[Situation chaotique à ‘Air Mauritius’] Raj Ramlugun : « Cela met en péril l’image de la compagnie et de Maurice »

La compagnie d’aviation nationale ‘Air Mauritius’ se retrouve sous le feu des projecteurs, à cause de problèmes techniques et d’hygiène dans les avions, d’une mauvaise gestion et d’un déficit de communication. Cette situation, persistante depuis un certain temps, suscite de vives critiques.

Raj Ramlugun, porte-parole de la ‘Listed Companies Minority Shareholders Association’ et ancien cadre d’‘Air Mauritius’, exprime son étonnement face à la récurrence de tels problèmes. Selon lui, la compagnie a échoué à plusieurs égards et aurait dû les anticiper en ayant un plan de secours, que ce soit en termes d’avions, de maintenance ou de stratégie commerciale. Il met également en avant l’importance d’avoir un personnel navigant en conformité avec les normes de sécurité. « Cela met en péril l’image de la compagnie et de Maurice.  Les autorités ont le devoir de fournir des explications sur ce qu’il se passe », dit-il.

Par ailleurs, Raj Ramlugun évoque les conséquences plus larges d’une panne d’avion sur l’ensemble des opérations de la compagnie et sur les passagers, et regrette qu’‘Air Mauritius’ n’ait pas pris en compte les répercussions éventuelles après la vente d’avions et le licenciement du personnel. Il exprime également ses préoccupations concernant l’absence d’un responsable des ressources humaines, notant que la gestion des relations industrielles est actuellement confiée à des avocats, malgré les investissements importants de la compagnie dans ce domaine. Il met en lumière le manque de formation et d’expérience chez les nouveaux membres d’équipage.

Insistant sur l’importance d’une gestion efficace, il souligne la nécessité d’allier loyauté, expérience et compétence, particulièrement dans le secteur de l’aviation, et exprime ses inquiétudes quant à la compréhension insuffisante de l’ampleur de ces problèmes par le Premier ministre. Il plaide en faveur d’un changement de direction au sein de la compagnie. Revenant sur la gestion actuelle qui semble se focaliser davantage sur la résolution immédiate des problèmes plutôt que sur l’aspect commercial, le porte-parole insiste sur l’urgence d’une gestion plus organisée et d’un plan de contingence. Il s’interroge sur le rôle du ‘board’ et appelle les cadres à assumer leurs responsabilités en fournissant des explications transparentes sur la situation actuelle au sein de la compagnie.

Des questions qui restent sans réponse

La gestion de la compagnie nationale d’aviation d’Air Mauritius reste opaque, et peu de réponses ont été fournies lors d’une conférence de presse animée par Laurent Recoura, l’officier-en-charge d’Air Mauritius, jeudi. Celui-ci a laissé entendre que la situation s’améliore au sein de la compagnie, mais sans apporter de détails concrets en réponse aux questions posées. Faisant état des retards des vols et des problèmes techniques, il a affirmé qu’Air Mauritius travaille avec une flotte réduite et que la demande est en hausse, et qu’il n’y a pas d’avions disponibles pour le remplacement de ceux défectueux, bien qu’une commande ait déjà été passée.

Interrogé sur le coût des Airbus qui ont été commandés, Laurent Recoura a laissé entendre que les informations de négociation sont confidentielles et ne peuvent être divulguées à la presse. Tout en esquivant les questions des journalistes, il a tenté de se justifier en démontrant que tout est rose au sein de la compagnie.

Evoquant les insectes et des punaises à bord des avions, il a expliqué que cela n’est pas dû à un manque d’hygiène, mais que ces bestioles viennent des marchés européens et que, dans le cas d’Air Mauritius, ce sont les passagers qui les introduisent, ce qui entraîne l’infestation de ces insectes. Selon lui, un exercice de fumigation est réalisé tous les six mois sur les destinations long-courriers, et l’avion est fermé pendant une durée de 10 heures.

Les questions relatives au cas du PDG et du directeur financier, ainsi qu’aux problèmes auxquels est confrontée l’AMCCA concernant les conditions de travail du personnel navigant, n’ont pas été commentées. Laurent Recoura a affirmé que ce n’est pas le moment d’aborder ces sujets, et que les informations seront communiquées en temps et en heure.