La restriction selon laquelle seulement dix personnes peuvent être présentes dans un lieu de culte, alors que des rassemblements dans d’autres endroits peuvent accueillir un maximum de 50 personnes, continue de soulever les passions. Une rencontre entre le Premier ministre et les chefs religieux durant la semaine écoulée pour revoir cette limite n’a rien donné, le PM préférant camper sur sa position pour l’heure. Ce qui suscite le courroux de certains chefs religieux…
Ce jeudi 27 janvier, le cardinal Maurice Piat, évêque de Port-Louis, Mgr Stenio André, évêque anglican, Nissar Ramtoola, de la Jummah Mosque et Gawtum Lallbeeharry, représentant de la Sanatan Dharma Temples Federation, ont rencontré le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Le but de cette réunion : discuter de l’enlèvement de la restriction d’un maximum de 10 personnes dans les lieux de culte.
Pour rappel, cette restriction est appliquée uniquement dans les lieux de culte, ce qui apparaît de plus en plus irrationnelle et sans fondement. Les représentants religieux ont ainsi essayé de faire part au Premier ministre de leur frustration et de celle de leurs ouailles face à une telle situation. Ils ont aussi essayé d’expliquer que les gestes barrières et les autres mesures sanitaires seront rigoureusement appliquées afin d’éviter toute propagation du virus, ce qui est parfaitement faisable dans les églises, les mosquées et les temples.
Toutefois, le PM a affirmé qu’il va suivre de près l’évolution de la situation mais qu‘entretemps, rien ne changera en ce qui concerne cette restriction de 10 personnes dans les lieux de culte, restriction qui sera maintenue jusqu’à fin mars.
Navin Unoop, vice-président de la Voice of Hindu (VOH), qui n’était pas présent lors de cette rencontre, estime que c’est bien dommage que le Premier ministre n’ait pu être convaincu. Il avance toutefois que « ce n’est pas la fin des pourparlers ». « Il faut préparer un dossier solide qui comprendra tous les détails », soutient-il. Il estime que les protocoles sanitaires sont importants mais dénonce une certaine « hypocrisie » en ce qui concerne ces restrictions. « 50 personnes peuvent se rassembler dans une salle pour un mariage, voire même plus dans les ‘food courts’. Mais quand il s’agit des lieux de culte, seulement 10 personnes sont autorisées. C’est une farce ! », dit-il. Il demande que les représentants religieux se tiennent prêts à reprendre les pourparlers.
L’Imam Shameem Khodadin, président de la Sunni Ulamah Council, ne mâche pas ses mots contre le Premier ministre. Il accuse ce dernier d’être « indifférent » face aux suppliques des dévots. Il invite le Premier ministre et ses officiels de faire une inspection des lieux de culte, que ce soit les mosquées, les églises ou les temples, pour constater de visu combien de personnes peuvent y avoir accès. « Ceci dit, j’estime que le PM ne prendra pas le temps de faire cela et qu’il n’y aura aucun assouplissement », lance-t-il, en nous avouant qu’il avait été interpellé par la NSS vendredi à cause d’une phrase qu’il avait prononcée durant une causerie dans sa mosquée, vendredi.
