Sanjeev Teeluckdharry : « Maneesh Gobin doit ‘step down’ en raison des ‘overwhelming evidences’ contre lui »

Private Prosecution

Malgré les graves accusations portées contre lui, l’Attorney General et ministre de l’Agro-industrie reste toujours en poste, le Premier ministre n’ayant eu aucun « rapport » contre lui. Même s’il n’avait pas pris la parole lors du meeting du 1er mai à Vacoas, Maneesh Gobin était bel et bien présent sur l’estrade, où il a même esquissé quelques pas de danse, donnant l’impression qu’il aime bien faire la fête… Or, avec les récents développements survenus dans cette affaire, soit l’inculpation de Rajesh Ramnarain pour trafic d’influence et la ‘Private Prosecution’ logée par Vivek Pursun contre lui et son colistier, Rajanah Dhaliah, en fin de semaine, il est évident que Maneesh Gobin ne peut plus continuer à occuper son poste ministériel.

Selon Sanjeev Teeluckdharry, un des deux avocats de Vivek Pursun, il y a bien plus que des « reasonable suspicions » contre Maneesh Gobin. « Il n’y a pas que des charges très graves qui pèsent contre lui, mais il y a aussi des ‘overwhelming evidences’ contre lui », soutient-il. « Tant qu’il reste à son poste ministériel, il aura toute la latitude pour interférer, menacer et influencer les témoins, dont des officiers du ministère de l’Agro-industrie et du département forestier, et manipuler des preuves », avance l’avocat. « Ce qui est encore plus grave, c’est qu’en tant qu’Attorney General, il est le principal conseiller légal du gouvernement, en vertu de la section 69 de la Constitution. Que va-t-il conseiller à ceux concernés sur son propre cas ? » s’interroge Sanjeev Teeluckdharry, qui estime que Maneesh Gobin n’a pas d’autre choix que de ‘step down’.

Une autre source abonde dans le même sens, en soutenant que « conspiracy » sous-entend qu’il y a eu complot entre deux personnes ou plus. « N’oubliez pas que les allégations ont d’abord été faites par le dénommé Jeetoo, et qu’elles ont, par la suite, été corroborées par Hans Keegan Etwaroo. Ces allégations avaient trait à un complot pour prendre des pots-de-vin contre le permis pour un terrain à bail. D’ailleurs, pour soutenir ce complot, il y a également eu d’autres actes qui ont été commis ‘in furtherence of the agreement’ », nous explique-t-elle, en s’appuyant notamment sur le ‘rave party’ où les modalités de paiements avaient été finalisées, ainsi qu’une première tranche de pots-de-vin remise, la décision de retirer l’affaire logée par ‘R.K.S Deer Ranch Ltd’ en cour et celle de créer une nouvelle association, entre autres.

D’ailleurs, tous les détails semblent avoir été minutieusement planifiés et orchestrés pour que les prête-noms de Franklin puissent finalement obtenir ce terrain de 250.76 hectares à proximité de Grand-Bassin en contrepartie des pots-de-vin de l’ordre de Rs 3, 5 millions. Autre point qui joue contre Maneesh Gobin : sa visite sur ce ranch alors que ce terrain faisait l’objet d’un litige entre le ministère qu’il dirige et ‘R.K.S Deer Ranch Ltd’ en Cour. « Eski li ti gagne droit alle là-bas alors ki sa association la pe poursuive so ministère en Cour pou résiliation contrat de sa terrain-la ? Pou ki raison line alle là-bas ? » se demande notre interlocuteur, qui précise que « ena conflits d’intérêts de boute en boute contre Maneesh Gobin la-dans ». Raison pour laquelle ce dernier n’a pas le droit moral et légitime de rester en poste, tant que l’enquête n’aboutit pas.