Stag Party : Allégations de pots-de-vins
- Me Ravi Rutnah : « Ale rode réponse avec dimoune ki siéger dans Cabinet ministre ki ena prérogative donne State Land »
Malgré les nombreuses convocations servies au PPS Rajanah Dhaliah par l’ICAC jusqu’ici, le parlementaire ne s’y est pas rendu. La raison avancée, il a fait une demande d’injonction auprès d’un juge en chambre de la Cour suprême lundi dernier. Dès le lendemain cependant, sa demande avait été rejetée. Les hommes de loi du PPS ont fait appel contre ce rejet de la juge en chambre et ils sont actuellement en attente d’une nouvelle décision de la Cour suprême à ce sujet.
Jeudi, l’avocat de Rajanah Dhaliah, nommément Ravi Rutnah, était face à la presse pour s’exprimer sur cette affaire pour la toute première fois. La raison, a expliqué ce dernier, c’est qu’il est très sollicité par des journalistes qui s’enquièrent à ce sujet. Selon l’avocat, son client a été appelé à trois reprises par les enquêteurs. La première fois, l’affaire avait été renvoyée car il avait des soucis de santé. La deuxième fois, c’est l’ICAC qui a renvoyé l’affaire. La dernière en date, le soit 23 août dernier, son client ne s’est pas rendu à l’ICAC, suivant ses conseils. Car il veut à tout prix que les droits du PPS soient respectés.
L’homme de loi n’a pas été tendre envers les accusateurs de son client. « Pe prend seki ene voyou ine dire, pe rode vine poze mo client question », a-t-il lâché. L’ex-parlementaire n’a pas mâché ses mots envers l’ICAC non plus. « Pas akoz mo client ene député dans gouvernement ki finne prend le temps pou appel li, mais ena ene incompétence de l’ICAC, ki sa finne prend tout sa le temps-là », déplore Ravi Rutnah. Raison pour laquelle il a conseillé à son client de ne pas se rendre au Réduit Triangle pour consigner sa version des faits. Pressé de questions, il devait aussi ajouté que « alle rode réponse avec dimoune ki siéger dans Cabinet ministre ki ena prérogative donne State Land ». Il visait ainsi, sans le nommer explicitement, le ministre et Attorney General, Maneesh Gobin. Ce qui a laissé perplexe plus d’un au sein de la majorité gouvernementale.
Ravi Rutnah croit savoir que les droits constitutionnels de son client ne seront pas respectés. « Si li allé, pou ena ene entrave de so banne fundamental rights, sous plusieurs sections de la Constitution », soutient-il. Répondant aux questions de la presse, Ravi Rutnah a affirmé que les enquêteurs devaient plutôt se tourner vers ceux qui font partie du cabinet ministériel, avec le pouvoir d’accorder des terrains à bail de l’État à des particuliers. Il n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi la commission anti-corruption a pris tout ce temps pour procéder à l’interrogatoire de son client, alors que l’affaire a éclaté depuis mars dernier. « Depi mars ti bizin vine demande li so explications, disons en avril. Aster attan tout sa le temps, finne gagne le temps ena trial by the press », déplore le représentant légal de Dhaliah. Ce que l’ICAC a répliqué en affirmant que les enquêteurs devaient d’abord réunir toutes les preuves avant de le convoquer.
Selon lui, cette démarche de l’ICAC vise à donner l’impression qu’elle fait son travail, et il n’a pas hésité de la qualifier d’incompétente. En attendant, l’ICAC étudie les avenues légales possibles entourant cette affaire, surtout après que le panel légal du PPS ait affirmé qu’il n’hésitera pas à se rendre au Privy Council s’il le fait pour contester cette convocation de l’ICAC.
Protagonistes impliqués : Une seule arrestation jusqu’ici
Ces allégations de pots-de-vin ont éclaté en mars dernier, dans le sillage de l’affaire Franklin. Un dénommé Ajay Jeetoo s’était volontairement rendu au Réduit Triangle où il avait fait des révélations sur les transactions entourant la signature d’un bail de 250 hectares, non loin de Grand-Bassin à ‘Eco Deer Park Association’. Dans cette affaire, il a cité plusieurs noms, dont ceux de Keegan Etwaroo et Rajesh Ramnarain, entre autres.
Keegan Etwaroo a, quant à lui, confirmé que de l’argent aurait été remis pour être transmis au PPS Rajanah Dhaliah à travers Rajesh Ramnarain, ancien président du ‘Sugar Investment Trust’ (SIT). Ce dernier avait même été arrêté dans le cadre de cette affaire en mai dernier sous la Section 50, de la ‘Prevention of Corruption Act’, avant d’être libéré sous caution. Des révélations avaient également été faites sur le fameux ‘Stag Party’ où l’alcool aurait coulé à flot et de la viande de cerf partagée aux invités, dont le ministre et Attorney General Maneesh Gobin.