouvernement n’ira pas de l’avant avec une telle instance. Alors que la ligne de communication avec le gouvernement a été rompue, et que les rumeurs d’une dissolution du Parlement se font de plus en plus persistentes, environ 300 familles attendent toujours de voir la lumière au bout du tunnel. Le Dr. Arvin Boolell a rencontré les grévistes vendredi dernier et soulèvera cette affaire avec le leader du Parti travailliste, le Dr. Navin Ramgoolam.

Pour rappel, le gouvernement avait promis, en décembre 2018, d’instituer un tribunal foncier comme preconisé par la Commission Justice et Vérité dans son rapport en 2011. Les opinons quant à l’instance appropriée avaient toutefois divergé. Certains parlaient de ‘Land Court’ ou de ‘Land Tribunal’ ou encore de ‘Land Division’ au sein de la Cour suprême. Les choses ont aussi été floues quant à l’approche adoptée par le chef-juge, Eddy Balancy, qui a été tâclé sur ce dossier par Clency Harmon lui-même ainsi que par le syndicaliste Jack Bizlall. Ce qui est clair, c’est que cette instance ne verra pas le jour de sitôt.

Commission antidrogue : Sam Lauthan dépose un affidavit pour réfuter Rex Stephen

Après Roubina-Jadoo Jaunbocus la semaine d’avant, c’est la demande de ‘judicial review’ de l’ancien magistrat Rex Stephen des conclusions de la commission antidrogue, qui a été appelé devant le Master and Registrar de la Cour suprême ce jeudi 3 octobre 2019.

Pour rappel, la commission antidrogue, présidée par l’ex-juge Paul Lam Shang Leen (qui avait comme assesseurs Sam Lauthan et le Dr. Ravind Domun), avait sévèrement critiqué les agissements de Rex Stephen, qui avait répresenté les intérêts du trafiquant notoire Veeren Peroumal. La commission avait recommandé que Rex Stephen fasse l’objet d’une enquête de l’ICAC pour violations potentiels sous la ‘Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act’. Selon Rex Stephen, il y a eu des conclusions erronées et inexactes de la part de la commission d’enquête le concernant.

Sam Lauthan, représentant la commission antidrogue, lui a donné la réplique en déposant un affidavit le même jour devant le Master & Registrar. Il invite l’instance judiciaire à rejeter la demande de Rex Strephen car la commision a agi dans les règles en le convoquant après qu’un préposé de son étude avait affirmé que Rs 1,5 million aurait été déposé à l’étude en avril 2017. Cette somme proviendrait apparemment de Veeren Peroumal. L’affaire a été renvoyée au 24 octobre 2019.

Insolite

  • Un procès a été rayé en cour intermédiaire ce 1er octobre, vu que la prévenue, Bibi Nazmine Hossain, qui répondait d’une accusation d’homicide involontaire, souffrait de troubles mentaux. Un rapport médical émanant de l’hôpital psychiatrique Brown-Séquard a été présenté par son homme de loi devant le magistrat. Le rapport fait état que l’accusée souffre d’aliénation mentale. En 2011, la prévenue devait constater que sa belle-soeur était « possédée par le démon ». Elle devait frapper la malheureuse pour « chasser le mauvais esprit » mais la victime devait succomber.
  • Un policier, qui avait posté sur son compte Facebook des remarques désobligeantes à l’égard d’un magistrat, voire ce qui s’apparenterait à des menaces, a été convoqué la semaine écoulée à la Cyber Crime Unit du CCID. Apparemment, il n’aurait pas apprécié la décision du magistrat, qui avait accepté qu’un prévenu fasse des travaux communautaires au lieu de la prison.