Une septuagénaire se bat pour obtenir son terrain squatté

Une veuve de 70 ans se bat depuis des années pour récupérer un terrain qui lui appartient, pour qu’elle puisse y construire une petite maison de deux pièces, où elle pourrait couler ses vieux jours. Mais la personne qui occupe le terrain contigu au sien élève ses animaux sur le terrain de cette veuve. Alors que le ministère des Terres et du Logement fait tourner la veuve en rond depuis tout ce temps, la police et les autres autorités semblent impuissants à faire déguerpir le ‘squatter’.

T.H.B. est une habitante de Port-Louis âgée de 70 ans. Cette pensionnaire loue une maison et paye un loyer mensuel de Rs 6 000. En 2008, elle avait fait l’acquisition d’un terrain à Cité La Cure, à la suite d’un morcellement. Elle a effectué toutes les formalités et s’est acquittée de tous les paiements.

Elle projette d’y construire une petite maison de deux chambres pour éviter de payer le loyer, qu’elle trouve « exorbitant ». « Comme pensionnaire, je ne peux plus m’acquitter de la somme de Rs 6 000, surtout avec la cherté de la vie », nous explique-t-elle.

Mais une personne qui avait acquis un terrain contigu, a commencé à élever ses animaux sur le terrain de la vieille dame. Et cela fait des années que cette dernière se bat pour récupérer son terrain pour qu’elle puisse construire sa maison.

Vu qu’elle ne peut plus s’acquitter de son loyer, elle veut avoir son terrain au plus vite pour qu’elle puisse commencer une bonne fois pour toutes avec les travaux de construction, vu que les coûts des matériaux de construction sont en hausse de jour en jour.

 « Squatter la finn accapare partout », nous lance la vieille dame. Selon elle, cette personne a eu pas moins de quatre lots de terrain alors que lors d’un morcellement, le gouvernement ne fournit en principe qu’un seul lot à une personne. Qui plus est, selon elle, le ‘squatter’a construit sa maison sur un drain, une obstruction qui est illégale.

Dans un premier temps, elle s’était tournée vers le ministère des Terres et du Logement pour récupérer son terrain, mais devait vite déchanter face aux employés de ce ministère. En effet, cela fait trois ans qu’on lui a donné la garantie qu’elle allait récupérer son terrain mais depuis, elle continue d’attendre.

Cette veuve se demande même si les employés du ministère ont effectué une visite des lieux pour constater de visu la situation. Trois mois de cela, elle a eu une rencontre avec le secrétaire permanent du ministère, mais il n’y a eu aucun développement par la suite.

« J’ai en main tous les documents requis, y compris le titre de propriété, mais je ne sais pas à quoi jouent les fonctionnaires du ministère pour que rien n’ait été fait jusqu’ici », dénonce-t-elle.

À plusieurs reprises, elle est allée discuter avec le ‘squatter’, pour lui demander d’enlever ses animaux de son terrain, mais ce dernier devait lui lancer que « ministère pa finn donn mwa oken papier pou aller depi ici ».

Elle a logé plusieurs plaintes auprès du service sanitaire et auprès de la police pour que le ‘squatter’ retire ses animaux sur son terrain, ce qui n’a rien donné. Le ‘squatter’ continue d’élever tranquillement ses animaux sur le terrain de la vieille dame comme si de rien n’était. Cette dernière se demande s’il ne bénéficie pas de protection occulte vu les nombreuses plaintes sans suite qu’elle a déposées contre lui.

Elle a même eu recours aux services d’un homme de loi, mais un mystérieux Robin, qu’on décrit comme un courtier ou un entremetteur, avait fait irruption dans le cabinet de l’avocat, et a promis qu’on allait lui rendre son terrain. Il n’en a rien été, naturellement. Depuis, l’avocat ne veut plus s’occuper de cette affaire. De son côté, la vieille dame se demande comment ce personnage a eu les documents relatifs à son terrain.

Cette pensionnaire nous explique qu’elle en a marre qu’on la fasse tourner en rond, et veut récupérer ce terrain qui lui appartient. Elle se demande pendant combien de temps on va la faire attendre pour qu’elle puisse avoir ce terrain qui lui appartient, et pour lequel elle a déjà effectué les paiements.

 « Je suis une personne malade et j’ai déjà atteint mes 70 ans. Je veux enfin avoir un toit à moi. Je n’en peux plus avec tous ces va-et-vient. Qui viendra à mon aide avec cette cherté de la vie ? C’est comme cela qu’on traite les personnes âgées dans ce pays ? », dénonce-t-elle. Elle lance un appel au ministère pour trouver une solution au plus vite.