L’urgence d’agir

Encore un autre cas qui nous caille le sang. Le sort infligé à la petite Christabelle, kidnappée, ligotée, séquestrée pendant toute une nuit, par un dévergondé nous sidère. Dieu merci qu’elle a été retrouvée saine et sauve. Il n’en demeure pas moins qu’elle aurait pu finir comme la petite Elena Gentil ou encore comme le petit Ritesh, assassiné en voulant porter secours à sa sœur à Petite Rivière en octobre 2018. La situation, aussi triste soit-elle, n’a pas changé d’un iota. Au contraire. Cette escalade de violence est inouïe. Les parents pourront-ils encore avoir la conscience tranquille quand leurs enfants sortent du cocon familial pour se rendre à la boutique du coin ou à l’école, sachant que des prédateurs sexuels pullulent partout ? Que faire pour que nos enfants soient enfin en sécurité ?

Satyam Goodur n’est pas le seul à rôder dans la nature. Il incombe, bien sûr aux parents de bien veiller sur leurs progénitures. Mais il est aussi du devoir des autorités d’assurer que les citoyens de Maurice puissent circuler librement sans qu’un prédateur, un voleur ou un criminel ne soit à leurs trousses. Nous ne le dirons jamais assez. Notre société est malade parce que certains ont choisi de fuir devant leurs responsabilités. Pour ceux qui l’ont oublié, rafraîchissons-leur la mémoire. Treize mois exactement de cela, Pravind Jugnauth croyait savoir que le meurtrier du petit Ritesh ne méritait pas de vivre. Mais qu’a-t-il fait jusqu’ici pour redresser le ‘law and order’ ? Maintenant qu’il a été reconduit à l’hôtel du gouvernement pour un deuxième mandat consécutif, s’y attèlera-t-il enfin ?

La nouvelle ministre, ‘full-fledge’ fort heureusement, de l’Égalité des genres a su marquer des points en se rendant au chevet de la famille de la petite Christabelle pour lui proposer de l’aide. On ose maintenant espérer qu’elle sache taper du poing sur la table pour faire avancer le dossier du ‘law and order’, qui est étroitement lié aux cas de violences envers les femmes et les enfants tombant sous la tutelle de son ministère. Et qu’elle boucle aussi le « Children’s Bill » dans les plus brefs délais. Car la situation est pus que jamais alarmante. Il nous faut impérativement agir afin de protéger nos enfants. Malheureusement, nous ne réagissons que quand nous sommes confrontés à un nouveau cas. Avant de sombrer par la suite dans l’indifférence, jusqu’à ce qu’un nouveau cas ne soit enregistré et nous interpelle.

Pour qu’il y ait de changement, nous devrions d’une part initier et accentuer des mobilisations et des actions citoyennes, et d’autre part à maintenir la pression sur les autorités pour qu’elles apportent les changements nécessaires à la législation, mais aussi de redresser la situation chaotique de l’ordre et la paix publique. Les caméras de safecity ne suffiront pas pour prévenir de tels actes envers nos enfants. Il faut beaucoup plus que ça pour les protéger. Encore faut-il que le gouvernement en prenne conscience…