Un fidèle est accusé d’avoir proféré des menaces de mort contre un ministre, ancien magistrat, le jour de la fête Eid. La police est sur le qui-vive le même jour et procède à l’arrestation du prévenu en l’espace de 24 heures. Celui-ci passe devant un tribunal où la caution lui est refusée dans un premier temps, histoire qu’il pourrait influencer les témoins. À l’opposé, un ministre débite des insanités à l’encontre d’une communauté, la blessant profondément dans sa foi et menaçant l’harmonie sociale du pays. Plusieurs dépositions sont consignées contre lui aux Casernes centrales. Plus de deux semaines plus tard, cet élu vaque à ses occupations habituelles, n’ayant toujours pas été inquiété par la police de Mario(nette) Nobin. Il s’agit là de deux cas presque similaires impliquant des ministres du gouvernement, mais visiblement deux traitements différents. Deux poids deux mesures ? Évidemment ! Car dans notre île paradisiaque, il suffit que vous soyez un élu pour que la police soit à votre solde. Ce qui est tout à fait regrettable. Condamnable même. La police est censée être nickel et indépendante. Malheureusement, celle que nous avons ne fait que des courbettes devant les princes du jour, les ordres venant toujours « dépi lao ».
Prenons un autre exemple. Le Chief Whip du gouvernement s’indigne que Shakeel Mohamed ait traité Ravi Rutnah de « zenfan coson ». Bobby Hurreeram est subitement réveillé de sa torpeur, semble-t-il. Où était-il quand celui-là même qu’il défend avait traité une journaliste de « femel lisien » ? Pourquoi n’avait-il pas rappelé Rutnah à l’ordre ? Et c’est encore plus loufoque quand le Chief Whip du gouvernement accuse le chef de file du PTr de vouloir « met difé dans pays » ! Et Anil Gayan, alors ?! N’a-t-il pas mis en péril la stabilité sociale du pays avec ses propos blessants ? Quand peut-on s’attendre à ce que Bobby Hurreeram lui fasse la leçon sur l’unité nationale ? Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, dit l’adage. Bobby Hurreeram est de ceux-là. En voulant à tout prix démonter les adversaires du régime en place, il oublie que ceux qui siègent dans les rangs du gouvernement sont pis que ceux qu’il accuse.
Le Premier ministre s’est évertué à souligner l’importance de préserver l’unité nationale lors de la célébration officielle de la fête Eid, mercredi. Que de belles paroles mais ô combien creuses ! Comment Pravind Jugnauth peut-il parler d’unité devant une assistance quasi musulmane quand il n’a toujours pas sanctionné un de ses ministres pour ses propos blessants contre cette même communauté ? L’on a du mal à croire que le chef du gouvernement est un fédérateur quand son ministre des Affaires étrangères n’a même pas daigné émettre un communiqué officiel pour réfuter les allégations faites par la chaîne indienne Sudarshan News. Jugez-en vous-même, si Somduth Dulthumun et Navin Unoop ont trouvé nécessaire de monter au créneau pour dénoncer le contenu de ce reportage orchestré par un anti-patriote radicaliste répondant sous le nom de Vidya Kowlessur, pourquoi personne à l’Hôtel du gouvernement ne juge-t-il pas important de « set the records straight » afin de maintenir la stabilité sociale du pays et préserver l’image de Maurice sur le plan international ?
Si être hypocrite est l’une des conditions pour une investiture MSM-ML lors des prochaines législatives, Pravind Jugnauth n’aura pas à chercher loin. Dans ses rangs, il y en a pas mal. À commencer par…