Zimaz pathétique

‘Pli tourne paz, pli trouve zimaz’. Le plus aberrant, c’est que ces ‘zimaz’ sévissent nulle part ailleurs qu’à l’hôtel du gouvernement. Le post que Ken Arian, conseiller du Premier ministre, a publié sur Facebook en début de semaine est vraiment « pathétique », pour reprendre le terme qu’il a lui-même utilisé à l’encontre du leader de ce parti qu’il dit vouloir « s’occuper ». Plus que pathétique, ce post ressemble à une menace à peine voilée, passible d’une sanction pour « Breach of ICT Act ».  Qu’entend Ken Arian par « il me motive encore plus à m’occuper de lui et de son parti » ? Comment s’y prendra-t-il pour « s’occuper » de ces derniers ?

Est-ce qu’il est payé rubis sur l’ongle des fonds des contribuables pour se venger des opposants politiques du gouvernement ? La vengeance fait-elle partie de son « scheme of duty » en tant que conseiller spécial du Premier ministre ? S’est-il déjà « occupé » de ce leader spécifique ou de tout autre leader politique avant ? De quel droit s’arroge-t-il de menacer ainsi les citoyens de ce pays ? La Cybercrime Unit fera-t-elle une descente au « Prime Minister’s Office » pour s’occuper à son tour de ce minable écervelé pour avoir proféré ouvertement des menaces contre un leader politique ?

Les menaces de Ken Arian sont en réalité à l’effigie de l’attitude du Premier ministre et du gouvernement. Ils ne jurent tous que par la vendetta politique. N’a-t-on pas vu le gouvernement à l’œuvre dans les affaires BAI, Betamax, l’arrestation de Navin Ramgoolam et la commission d’enquête sur la vente de Britam dirigée uniquement contre Roshi Bhadain, entre autres ? N’a-t-on pas archi entendu le Premier ministre intimider et menacer la presse et ses détracteurs dans l’affaire Angus Road alors qu’il est sollicité pour des explications ? N’a-t-on pas assisté à l’orchestration politique de l’exécutif pour nuire à l’opposition avec la complicité du Speaker au Parlement ? Que veut-on d’autre comme preuve que le gouvernement n’agit qu’en faveur de ses propres intérêts, by « hook or by crook » ?

Avec de tels agissements, on n’ose pas croire qu’on vit toujours dans un pays démocratique. Si un nominé politique, qui n’est même pas un élu du peuple, peut se permettre de balancer ouvertement des menaces sur les réseaux sociaux, on a de sérieuses raisons de craindre ce qui peut se tramer en cachette dans les entrailles du pouvoir. Comment peut-on, dans de telles circonstances, ne pas croire que la mort de Soopramanien Kistnen a été motivé politiquement ? Les ‘zimaz’ au gouvernement devront tôt ou tard répondre pour tout le tort qu’ils ont causé au pays…