Ivan Collendavelloo mis hors de cause ?

C’est une affaire qui a fait la Une de l’actualité en 2020 lorsque le ‘Deputy Prime Minister’ (DPM) qui s’est fait révoquer par le Premier ministre. Il s’agit de l’affaire St-Louis, impliquant des allégations de corruption entourant la centrale thermique de St-Louis, qui a coûté environ Rs 3,4 milliards, soit un surplus de Rs 700 millions. Cela fait déjà plus de trois ans que l’’Independent Commission Against Corruption’ (ICAC) a démarré son enquête et a procédé à une dizaine d’arrestations. Parmi elles, Shamsheer Mukoond, ancien cadre du ‘Central Electricity Board’ (CEB), et Bertrand Lagesse, représentant local de la compagnie ‘Burminster and Wain Scandinavian Company’ (BWSC), une firme danoise qui avait décroché le contrat pour ce projet du CEB.

Un rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD) avait fait état des maldonnes entourant ce projet. Et cette affaire a été au cœur des débats à l’Assemblée Nationale à plusieurs reprises. Mais nul n’arrive à comprendre pourquoi l’ancien DPM, et ministre des Utilités publiques, n’a pas été entendu par l’ICAC à ce jour. Ce dernier avait d’ailleurs été révoqué par le Premier ministre en raison d’un morceau de papier sur lequel était inscrit son nom.

Une source que nous avons contactée sur ce dossier explique qu’aucune preuve n’aurait été retrouvée par les enquêteurs à ce stade de l’enquête, qui est arrivée à un niveau avancé. A diverses reprises, des enquêteurs mauriciens ont fait le déplacement concernant ce dossier dans plusieurs pays africains, et même au Danemark. Il y a également eu l’interrogatoire des étrangers à travers la ‘Mutual Legal Assistance’ (MLA), mais rien de concret n’aurait été trouvé contre Ivan Collendavelloo. Et la question de sa convocation n’est plus d’actualité jusqu’à preuve du contraire, confie notre source. De ce fait, l’enquête se poursuit avec plusieurs protagonistes qui seront prochainement appelés à s’expliquer sur certains de ses aspects.

Un important volet à venir, selon nos sources, sera le ‘Money Trail’ dans cette affaire. C’est à dire de retracer le mouvement de l’argent, ainsi qu’étudier le train de vie de certains protagonistes, et surtout s’ils ont récemment fait l’acquisition de certains biens. Avec ces éléments, l’interrogatoire d’Ivan Collendavelloo est jugé peu probable. Mais pour l’instant, il est toujours privé de poste ministériel et il siège toujours comme simple député depuis plus de trois ans. Sur le plan politique donc, c’est Pravind Jugnauth qui détient la carte maîtresse. Car d’un côté, il peut toujours s’assurer du soutien d’Ivan Collendavelloo (ce dernier ne voudra pas prendre le même risque que ceux qui ont démissionné du gouvernement pour se retrouver ensuite sous le coup de plusieurs arrestations comme Sherry Singh) et de l’autre, il peut toujours le garder à l’écart de son cabinet ministériel réservé davantage pour le MSM.