[Rétrospective  2023] Une année sombre sur tous les plans

L’année 2023 tire à sa fin. L’opposition jette un regard critique sur cette année écoulée, marquée surtout par des expulsions et des suspensions au Parlement, des manifestations, une hausse du coût de la vie, une inflation, entre autres.

Patrick Assirvaden : « Le MSM entraîne le pays dans une spirale descendante année après année »

Patrick Assirvaden, député du PTr, affirme que les années se suivent et se ressemblent pour le gouvernement MSM. Selon lui, le bilan de l’année démontre qu’en matière de corruption, de népotisme et d’infiltrations dans les institutions, le gouvernement s’enfonce chaque année un peu plus dans des pratiques condamnables. Concernant le coût de la vie en 2022 et 2023, le député rouge estime que la situation s’aggrave. La roupie continue de se déprécier, et la population doit faire face à une augmentation des prix inévitable.

Le député rouge met également l’accent sur le scandale des hôpitaux comme un fait marquant de l’année. Selon lui, le système de santé s’est complètement détérioré, offrant un service déplorable. Il est d’avis que le MSM entraîne le pays dans une spirale descendante année après année.

Au Parlement, il affirme que la situation est de pire en pire. Selon lui, ;e speaker aurait été encore plus partial cette année par rapport à 2022, en expulsant et suspendant davantage. Il aurait joué le rôle de ‘bouncer’ et de ‘goalkeeper’ du gouvernement pour éviter au  Premier ministre et aux membres du gouvernement de devoir répondre aux questions de l’Opposition. Selon lui, cela a contribué à dévaluer le Parlement en 2023.

Il insiste également sur la préoccupation concernant le coût de la vie, affirmant que le gouvernement a plongé la population dans la misère noire au cours des quatre dernières années au pouvoir. Il reproche au gouvernement d’avoir maintenu les prix du diesel, de l’essence, des tarifs de l’électricité, et ainsi de suite, rendant les achats dans les supermarchés et les pharmacies cauchemardesques, en particulier pour les personnes âgées.

« À quelques mois des échéances électorales, le gouvernement impose des mesures à la population après avoir appauvri celle-ci pendant quatre ans », dit Patrick Assirvaden. L’année 2023 se termine sur une note sombre, alors que les institutions semblent basculer entre les mains du MSM.

Rajesh Bhagwan : « Je n’ai jamais vu la démocratie parlementaire être aussi bafouée »

Pour Rajesh Bhagwan, l’année 2023 a été particulièrement sombre pour la démocratie parlementaire. « En tant que député et secrétaire du MMM, je siège au Parlement depuis 40 ans et je n’ai jamais vu la démocratie parlementaire être aussi bafouée que par le gouvernement actuel », affirme-t-il. Selon lui, l’année 2023 a été marquée par de nombreuses injustices, et l’explosion du fléau que sont les drogues synthétiques, et d’autres types de drogues, qui ont sérieusement affecté la société. Selon Rajesh Bhagwan, l’année se termine avec la MBC devenue un outil de propagande gouvernementale. Par ailleurs, il constate que des proches du gouvernement ont pris les rênes de certaines institutions, citant l’exemple du député du MMM, Prakash Munthoorah, à la tête de la ‘Central Water Authority’ (CWA). Il qualifie cela de règne de terreur. Des événements tels que la gestion d’’Airport Holdings Ltd’ par Ken Arian ont également été critiqués. « Concernant la méritocratie, j’estime que le directeur de la MPA ne possédait pas les qualifications requises pour son poste, de même que pour l’ancien directeur de la NEF, qui a par la suite démissionné. L’année 2023 a été une période difficile pour les personnes défavorisées qui ont dû faire face à une augmentation conséquente des prix, notamment ceux des denrées alimentaires et des médicaments », dit-il. Pour conclure, Rajesh Bhagwan dit espérer que l’année 2024 marquera un tournant, et sera une année de changement et de liberté pour le peuple.

Kushal Lobine : « La FCC constitue une atteinte à plusieurs dispositions de notre constitution »

Le député du PMSD, Kushal Lobine, évoque plusieurs événements marquants durant l’année 2023, dont le report des élections municipales. Selon lui, les citadins ont exprimé leur déception face à ce retard, car les habitants de la circonscription numéro 15 attendaient avec impatience ces élections et nourrissaient un ardent désir de remporter le scrutin municipal. D’après le député, ce report constitue une lacune majeure pour l’année 2023, car les élections auraient apporté un souffle d’air frais aux habitants des villes. En effet, elles semblent sombrer en raison de la médiocrité et de l’amateurisme avec lesquels elles sont gérées par les conseillers du gouvernement.

Le point culminant du recul démocratique, selon le député, est l’adoption du ‘Financial Crimes Commission Bill’, une loi fortement contestée par les membres de l’opposition. À ses yeux, elle constitue une atteinte à plusieurs dispositions de notre constitution. Ces deux événements, d’après Kushal Lobine, ont marqué l’année 2023.

Nando Bodha : « Dérive autocratique et totalitaire de Pravind Jugnauth et de son gouvernement »

Nando Bodha, le leader du Rassemblement Mauricien, affirme que cette année a été marquée par la dérive autocratique et totalitaire de Pravind Jugnauth et de son gouvernement. Selon lui, cette tendance s’est accentuée, caractérisée par un régime qui a tout fait pour instaurer un climat de peur et de terreur parmi la population, et acculé par de nombreux scandales, notamment celui impliquant l’Attorney General Maneesh Gobin. Il souligne le fait que malheureusement, les gens ont la mémoire courte et oublient rapidement ce qui se passe dans le pays.

Il mentionne également la hausse injustifiée des prix des produits pétroliers, qui a impacté négativement la population. « Le coût de la vie s’est aussi avéré préoccupant, avec la dépréciation de la roupie, rendant difficile pour la population le fait de surmonter cette épreuve », dit-il. À l’instar du député mauve Rajesh Bhagwan, Nando Bodha évoque le problème croissant de la drogue dans le pays, et attribue cette situation au Premier Ministre, Pravind Jugnauth, en tant que chef du gouvernement. Il se pose la question de savoir si la bataille contre ce fléau qui touche la société est perdue.

Il revient également sur la jeunesse mauricienne sans emploi, contrainte de quitter le pays pour chercher du travail à l’étranger, que ce soit dans le secteur bancaire, technologique, de la comptabilité, et autres. Selon lui, cette situation est très grave et désastreuse. Il souligne la morosité chez les jeunes, notant que les meilleurs d’entre eux partent, tandis que d’autres succombent aux fléaux de la drogue ou refusent de travailler en raison de rémunérations insatisfaisantes. Il déplore un système qui mène à un désastre économique et social. Même si le gouvernement vient en aide aux travailleurs, il a, d’une certaine manière, déréglé la structure salariale de la population active.

Le leader du Rassemblement Mauricien estime qu’il est crucial de créer une nouvelle génération de jeunes capables de prendre rapidement les rênes du pays, et espère un nouveau dynamisme, anticipant un changement significatif pour cette nouvelle année 2024.