[Manque de livres et d’enseignants] Arvin Bhojun : « Il est inconcevable de voir ce même scénario se répéter chaque année »


Un mois après la rentrée scolaire, certains manuels n’ont toujours pas été livrés aux élèves, alors qu’ils font déjà face à un manque d’enseignants. Les parents se demandent quand la ministre de l’Éducation compte prendre des mesures pour résoudre cette situation qui perdure depuis un certain temps, alors que les examens auront lieu dans quelques mois. Censés être disponibles dès le premier jour de la rentrée scolaire, certains livres scolaires restent introuvables. Que fait-on pour remédier à cette situation, malgré les multiples réclamations ?


Les élèves des grades 7, 8 et 9 se plaignent de l’indisponibilité de certains manuels scolaires alors que de nombreux enseignants ont déjà commencé le programme. Sans ces livres, la scolarisation est incomplète et les élèves peinent à suivre en classe. « Chaque année, à chaque rentrée scolaire, le problème du manque de livres scolaires devient un véritable casse-tête pour les parents d’élèves », affirme le président de l’’Union of Private Secondary Education Employees’ (UPSEE), Arvin Bhojun.


Ce dernier tire la sonnette d’alarme sur la gestion des affaires au sein du ministère de l’Éducation. Si le problème des enseignants faisait déjà les gros titres depuis un certain temps, voilà maintenant que le manque de manuels scolaires prend le dessus. Selon lui, ce problème n’est pas nouveau et le ministère doit assumer ses responsabilités pour le résoudre. « Il semblerait que la ministre ne puisse pas faire respecter ses directives pour remédier à cette situation. Il est inconcevable de voir ce même scénario se répéter chaque année », dit-il.


Il insiste sur l’importance des livres dans la vie des élèves, et affirme que les enseignants sont préparés à toutes éventualités, mais que le manque de livres constitue un obstacle supplémentaire, d’autant plus que ces livres ne sont pas disponibles à la vente sur le marché. « Ils sont fournis par le ministère de l’Éducation, mais les approvisionnements n’ont pas été effectués correctement. Bien que des tablettes aient été offertes aux élèves dans le passé pour pallier le manque de certains manuels, cette fois-ci, cette solution n’a pas été envisagée, même si les livres sont disponibles en ligne. C’est une disparité dans le secteur de l’éducation », explique-t-il.


Arvin Bhojun souligne également le fait que la ministre n’a confirmé que la semaine dernière sur les ondes d’une radio que les élèves pourraient avoir accès à des manuels scolaires en ligne pour les photocopier. Il déplore que pendant tout ce temps, les élèves aient été livrés à eux-mêmes. Une telle situation perturbe considérablement les plans de cours et les programmes prévus. « De plus, les tests prévus n’ont pas pu être réalisés à temps, les élèves n’ayant pas eu la possibilité de se préparer correctement faute de livres et d’enseignants », regrette-t-il.


Notre interlocuteur déplore une mauvaise planification récurrente de la part du ministère, et revient également sur le communiqué émis par celui-ci, informant les parents et les enseignants que la distribution des livres serait retardée, ce qui ajoute un nouveau désordre à l’administration déjà surchargée. Il qualifie cette action d’inacceptable, pointant du doigt un manque de responsabilité. « Il est grand temps que la ministre mette de l’ordre dans son ministère, car rien n’est fait dans l’intérêt des enfants », déplore-t-il.


Le manque d’enseignants reste également un problème non résolu. Arvin Bhojun souligne qu’il est crucial de se demander si, même avec l’arrivée prochaine des manuels scolaires, il y aura suffisamment d’enseignants pour assurer les cours. Bien que des recrutements massifs aient été effectués dans les collèges, se pose la question de leur traitement et de la qualité de l’éducation dispensée. Il déplore le fait que certains élèves aient été pénalisés par le manque d’enseignants par le passé, une situation qui perdure. Il rappelle qu’il existe de nombreux diplômés qualifiés pour travailler dans les établissements scolaires et s’insurge contre les injustices auxquelles ils sont confrontés dans leur recherche d’emploi, notamment dans le domaine de l’éducation. « Il est temps de traiter ces diplômés avec le respect qu’ils méritent et de les encourager davantage. Les autorités doivent prendre en compte les répercussions que cela peut avoir sur l’éducation de nos enfants et agir avant qu’il ne soit trop tard », conclut-il.