1er mai : Les travailleurs de mal en pis…

En marge de la fête du Travail, qui sera célébrée demain, lundi 1er mai, nous avons interrogé des personnalités syndicales et politiques sur leur avis concernant les conditions de travail à Maurice en 2023.

Arvin Boolell : « Il faut une véritable égalité des chances »

Pour le député du PTr, Arvin Boolell, le 1er mai est non seulement la fête du Travail, mais aussi celle des travailleurs. Il dit avoir une pensée spéciale pour les personnes qui ont milité pour l’amélioration des conditions de travail à Maurice. Il est, par contre, malheureux, dit-il, de voir que les travailleurs étrangers sont exploités dans le pays. Il ajoute qu’il faut s’assurer qu’il ait une véritable égalité des chances. « Pour un petit état insulaire en voie de développement, sans productivité ni exportation, c’est difficile pour l’économie », dit-il.

Le chef de file du PTr du Parlement regrette également le fait que nous ayons un gouvernement qui donne de mauvaises perceptions sur les droits de l’homme et le coût de la vie, alors que la réalité est différente. Il faut mettre un terme au favoritisme, à la fraude et à la corruption, selon lui.

Kushal Lobine : « Améliorer davantage les conditions de travail »

Le député du PMSD avance que nous devons garder le côté sacré de ce que sont le dur labeur et la discipline, sans se laisser influencer.  Selon lui, les conditions de travail à Maurice se sont grandement améliorées. Toutefois, nous devons voir ce que l’on peut faire pour les améliorer encore, et travailler ensemble pour mettre en avant les travailleurs, pour lesquels il faut avoir de la reconnaissance. À titre d’exemple,  les grandes entreprises doivent créer un environnement propice pour redonner l’envie aux salariés de venir travailler.

Rajesh Bhagwan : « Pays enba lao avec sa GM la »

Pour le député et secrétaire général du MMM, jamais une population n’aura autant souffert qu’en ce 1er mai. La classe des travailleurs,  le pouvoir d’achat et les conditions de travail se dégradent de jour en jour. « Pe faire dominer… Ene gouvernement ki pe faire repression lor la population », dit-il. Le pays est « enba lao avec ce gouvernement ». Selon lui, la population est en train de souffrir de la cherté extrême de la vie, et les travailleurs vont devoir militer pour leurs droits. Ce 1er mai est l’occasion de changements, selon Rajesh Bhagwan, qui souligne que son message est un message d’espoir à l’attention des leaders politiques.

Il rend, dans la même foulée, hommage à ceux qui ont trimé pour améliorer les conditions de travail dans le pays.

Jane Ragoo : « La CTSP plaide pour un comité disciplinaire indépendant »

Jane Ragoo, de la CTSP (Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé), rappelle l’importance pour les travailleurs de connaitre leurs droits, et souhaite qu’il y ait plus d’unité et de solidarité entre ces derniers. Selon la syndicaliste, la fédération s’est battue pendant plus de 10 ans pour garantir le respect des droits des travailleurs, en faisant notamment instaurer un salaire minimum, de Rs 12 075 aujourd’hui.

« C’est à partir de la lutte des travailleurs que nous avons obtenus les droits acquis jusqu’ici. Il faut que cela continue, et qu’il y ait du respect pour les travailleurs qui ont milité, et qui continuent à militer », soutient-elle.

Jane Ragoo insiste également sur la nécessité de mettre en place un comité disciplinaire indépendant. En effet, dans la fonction publique, lorsqu’une personne est suspendue, elle passe devant un comité et continue de percevoir son salaire à la fin de chaque mois. En revanche, dans le secteur privé, une personne qui fait l’objet d’une enquête disciplinaire perd son salaire sans possibilité de le récupérer. C’est pourquoi la CTSP plaide pour la mise en place d’un comité disciplinaire indépendant.