Plusieurs pays qui condamnent les bombardements d’Israël contre la Palestine ont réagi positivement aux menaces du président des États-Unis, Joe Biden, de ne plus livrer d’armes offensives à Israël en cas d’intervention militaire à Rafah. Alain Laridon, ancien député, journaliste et ambassadeur de Maurice au Mozambique, qui milite pour un État palestinien depuis de nombreuses années, n’est pas passé par quatre chemins pour expliquer que les représailles d’Israël en réponse aux massacres commis par le Hamas sur son sol ont dévasté Gaza.
Selon lui, la riposte au niveau international pour tenter de mettre fin à ce génocide a des effets positifs. « Il faut continuer d’accroître la pression pour le bien-être du peuple palestinien », dit notre interlocuteur, qui s’est prononcé en faveur des manifestations qui se tiennent à travers le monde pour condamner les actions d’Israël. Alain Laridon déplore que des milliers de morts et de blessés s’ajoutent désormais à un risque massif de déplacement des Palestiniens. Dans la foulée, il met en évidence l’existence de deux organisations distinctes en Palestine : l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dirigée par Mahmoud Abbas, et le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), sous la direction de Nayef Hawatmeh, et que la lutte persiste à travers ces deux entités.
Soulignons que des centaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à travers le monde pour appeler à un cessez-le-feu durable et condamner la disproportion de la réponse israélienne, notamment après le 7 octobre. Voici quelques exemples significatifs :
- 13 octobre : Kuala Lumpur – 15 000 personnes (Le Monde du 17 octobre)
- 21 octobre : Barcelone – Entre 20 000 et 70 000 personnes selon les chiffres de la police et des organisateurs (El Periodico Barcelone du 21 octobre)
- 28 octobre : Istanbul – 1,5 million de personnes selon les autorités (Le Monde du 29 octobre)
- 4 novembre : Freedom Plaza Washington – Plusieurs dizaines de milliers de personnes (Radio Télévision Suisse du 4 novembre)
- 11 novembre : Londres – Environ 200 000 personnes (Euractiv Bruxelles du 12 novembre)
- 18 novembre : Paris – Entre 60 000 manifestants selon les organisateurs et 70 000 selon la préfecture, (Le Parisien du 18 novembre)
Dans une récente analyse parue dans Le Monde Diplomatique (France), le professeur en études de développement et relations internationales de l’École des études orientales et africaines (SOAS) de l’Université de Londres, Taysur Batnij, explique que la souche politico-idéologique dont est issu le Likoud, qui dirige Israël sous M. Netanyahu sans interruption depuis 2009 – il avait présidé auparavant une première fois entre 1996 et 1999 – est constituée d’une branche d’inspiration fasciste connue sous le nom de sionisme révisionniste, née dans l’entre-deux-guerres.