Affaire Molnupiravir : Acheté à Rs 17.20 mais vendu à Rs 79.92 : Akash Chuttoo rattrapé par ses emails supprimés

Après un mois d’efforts, les recherches des enquêteurs de la commission anti-corruption ont finalement porté leurs fruits. Le département ‘Forensic de l’‘Independent Commission Against Corruption’ (ICAC) a pu mettre la main sur plusieurs emails supprimés, contenant des documents jugés cruciaux pour la suite de l’enquête sur l’affaire Molnupiravir.

Des ‘deleted emails’ contenant des échanges de documents entre « CPN Distributors Ltd » et « Optimus Pharma » remontent à novembre 2021 et sont très clairs et explicites, explique une source proche du dossier. Le Molnupiravir a été acquis à 0.4 dollar/ l’unité, soit Rs 17.26 avant d’être vendu à Rs 79.92 au ministère de la Santé, alors que Maurice faisait face à une virulente vague de la Covid-19 et durant laquelle plus de 20 décès étaient recensés au quotidien. La proposition de « CPN Distributors Ltd » a donc été acceptée sur le champ au niveau du ministère de la Santé qui a d’ailleurs réceptionné les médicaments le même jour.

Les enquêteurs ont confronté Akash Chuttoo à ces éléments vendredi, mais ce dernier a fait valoir son droit au silence. Tout comme ses deux proches collaborateurs, dont un pharmacien, qui ont également été entendus par les limiers le même jour.

« Bills of Lading » falsifiés

Depuis l’éclatement de cette affaire, l’ICAC a effectué plusieurs descentes dans différentes institutions, incluant à la « Mauritius Revenue Authority » (MRA) où les enquêteurs ont mis la main sur des documents d’imports. Des « bills of lading » (BOL) indiquent le prix de ces médicaments à Rs 70/ l’unité. Ce qui intrigue les enquêteurs, qui soupçonnent que la MRA a été induite en erreur et que plusieurs documents auraient été falsifiés.

L’autre volet de l’enquête concerne la responsabilité des hauts cadres du ministère de la Santé. Ce volet n’a pas été relégué au second plan, soutient une source proche de l’enquête. « Il y a bel et bien eu des failles, mais il faut donner du temps au temps », explique-t-elle.