Nouvelle marée humaine dans la capitale : La pression populaire s’intensifie

Ils voulaient rééditer l’exploit de la marche citoyenne du 29 août 2020. Les partis de l’Opposition, en collaboration avec les organisations citoyennes et l’activiste social Bruneau Laurette, ont remporté haut la main le pari hier, samedi 13 février 2021. Une marche d’autant plus historique puisqu’elle a démontré que les politiques peuvent travailler de concert avec la société civile dans l’intérêt de la démocratie. Une marée humaine, visiblement arc-en-ciel et munie du quadricolore mauricien, a pris d’assaut les rues de Port-Louis, malgré la chaleur torride, pour faire part de leur mécontentement et leur profond désaccord quant à la façon de gouverner de Pravind Jugnauth. C’est en chœur qu’ils ont scandé le désormais célèbre « boure li dehors ». Les leaders et les politiciens de l’Opposition étaient certes présents, mais ils sont restés en retrait. Seul le leader de l’Opposition Arvin Boolell et l’activiste Bruneau Laurette se sont adressés à la foule, comme promis. C’est d’ailleurs en face de l’hôtel du gouvernement, que les deux intervenants ont mis l’accent sur la nécessité de libérer le pays du joug de ce gouvernement mafieux.

 

Navin Ramgoolam, leader du PTr

« L’heure de la délivrance a sonné »

« Ce rassemblement démontre clairement que le peuple en a eu marre de ce gouvernement et qu’il veut le départ de Pravind Jugnauth. C’est clair que nous avons réussi notre pari. J’ai toujours dit que c’est le peuple qui détient le vrai pouvoir. C’est pour cela d’ailleurs que Yogida Sawmynaden a été obligé de démissionner. Le peuple a envoyé un message clair et sans équivoque pour montrer qu’il refuse de rester impuissant face à cet État voyou et mafieux. C’est le commencement de la fin du règne du MSM et de Jugnauth. L’heure de la délivrance a sonné. Bientôt on pourra respirer la liberté. Je remercie le peuple qui a tenu à être présent en grand nombre ».

Arvin Boolell, de l’opposition

« Aucune décision ne doit  être prise unilatéralement »

« Quand les citoyens revendiquent leur droit, la classe politique doit s’effacer devant la force populaire. La force citoyenne demande que la classe politique  entame le dialogue et la consultation. Aucune décision ne doit pas être prise unilatéralement. La culture d’immoralité règne dans ce pays mais on dit non ! non ! et non ! On a marché tout en mettant de côté nos différences, indépendamment de notre idéologie et de notre affinité politique. On veut retrouver la valeur républicaine. On veut plus de transparence, plus de justice et de bonne gouvernance, et la méritocratie, dans l’unité. »

Rajesh Bhagwan : « Si Pravind Jugnauth n’a pas eu le message, ‘population pou fou li coup pied pou fer li aller’ »

Selon Rajesh Bhagwan, le secrétaire-général du MMM, cette foule a une fois de plus exprimé son ras-le-bol envers le Premier Ministre et les membres de son gouvernement. « Plus il s’accroche au pouvoir, plus il infligera une punition au pays et plus il l’enfoncera dans un trou », dit-il. Avec l’affaire Kistnen, la population a eu un sursaut de dégoût, selon lui.

Rajesh Bhagwan dit que c’est le cri du cœur de beaucoup de jeunes Mauriciens, qui veulent d’une autre île Maurice, qui veulent d’une île meilleure. Le régime MSM a apporté un niveau de corruption que le pays n’a jamais connu dans le passé.

Rajesh Bhagwan a tenu à faire passer un petit message à l’ex-militant Steven Obeegadoo, qui disait vouloir faire la politique autrement. « J’espère qu’il a regardé la foule et qu’il a entendu que les Mauriciens n’ont plus envie de ce genre de politique », dit-il.

Il a tenu à saluer les syndicalistes qui se sont exprimés, car même si ces derniers ne sont pas d’accord avec les partis politiques de l’Opposition, ils ont quand même répondu présents.

