Munsoo Kurrimbaccus : « Le pourcentage de réussite augmente parce que le ‘pass mark’ a été revu à la baisse »

Le secrétaire général de l’’Union of Private Secondary Education Employees’ (UPSEE), Munsoo Kurrimbaccus, est d’avis que le système éducatif n’est pas adapté à préparer la nouvelle génération de façon adéquate et équilibrée, malgré le gros budget qu’il bouffe annuellement. Cela en dépit des ressources financières fournies par le ministère des Finances. Selon lui, il y aurait un manque de vision de la part du ministre et de ses ‘advisors’.

« La plupart cash ki alloué pu ministère l’Education li retourne dans la caisse du ministère des Finances. Zot pa konn servi ressource la kot bizin ! La ministre pèche par un manque de vision. Ses conseillers l’induirent en erreur. Enn gro l’exemple c’est l’Extended Program – enn gro flop. La plupart zelev pe fail. La zot pu vinn tap l’estomac pu dir ki pourcentage reussite inn augmenter, zot pa dir ki inn bizin baisse ‘pass mark’. Ou imazinn ou enn sujet kuma mathématiques, pass mark 28 lor 100 si mo pa trompe ! B ki zelev la pu faire dans l’avenir ? », interroge le secrétaire de l’UPSEE.

Munsoo Kurrimbaccus estime que l’argent du ministère n’est pas utilisé à bon escient. « La qualité de notre enseignement et de notre éducation régresse chaque jour. Nous ne pouvons pas nous concentrer uniquement sur l’aspect académique. Une refonte totale du système actuel est nécessaire. Il faut également prendre en charge d’autres problèmes auxquels font face les élèves et les enseignants, tels que le problème de la drogue, la violence et l’indiscipline. Ena boku cas ki pas ‘reported’. Je pense qu’une consultation avec tous les ‘stakeholders’ et les personnes sur le terrain est primordiale pour élaborer un plan d’action visant à recadrer l’avenir de nos enfants. Sinon, notre système est au bord de l’effondrement ! », explique le professionnel de l’éducation.

Manque d’enseignants – un vrai casse-tête

Il y a bel et bien eu une régression du nombre d’enseignants au primaire et au secondaire au cours de l’année scolaire 2023, par rapport à celle de 2021-2022. Les données publiées par ‘Statistics Mauritius’ le confirment. Au primaire, il y a eu 296 instituteurs en moins, tandis qu’au secondaire, le chiffre est de 387 en moins. Une situation qui pourrait s’expliquer par des départs non-remplacés. La tendance à la baisse est également observée en ce qui concerne la population étudiante au secondaire, passant sous la barre des 100 000.

Munsoo Kurrimbaccus pense qu’il est inconcevable que des élèves n’aient pas de professeurs pendant presque toute la durée de l’année scolaire. «Ena budget, kifer zot pa pren prof en paie zot bien ? Sa probleme la ena li dans primaire ek dans secondaire aussi. Ça montrer ki ena enn manque de planification de la part du minister. Mo dimann mwa ki so bann conseillers fer laba ek kuma zot pa trouve solution à sa bann problem la ! », dit-il.

Le secrétaire général de l’UPSEE estime également que le système est trop axé sur l’aspect académique. Selon lui, les problèmes ne sont pas abordés à la source. « Ou kone ki ena 30% zelev ki fail PSAC. Comment se fait-il que des élèves échouent des examens de fin de cycle. Savedir ki ena enn gro problem lor l’apprentissage. Mo pense bizin met l’emphase lor Kreol Morisien. Ena boku zelev ki pa à l’aise en anglais ek en français ! Bann zelev ki pena accès boku à sa bann langues la. Zot plis à l’aise avec nou langue maternel. Ministère ti bizin miz lor la boku pou faire en sorte ki personne pas reste sur la touche. Ti bizin ena bann texte book en Kreol Morisien pou sa bann zelev la. Sa ti pu ed zot enormement », conclut-il.

Hors-texte

Un gros budget

Le budget consacré à l’éducation s’élève à Rs 19,7 milliards. Les dépenses du gouvernement en matière d’éducation et de formation pour l’exercice financier 2022/2023 ont été estimées à Rs 20 762 millions, contre Rs 18 434 millions pour 2021/2022, ce qui représente respectivement 9,6 % et 9,7 % des dépenses totales. Presque la moitié, soit 49,4 %, est consacrée à l’éducation secondaire, qui compte 98 900 élèves. Les chiffres sont appelés à évoluer à partir de l’année prochaine, avec l’entrée en vigueur de la gratuité au niveau du préscolaire.

En mars 2023, il y avait 325 écoles primaires avec 89 001 élèves, dont 49,3 % de filles. Le nombre de personnes employées s’élevait à 8 400, dont 4 474 enseignants généralistes et 1 166 enseignants de langues orientales. Le taux brut de scolarisation (nombre d’élèves inscrits pour 100 habitants âgés de 6 à 11 ans) est de 111 % et le ratio élèves/enseignant (polyvalent) est de 16.