La leptospirose gagne du terrain dans le pays. Depuis le début de l’année, 20 cas ont été recensés, dont cinq en avril. Le ministère de la Santé a lancé un appel à la vigilance dans un communiqué récent. Cependant, des questions émergent quant à la raison pour laquelle le ministère exhorte la population à prendre des précautions. Selon les statistiques, on dénombre chaque année une moyenne d’environ 40 cas à Maurice.
Cette maladie bactérienne, présente dans le monde entier, est causée par l’urine ou les excréments des rats, et par l’eau contaminée. Selon le Dr Vasantrao Gujadhur, 10 % des cas peuvent évoluer vers une forme sévère, voire fatale. Il souligne également le risque que représentent les rats urinant sur les boîtes de conserve. La bactérie peut affecter le foie, provoquant la jaunisse, une condition potentiellement mortelle. Les symptômes de la maladie incluent la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires et les vomissements.
L’ancien responsable de la Santé se demande quelles mesures le ministère a prises alors que la présence de rats était déjà signalée dans le pays, notamment dans les hôpitaux. Il se réfère ainsi aux révélations accablantes du rapport de l’Audit concernant le stockage des médicaments dans les entrepôts du ministère de la Santé, et de la présence de rats, de fuites d’eau et d’excréments d’animaux. Il s’interroge sur le nombre d’agents chargés du contrôle des rongeurs dans ces infrastructures publiques.
Selon lui, le ministère devrait être en mesure de fournir ces informations à la population. Le Dr Gujadhur estime qu’il devrait y avoir moins d’une vingtaine d’agents à Maurice pour nettoyer les salles, les cours et les entrepôts, et insiste sur la nécessité pour le ministère de protéger son personnel contre cette maladie. « Avant que le ministère n’appelle la population à prendre des précautions, il devrait s’assurer qu’il n’y a pas de tels problèmes dans ses établissements à travers l’île », conclut-il.