Les élèves reprennent le chemin de l’école : Une reprise qui s’annonce difficile

  • L’absence de planning décriée

La reprise des classes en mode présentiel est prévue ce mercredi 2 février. Mais les parties prenantes du secteur éducatif dénonce l’absence de toute planification pour une reprise optimale. Ils nous font part que le processus de réadaptation des élèves peut se révéler plus compliqué que prévu et affichent leur inquiétude si le syllabus pourra être complété à temps pour les examens.

Arvin Bhojun, le secrétaire de l’‘Union of Private Secondary Education Employees’ (UPSEE) soutient qu’il y a toujours une confusion qui règne en ce moment. Il craint que cette reprise ne se passe pas bien car, selon lui, rien n’a été communiqué par la ministre de tutelle. « C’est le flou total qui règne en ce moment. Il n’y a pas le moindre planning qui a été fait pour cette reprise en présentiel », lâche-t-il. D’ailleurs, poursuit-il, « c’est impossible de terminer le syllabus en ce laps de temps ». Il maintient qu’il y a eu un retard assez important durant ces derniers temps.

Vu que les élèves ont dû prendre des cours en ligne, ils ont perdu beaucoup de temps et il faudra quelque part rattraper ce temps perdu. Mais ce rattrapage sera difficile car il faudra compléter les autres matières et les chapitres restants pour que les élèves puissent prendre part à leurs examens. Il est d’avis qu’il faudra retravailler sur un ‘timetable’. « Il y a tant de questions qui restent en suspens », dit-il. Ce dernier fait aussi rappeler qu’il faudra bel et bien assurer le protocole sanitaire. De plus, les enseignants auront la tâche supplémentaire de veiller à ce que les élèves maintiennent bien les gestes barrière et ne se rassemblent pas durant la recréation.

Bashir Taleb, président de la Fédération des managers des collèges privés, explique d’emblée que la reprise des classes en présentiel sera un grand challenge. Selon lui, ce sera difficile pour les élèves de s’adapter durant cette première semaine de rentrée en présentiel. « Dans un premier temps, il y aura une certaine réticence de nombreux élèves, qui ne voudront pas venir à l’école. De nombreux élèves ont suivi les classes en ligne et ils ont été loin de leur établissement scolaire. Ils se sont habitués aux cours en ligne et il faudra quand même une petite prise en main pour les remettre sur les rails », dit-il. Bashir Taleb pense que les parents ont aussi un rôle à jouer pour s’assurer que cette transition vers les classes en présentiel se fasse sans heurts.

Les élèves seront-ils bien préparés pour prendre part aux examens ? Pour Bashir Taleb, il y a un défi académique en ce qui concerne les examens. « Il faudra bien que les élèves prennent part aux examens. Et ce ne sera pas facile. Une fois les ‘Assessments’ complétés, c’est à partir de là que nous pourrons décider de la marche à suivre par rapport aux examens », dit-il.

Yogeshwar Dookharan, un enseignant en ‘Business Studies’ au collège James Burty David, pense que les classes en présentiel sont grosso modo une bonne chose. Toutefois, il fait ressortir que ce sera difficile pour les élèves, sans parler des enseignants, car ce sera une rentrée pleine de défis. « Nous n’avons pas le moindre planning sur comment procéder avec cette rentrée en présentiel », dénonce-t-il.

L’enseignant pense aussi qu’il y aura un certain changement dans le comportement des élèves car cela fait un long moment que ces derniers n’ont pas eu d’interaction en face-à-face. Il pense que cela prendra une semaine avant que les élèves ne s’adaptent à cette rentrée en présentiel. En ce qui concerne le syllabus, il souligne que durant les classes en ligne, certains chapitres ont bien été complétés mais pour que les élèves puissent faire face aux examens, des cours de rattrapage sont nécessaires. Il estime qu’il y aura un certain ‘deloading’ pour alléger le fardeau des élèves, pour que ces derniers puissent entamer les examens. Ajouté à ces défis, poursuit-il, il y a bien entendu l’omniprésente frayeur que le coronavirus ne se propage parmi les élèves et leurs enseignants.

Une réadaption nécessaire

Pour le psychologue Krishna Seeballuck, la reprise en présentiel implique des défis à relever car c’est une question de réadaptation des élèves. Selon lui, il aurait fallu avoir un planning bien structuré. « L’objectif le plus important sera d’assurer la réadaptation des enfants d’une manière ferme et structurée », renchérit-il.

« Les enfants sont restés assez longtemps devant leur écran à suivre les cours virtuellement et il est certain qu’ils n’ont pu capter ou compris toutes les explications des enseignants. Il y a tout un processus de réadaptation, qui va certainement prendre du temps, dépendant de chaque élève. Ce processus pourrait s’avérer complexe », dit-il.

Cette réadaptation implique aussi le fait que les élèves devront de nouveau voyager dans les autobus pour se rendre dans leurs établissements scolaires. Qui plus est, la peur d’être contaminé par la covid-19 restera toujours un sujet de préoccupation. « Cette peur restera ancrée chez de nombreux élèves car on entend de nouveaux variants chaque jour », dit-il.