Il devait conclure que : « Alors si Pravind Jugnauth ne comprend pas le message cette fois-ci, ‘population pou fou li coup pied pou fer li aller’. »

Kushal Lobine, PMSD  

« Le gouvernement n’a plus le droit moral de continuer »

« C’est une marche historique. C’est une foule comparable à celle du 29 août. Pour la première fois, il y a eu les citoyens, la société civile et tous les politiciens de l’Opposition. Le gouvernement a la majorité dans l’hémicycle, mais parmi la population, le gouvernement est acculé. En prenant en compte l’opposition parlementaire et extra-parlementaire, le gouvernement a très peu de personnes qui le soutiennent. La foule demande clairement les élections générales. Le gouvernement n’a plus le droit moral de continuer ? »

 

Jocelyn Chan Low: « C ene succès, et surtou une foule de toute les couleurs et ti ena la participation des jeunes »

« C ene succès, et surtou une foule de toute les couleurs et ti ena la participations des jeunes »un des premières analyses de l’observateur politique Jocelyn Chan Low. Il y avait  un enthousiasme de la foule avec un slogan qui est utilisé depuis le 29 août celui « BLD »,

Il y a un échec de notre première république, au niveau de la bonne gouvernance, le finances, le pouvoir des citoyens entres autres, note ce dernier. Ce qui fait qu’on doit aller vers une deuxième république.

La marche d’hier à montrer que les choses ne peuvent plus continuer dans le même sense, et depuis l’an dernier la contestation du système, de la politique entre autres est en marche. Et dans l’avenir les partis traditionnels doivent s’ajusté à cela et même dans leur programme ils doivent prendre en considération les demandes de la population.

Le gouvernement ne s’n’en rend pas compte que la marche du 13 février est une marche extraordinaire.

L’observateur politique a fait comprendre qu’il y a une révolution de la mentalité, la population des jeunes s’est réveiller, qui n’était pas le cas depuis les années 1980. Et cette fois-ci les jeunes ne se cache plus derrières leurs écrans mais ils descendent maintenant dans les rues.

 

Bruneau Laurette, activiste

« Nous saurons dans quelques jours si Pravind Jugnauth a compris le message »

« Je dis un grand merci du fond du cœur à chaque manifestant qui s’est déplacé. On a compris que c’est un combat avec les citoyens et pour les citoyens. Nous saurons dans quelques jours si Pravind Jugnauth a compris le message qu’il doit s’en aller. »

 

Me Sanjeev Teeluckdharry, avocat de l’équipe Avengers

« Débarrassons le pays de tous ces politiciens véreux »

« Il faut débarrasser le pays une bonne fois pour toutes de tous ces politiciens véreux, mafieux et corrompus, qui ne sont là que pour dilapider la caisse de l’État. »

 

Percy Yip Tong, activiste social

« Il n’est pas question que ce gouvernement reste jusqu’en 2024 »

« J’ai participé à toutes les marches citoyennes, vu que je mène un combat depuis 30 ans. Je dois dire que les conditions économiques, politiques et sociales dans le pays n’ont jamais été aussi graves depuis l’Indépendance en 1968. Il n’est pas question que ce gouvernement reste jusqu’en 2024. Pour moi, l’important est de changer le système radicalement. »

 

Rachna Seenauth, internaute et activiste

« Il est l’heure pour ce gouvernement de ‘lev paké aller’ »

« Je suis présente en tant que citoyenne. Je participe à cette marche pour mon pays. Il y a tellement de crimes, de corruption, de népotisme, qu’on ne peut plus respirer ! Il est l’heure pour que ce gouvernement ‘lev paké aller’. »

 

 

Ivor Tan Yan, avocat et activiste

« Que les ministres et les députés qui ont encore un peu d’amour-propre quittent ce gouvernement »

« Je n’ai qu’une chose à dire. La peuple a manifesté dans la discipline, la joie et la détermination, pour dire au gouvernement de Pravind Jugnauth de ‘lev paké aller’. Que les ministres et les députés qui ont encore un peu d’amour-propre quittent ce gouvernement et s’en aillent, avant que le peuple ne l’oblige à partir par la force. Le peuple aura alors un sort spécial pour ceux qui sont restés dans ce gouvernement. »

 

Salim Muthy, syndicaliste et activiste

« Le gouvernement n’a tenu aucune promesse, les gens en ont marre »

« Le présent gouvernement est une source de corruption. C’est un gouvernement qui fabrique le népotisme et le favoritisme. Il compartimente les communautés en mélangeant politique et religion. Je peux vous dire qu’en deux jeudis seulement, 124 maisons ont été vendues à la barre, les gens n’ont plus les moyens de payer. Que ce soit la fourniture d’eau ou que ce soit la politique de logement, le gouvernement n’a tenu aucune promesse. Idem pour la BAI, on n’a payé aucun souscripteur. C’est une fierté de voir tous ces Mauriciens avec leur quadricolore, sans aucune partisannerie politique. Les gens en ont marre et continueront de redescendre dans la rue. »