12 personnes dans une maison délabrée

Nazleen Bibi Nundloll, mère de huit enfants dont deux ont décédé récemment, habite une maison délabrée et dégarnie de quatre pièces, simple et peu meublée. Malgré sa situation précaire, elle a accueilli récemment des membres de sa famille en difficulté.  Cette année, ayant plus de bouches à nourrir, elle célébrera l’Eid avec le peu qu’elle possède.

L’équipe de Sunday Times s’est rendue à la rue Chalet, Vallée-Pitôt pour rencontrer une famille pas comme les autres. Dans une maison en tôle et béton, à quatre pièces, habitent douze personnes dont Nazleen, ses deux fils et leurs épouses, sa fille veuve, et ses six petits-enfants âgés entre 1 et 19 ans.

Une harmonie familiale malgré la pauvreté

Maman Nazleen dit être heureuse d’accueillir les siens sous son toit malgré l’exiguïté.  Cependant, Nazleen se met à nous raconter son quotidien et cela nous laisse sans voix. « Dans une pièce qui nous sert de salon la journée et de chambre collective le soir nous suffit mais avec mes petits-enfants qui grandissent, la situation devient de plus en plus compliquée ». Pas d’armoire ni de lit, cette famille se débrouille comme elle peut. « Nou dormi lor matelas ser séré ». Une deuxième pièce de la maison est réservée pour un fils et son épouse tandis que les autres ont été converties en cuisine, toilette, salle de bain et une autre chambre commune, où il n’y a ni porte ni fenêtre. Durant l’hiver, les nuits sont longues et pendant l’été, les moustiques sont au rendez-vous.

« Nous prier la pli pa tomber »

Lors de grosses pluies, la maison s’inonde facilement. « Nou tôle coulé, sofa ki noun gagné avec ene ONG et nou banne linz trempé, encore pli difficile pou met matela dormi. Nou prier pou la pli pa tomber», se lamente Nazleen.

Le Ramadan reste sacré malgré tout !

Durant le mois de Ramadan, l’une des belles-filles de Nazleen s’affaire à de préparer les gâteaux, tels que samoussas et bajas, pour l’iftaar. Tandis que pour le roza, un peu de gréo suffit pour bien attaquer la journée.

Pour subvenir aux besoins de sa famille, Nazleen travaille comme femme de ménage mais depuis quelque temps, elle a eu des complications de santé. Elle reçoit une pension de veuve qu’elle gère avec délicatesse. Pour l’instant, ses deux fils, ses deux belles-filles et deux de ses petits-enfants travaillent pour pouvoir joindre les deux bouts. Quant aux enfants de sa fille décédée, ils reçoivent chacun une pension, qui est investie dans leur éducation.

L’Eid, un jour comme les autres pour cette famille

« J’aurai bien voulu fêter l’Eid-Ul-Fitr avec de la bonne nourriture et de beaux habits pour mes enfants et petits-enfants mais nous nous contentons de ce que nous avons », souligne la mère de famille. Ce serait évidemment un plaisir de pouvoir fêter l’Eid dans de meilleures conditions, mais ce n’est pas réalisable. Or, pour Nazleen, c’est l’épanouissement de sa famille qui est primordial. Eid sera donc célébrée dans la simplicité et le dénuement.

Nazleen arrive quand même à voir la lumière au bout du tunnel grâce à l’aide qu’elle reçoit par l’entremise des volontaires, ou des ONG. Un curry pour ce soir ou même des vêtements pour ses petits-enfants. L’association Naw N Sha leur vient en aide très souvent en leur apportant des aliments afin que cette famille puisse sortir la tête hors de l’eau. Pour la fête Eid, les petits-enfants recevront eux, quelques habits par ici, par-là.

Si vous souhaitez venir en aide à Nazleen, vous pouvez l’appeler sur le 57 93 75 88.