Nouvelle tendance dans les hôtels et restaurants en cette fin d’année…

 

Les clients mauriciens désormais rois

Le tourisme est au point mort cette année alors que normalement durant la période festive, les touristes accaparent les hôtels et les restaurants. Comment s’en sortent les hôteliers et les restaurateurs ? Beaucoup ont dû se rabattre vers des clients mauriciens uniquement. Petit tour d’horizon.

 Un hôtel qui arrive à sortir la tête hors de l’eau grâce à des Mauriciens

Nous nous sommes tournés vers un hôtel 4-étoiles, dans le nord du pays. Pour le 24 et le 25 décembre, l’hôtel affinait complet… mais avec uniquement des Mauriciens.

Un responsable nous fait comprendre que le marché a changé : du coup, des changements ont été effectués en ce qui concerne les prix des chambres et les prix des aliments et des boissons, pour que les Mauriciens puissent en profiter.

L’ambiance et les décors ont été faits en prenant en considération la période festive. L’équipe de marketing effectue un travail d’arrache-pied, notamment sur les réseaux sociaux, pour attirer les clients.

En ce qui concerne les affaires, les revenus ne sont pas les mêmes, mais sont raisonnables et permettent de payer les salaires et d’autres dépenses, et de ne pas licencier.

Un restaurant qui se réinvente lui aussi pour des Mauriciens

Manoj Rampersad, le gérant des restaurants Chez M (un à Bois-Chéri et un autre à Chamarel), nous explique que durant les 13 ans d’existence de ses restaurants, 99 % de sa clientèle était constituée de touristes. Il faut dire que ces restaurants se trouvent dans des terrains boisés, ce qu’aiment bien les touristes.

De midi à 15 h, c’est-à-dire durant le déjeuner, les clients de Chez M avaient au menu les plats typiques de Maurice, surtout les fruits de mer. « La spécialité de la maison est la langouste locale », nous indique Manoj Rampersad.

Mais en raison de la pandémie, il y a eu un bouleversement majeur chez Chez M, et les deux restaurants ont été désertés durant cette période.

« Du coup, il fallait tout réinventer, mais avec la même formule et les mêmes cuisiniers », nous confie Manoj Rampersad. Il a eu l’aide d’une de ses connaissances, qui travaille comme hôtesse de l’air, et qui a, elle aussi, été affectée par la fermeture des frontières. Leurs économies à sec, les deux ont dû prendre de l’argent en emprunt. Manoj Rampersad avait déjà des équipements de cuisine dans les deux restaurants, qui ont pu être réutilisés.

C’est ainsi que le 29 octobre, Baz La Plaz a ouvert ses portes à Vacoas, en face de la station-service Shell. Avec les mêmes menus, légèrement retouchés, une bonne quantité de Mauriciens se sont fidélisés au restaurant, qui est connu dans le milieu pour sa « five star streetfood ». Cela malgré que les gérants du restaurant n’aient pas fait de campagne de publicité.

Le restaurant est en plein air, avec du sable sous les pieds. Le gérant explique que c’est surtout pour les gens qui avaient l’habitude de voyager, le concept leur donne l’impression d’être à l’étranger. Depuis quelque temps, l’ambiance d’antan est de retour, avec des danseuses qui viennent agrémenter l’atmosphère de temps en temps.

Pas de grands changements pour les établissements qui accueillent d’habitude des Mauriciens

Nicholas Anaudin, le propriétaire de Native Lodge, situé à Mahébourg, explique que normalement, ce sont les Mauriciens qui sont les clients habituels du ‘Lodge’, mais avec à la clé, quelques touristes aussi. « Le cadre du ‘Lodge’ est différent », nous explique-t-il d’emblée. De ce fait, il n’y a pas eu grand changement dans la façon de faire du ‘Lodge’, y compris en ce qui concerne les prix, qui sont déjà à la portée des Mauriciens.

Comment se passe la période festive chez lui ? Pour Nicholas Anaudin, le 24 et 25 décembre, il n’y avait pas foule. Du coup, son établissement misait tout pour le 31 décembre. Pour le réveillon, les menus ainsi que des programmes spéciaux sont toujours au rendez-vous, en raison du nombre de réservations.

Le problème cette année-ci, c’est que « Par faute de moyens, le ‘Lodge’ n’arrive pas à recruter du personnel à temps partiel. La situation ne nous permet pas de payer d’autres personnes pour travailler à plein temps. De ce fait, les employés actuels sont hyper fatigués avec le travail. L’esprit festif est bien présent chez eux, mais c’est plus ou moins par rapport avec la famille, et non avec le boulot, ce qui est totalement compréhensible », fait comprendre Nicholas Anaudin.

Le propriétaire du Native Lodge indique toutefois que plusieurs changements majeurs sont prévus pour l’an prochain.

 

Neevedita Nundowah