Megh Pillay : « Air Mauritius ne joue plus son rôle de ‘Market Leader’ »

Après que la compagnie d’aviation nationale, ‘Air Mauritius’, ait bradé deux A319 et deux A340 pour un montant de Rs 258 millions et Rs 15 millions respectivement, sous l’administration de Satar Hajee Abdoulla et d’Arvinsingh Gokhool, elle est désormais dans l’obligation de louer un A340-300 à la compagnie portugaise ‘Hi-Fly’, du 15 octobre au 15 novembre. Cette décision vise à répondre à la demande croissante de sièges en prévision de l’arrivée prochaine du deuxième Airbus A330-200, qui renforcera la flotte de MK au cours du mois suivant. Ce gros porteur assurera principalement la liaison entre l’île Maurice et Mumbai.

Pour l’ancien CEO d’’Air Mauritius’, Megh Pillay, cette location d’un A340-300 en ‘wet lease’ (c’est-à-dire la location de l’appareil et de son équipage) est très mal perçue par les experts en aviation. « Un plan d’action sérieux doit être basé sur les objectifs d’une mission, et non sur la gestion d’une dette passée. Si elle veut retrouver son rôle clé en tant que moteur de l’économie, elle doit impérativement se donner les moyens de cette ambition. Or, la flotte démantelée par l’administration ne répond pas aux exigences de cette mission, ni en termes de capacité ni de composition », déclare Megh Pillay sur le rôle de l’administrateur Satar Hajee Abdoulla.

 « Il est dommage d’avoir vendu ces avions pour ‘dipain diber’, alors qu’ils avaient encore une durée de vie importante, soit entre 15 et 20 ans. Pourquoi les avoir vendus alors que tout le monde savait que la reprise après la Covid-19 n’était qu’une question de temps ? Avant la pandémie, MK transportait presque la moitié du trafic à Maurice. Elle desservait 22 destinations avec une flotte de 15 appareils de 6 types différents. Le nouveau plan quinquennal prévoit une réduction de 50 % des destinations et seulement 9 appareils de 3 types », ajoute-t-il.

Concernant la location d’un A340-300, Megh Pillay déclare : « Certes, les vieux A340 devaient partir avec l’arrivée des A350. Cependant, il est regrettable de s’en être débarrassé au pire moment pour un prix inférieur à leur valeur, d’autant plus après une rénovation coûteuse. Les A330, relativement récents et rénovés pour une longue durée de vie, sont également partis à un moment où la plupart des flottes internationales étaient clouées au sol. Il en va de même pour les A319, qui étaient pourtant très utiles pour le trafic inter-îles. » Ainsi, l’ancien CEO d’’Air Mauritius’ estime que MK ne joue plus son rôle de ‘Market Leader’ sur la destination Maurice.