Yovanee Veerapen, diététicienne : « Il y a toute une éducation à faire concernant la diététique »

Yovanee Veerapen, une jeune diététicienne âgée de 33 ans seulement, veut élever la diététique à un autre niveau.

Yovanee Veerapen habite à Mahébourg. Elle a créé sa propre entreprise, NutriSmart, quelque temps de cela. Elle aborde avec nous son métier, celui de diététicienne. « Le diététicien gère l’alimentation des personnes. Il leur conseille sur le plan alimentaire et leur prépare des ‘meal plans’, entre autres », nous dit-elle. Ce professionnel de santé apporte ainsi une aide, qui peut parfois être cruciale, aux personnes qui veulent soigner leur alimentation. Pour Yovanee, beaucoup de gens n’ont pas le temps de faire attention à ce qu’ils mangent, et c’est là qu’elle entre en action.

D’où lui vient cette passion pour la diététique ? « Quand j’étais en HSC, j’avais opté pour ‘Food and Nutrition’ comme matière principale. Depuis, je porte un grand intérêt pour tout ce qui a trait à la nutrition et la diététique », nous explique-t-elle. « Au fond de moi-même, je savais que j’étais destinée à devenir diététicienne. »

Elle a travaillé au sein de plusieurs compagnies, mais elle voulait conserver son indépendance. Et sa passion pour une saine alimentation l’a poussée davantage dans cette direction. « J’adore manger, mais j’aime encore plus quand ce que je mange ne nuit pas à ma santé », nous confie-t-elle. Ce qui l’a poussé à lancer sa propre entreprise, NutriSmart. Depuis, elle s’épanouit petit à petit dans ce domaine.

Elle voulait en effet un nom qui implique l’éducation des gens, car c’est sur cette notion que fonctionne son entreprise. « Au début, c’était Smart Nutrition, mais c’était trop simpliste. J’ai donc exploré d’autres possibilités avant d’opter finalement pour NutriSmart », avoue Yovanee.

À NutriSmart, la diététicienne aide les gens, jeunes et vieux, hommes et femmes, à devenir des consommateurs responsables et à manger plus sainement. Elle souligne qu’il ne s’agit pas nécessairement d’imposer des restrictions sur eux. Yovanee collabore aussi avec des coaches ou des entreprises dans le domaine de l’alimentaire, qui cherchent ses conseils ou ses recommandations. Très ambitieuse, elle caresse le rêve de placer son entreprise au niveau international si l’occasion se présente.

Yovanee a déjà effectué un long parcours. Elle se targue d’ailleurs d’être la première entrepreneuse de sa famille. « Aujourd’hui, je me sens plus confiante grâce à mon parcours », nous confie-t-elle. A-t-elle connu des difficultés majeures durant sa carrière ? « Les difficultés qui se sont présentées devant moi m’ont davantage motivée ! », nous lance-t-elle. « Dans tout ce qu’on fait, on doit être passionné. On peut être bardé de tous les diplômes mais si la qualité de votre travail est médiocre, on ne peut prospérer », insiste Yovanee, un brin philosophe.

Elle renverse quelques idées reçues sur les diététiciens

Yovanee nous explique que les gens croient souvent à tort que le diététicien impose des régimes stricts. « Empêcher quelqu’un de manger quelque chose qu’il aime ou imposer sur lui des restrictions ne l’aidera jamais. Au final, ce sera plus comme une torture qu’une aide! », affirme-t-elle.

« Le Mauricien aime manger son ‘dholl puri’ ou son briani. L’en empêcher serait un crime. Donc, ce que nous proposons ici à NutriSmart, c’est un planning qui vous permettra de manger ce que vous aimez, mais en respectant une limite. Ce planning s’échelonne à long terme et vous permet d’éviter à faire face à des conséquences parce qu’on s’est fait plaisir », explique-t-elle. 

 « À l’opposé, si une personne n’aime pas manger de la salade, on ne peut la forcer à en manger. Cela devient ainsi plus une question d’équilibre et de variété. Il faut faire découvrir à la personne des nouveautés, tout en lui faisant prendre conscience de sa santé. »

« Être nutritionniste, ce n’est pas juste une question de prescrire ou donner des conseils. Il faut assister les personnes une à une et développer, chez elles, une compréhension des objectifs qu’il leur faut atteindre. Il y a toute une éducation à faire », maintient notre interlocutrice.

 « Être nutritionniste, ce n’est pas juste une question de prescrire ou donner des conseils. Il faut assister les personnes une à une et développer chez elles, une compréhension des objectifs qu’il leur faut atteindre. Il y a toute une éducation à faire », maintient notre interlocutrice.

Le problème, selon Yovanee, c’est un manque d’informations clés qui sont essentielles à une bonne nutrition. Beaucoup de personnes se font avoir parce qu’elles recherchent des informations sur Internet ou ailleurs. Or, en ce qui concerne la nutrition, l’avis d’un expert est nécessaire. « Écouter la personne est un élément important dans ce métier. On doit savoir d’où vient le problème avant de l’attaquer. Or, ce n’est pas sur la Toile qu’on aura ces informations », avertit-elle.

La diététique connaît-elle un engouement à Maurice ? « C’est un peu difficile de percer dans ce domaine. Les conseils diététiques ne sont pas vraiment en grande demande », nous dit-elle. « J’aimerais justement avoir un impact sur la façon de penser des Mauriciens sur l’alimentation. »