National Flood Management Programme

Quel bilan ?  

Rs 11, 7 milliards. C’est l’enveloppe allouée pour la mise en place d’un « National Flood Management Programme » dans le dernier exercice budgétaire. C’était même l’une des annonces phares du dernier grand oral de Renganaden Padayachy. Ce montant devait être utilisé sur les trois prochaines années pour régler le problème d’inondation dans le pays. Ce programme a-t-il déjà été mis en application ? Combien d’argent le gouvernement a-t-il déjà déboursé pour la construction de drains ? Où ces drains ont-ils été construits ? Ce sont là autant de questions qui se bousculent dans nos têtes depuis que la capitale s’est retrouvée quasiment sous les eaux, mercredi. Une situation qu’on doit affronter de nouveau, préviennent d’ailleurs des écologistes, en raison du changement climatique. D’où l’urgence de venir avec des mesures concrètes pour prévenir les inondations. Le temps n’est plus aux belles promesses, mais plutôt à l’action.

Quel est le bilan de ce « National Flood Management Programme » alors que plusieurs régions du pays se retrouvent de plus en plus submergées par les eaux à chaque grosse averse ? Le 22 octobre 2021, le Conseil des ministres avait avalisé la création d’une compagnie privée, la « Drains Infrastructure Construction Ltd », dont le gouvernement serait l’unique actionnaire. L’objectif de ce « Special Purpose Vehicle » (SPV) serait d’accélérer l’implémentation et l’exécution des projets de drains. Une décision que l’Opposition avait dénoncé en soutenant qu’elle donnera lieu à des abus, d’autant que les compagnies privées ne sont pas redevables envers le Parlement. Ce qui interpelle aussi, c’est que le communiqué gouvernemental faisant état des principales décisions prises par le Conseil des ministres ne faisait mention que d’un montant de Rs 10, 4 milliards alors qu’une somme de Rs 11, 7 milliards avait été votée dans le budget 2021-2022.

Osman Mahomed, député travailliste, avoue ne pas savoir où en sont les choses concernant la « Drains Infrastructure Construction Ltd ». « J’attends la reprise des travaux parlementaires pour pouvoir poser une nouvelle question dessus », nous confie-t-il. Le député du no. 2 avait d’ailleurs déjà adressé une question en ce sens au ministre Bobby Hurreeram le 9 novembre dernier. Ce dernier avait alors répondu que la compagnie n’avait pas encore été incorporée. « J’étais assez surpris par la réponse du ministre Hurreeram parce qu’il ne semblait pas connaître les modalités de ce projet alors qu’il aurait dû maîtriser le dossier, surtout s’il l’avait lui-même présenté au Conseil des ministres comme cela devait être le cas », poursuit Osman Mahomed. Le député dit d’ailleurs s’attendre à ce qu’il y ait, au sein de cette compagnie, une personne compétente qui puisse venir avec un plan cohérent pour la construction de drains. « Bizin assurer ki servi sa fonds là à bon escient et ki zot pas investi Rs 10, 4 milliards dans vide », lâche-t-il. Et d’ajouter que cela ne sert à rien d’investir dans des drains si les autorités ne font rien pour les nettoyer et les maintenir, comme dans le cas de la Municipalité de Port-Louis qui n’a pas nettoyé les drains bouchés, aggravant ainsi le problème d’inondations dans la capitale, comme on en a connu cette semaine.