[L.E]L’Unicité divine durant le Ramadan

Tout au long de ce mois sacré du Ramadan, le jeûne exerce l’endurance, fortifie la volonté, enseigne l’autodiscipline et facilite l’application du message de l’Islam à l’homme. Le jeûne crée dans le cœur du Musulman la crainte et l’amour de Dieu et surtout développe en lui la piété qui est la base du jeûne. Il suscite en lui l’esprit du partage et de la charité et le préserve de la méchanceté et de la corruption.

Aussi, le jeûne habitue la communauté à l’amour de la justice et à l’égalité. Toutefois, dans notre ignorance, nous avons fait d’une seule Ummah, une série de sectes, de divisions et de subdivisions ; chacun plus soucieux de revendiquer le monopole de la vérité que de préserver l’unité de la communauté, faisant fi de l’injonction islamique à l’unité et à la fraternité, comme il nous est dit dans le Coran : 

« Attachez-vous fortement à la corde d’Allah, et ne soyez pas divisés. »

Si nous nous unifions, individuellement et collectivement, autour de l’axe du ‘tawheed’, de l’adhésion intime à l’Unicité divine, nous nous sentirons plus forts, plus structurés, pour dialoguer avec le monde, pour nous frotter avec les autres en toute sécurité. Les premiers Musulmans vivaient cette foi intérieure, qui leur a permis de devenir puissant, de consolider leurs moyens de défense, de porter l’Islam jusqu’aux limites de la terre, de prospérer, et de s’offrir un mode de vie tel que prescrit par l’Islam.

Tous ensembles, nous pouvons toujours serrer nos rangs et adopter une position commune, si ce n’est sur tous les sujets, du moins sur les questions majeures. Mais nous qui sommes supposés donner l’exemple, n’avons jamais vraiment essayé d’agir de concert pour traduire dans les faits la fraternité et l’unité auxquelles nous exhortent l’Islam.

Conformément au principe du Saint Prophète, que la paix soit sur lui, le Musulman doit fonder sa vie suivant les grands axes :

  • L’axe métaphysique qui définit les relations de l’homme avec son Créateur.
  • L’axe éthique qui définit les relations de l’homme avec soi-même.
  • L’axe social qui définit les droits et devoirs de l’homme avec la société et l’humanité en général.

De ce fait, nous croyons que tous les hommes et toutes les femmes sont habités par la lumière de ce même Dieu. Par-delà nos voies spirituelles différentes, nous sommes appelés à nous rencontrer, à nous comprendre et à nous aimer pour bâtir une société et un monde fraternel.

Ainsi, enracinés dans les fidélités respectives à nos traditions et à nos croyances, ouverts aux autres, nous pouvons vivre notre diversité religieuse dans un équilibre harmonieux pour la recherche et le partage de valeurs communes. Vivre ensemble, écrire une histoire commune dans le respect des uns et des autres ne sont pas évidents quand on voit comment les passions politico-religieuses peuvent se déchaîner. Il est quasi difficile d’être fidèles à nos idéaux. En tant qu’êtres humains, nous sommes conscients de nos faiblesses. Nous avons besoin de l’aide de Dieu et pour cela, nous devons toujours l’implorer humblement.

Au moment où, dans l’ensemble national, une réflexion sur le fond s’engage sur la réconciliation, au-delà des aspects ponctuels et passionnels. Il paraît fondamental, au regard des événements qui secouent notre planète, de permettre à l’homme, de se débarrasser des pertes des idéologies de tout ordre qui l’ont étouffé, fractionné, déshumanisé même.

Le Musulman doit profiter de ce mois sacré pour aller à la reconquête de son univers intérieur, redécouvrir sa dimension spirituelle et sa propre dignité, pour faire de sorte que l’avenir ne soit pas nucléaire, mais spirituel, qu’il soit comme une redécouverte de respect des races et des cultures, et qu’il débouche enfin sur une civilisation d’amour, d’unité et de fraternité.

Après avoir vécu du temps fort de jeûne et de prière, on espère qu’émane la grâce de voir réunis les membres de nos familles, nos amis et nos coreligionnaires. Et que cette grâce rejaillisse en relations fraternelles sur l’ensemble de notre société.

Bashir Nuckchady