Mieux comprendre le concept du waqf

Le concept du waqf, un des piliers de l’économie islamique, mérite que l’on s’y attarde du fait que, malgré son importance, il retient peu d’attention. Surtout en cette période de crise économique majeure, il peut contribuer à l’économie d’un pays.  À travers l’Histoire, les initiatives fondées sur le principe de la charité en vue d’acquérir le Sawab e Jariah (la récompense éternelle) a contribué à l’allègement de la pauvreté, la création d’emplois, le renforcement des capacités, par conséquent au développement socio-économique de nombreux pays.

Pour rappel, l’histoire de l’acquisition d’un puits par Uthman ibn Affan (r.a) à Madina, au temps du Prophète Muhammad (saw), en vue de pourvoir gratuitement de l’eau  aux Médinois, est un exemple frappant de l’importance du waqf. Cette initiative, qui connait jusqu’à maintenant, un développement dynamique continuel, satisfaisant encore les volontés de son initiateur, est devenu le symbole de la réussite du waqf. D’autres initiatives, telle que la création par Fatima al Firli de l’Université Qarawiyyin au Maroc, fondée sur le concept du waqf, est aussi reconnue comme une contribution durable à l’Oummah, permettant encore à son initiatrice de récolter encore le Sawab e Jariyah.

En plus de permettre à l’initiateur d’un projet waqf de bénéficier du Sawab e Jariyah, le waqf est aussi défini comme l’investissement d’un bien, d’une propriété ou de l’argent, dans le but de l’utilisation des revenus ainsi générés à des projets philanthropiques, l’allégement de la pauvreté ou le renforcement des capacités. À titre d’exemple, un projet de maison de retraite pour le soin de personnes âgées peut, s’il est fondé sur le principe du waqf, en plus de satisfaire un besoin social, créer des emplois, tout en permettant l’utilisation des profits générés pour subvenir aux besoins des pauvres, alléger la pauvreté et aussi permettre la formation continuelle du personnel.

Il existe, en d’autres pays, d’autres exemples où un projet waqf contribue au développement économique du pays. La gestion, au Singapour, de centres commerciaux, au sein desquels la mosquée et le madrassa sont des éléments essentiels, démontrent comment le concept de waqf peut contribuer aux besoins d’une communauté. Parmi d’autres exemples, relevons la gestion, en Indonésie, de scieries fondées sur le waqf, ou encore, la plantation, au Nigeria, de forêts en vue de produire du bois pour les constructions.

Il est temps de faire revivre le waqf à Maurice et de mieux comprendre ses implications.

Mosadeq Sahebdin  

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