Nous disions dans notre 500ème édition, le 19 décembre 2021, que le chemin a été long et périlleux. Mais de là à ce jour, le 3 décembre 2023, qui marque notre 600ème édition, le pari pour maintenir le journal est devenu encore plus risqué. La Covid-19 a tout chamboulé. Les coûts ont grimpé de façon vertigineuse. La vente a chuté, le pouvoir d’achat des Mauriciens n’étant plus le même. Les publicités dans les médias traditionnels se raréfient, les compagnies préférant se tourner vers les réseaux sociaux pour leurs pubs. La presse dans son ensemble vit des moments difficiles. Sunday Times a ainsi été contraint de mettre un frein à sa version papier depuis juin 2022 pour se concentrer uniquement sur la version électronique, et en mettant temporairement nos projets de faire une Web TV au frigo. Mais ce n’est, on l’espère, que partie remise.
Durant ces huit dernières années, nous avons été de tous les combats. Nous avons fait bouger des dossiers. Nous avons révélé d’innombrables scandales. Nous avons contribué à faire tomber des têtes, et pas des moindres. Aujourd’hui encore, cette mission journalistique que nous nous étions fixés à la fin d’octobre 2015 quand la direction avait fait l’acquisition du journal, reste la même. Nous dirons même qu’elle est encore plus audacieuse, puisque les circonstances ont changé. Loin d’en faire un business lucratif, nous avons fait de Sunday Times une arme pour dénoncer les injustices, les abus, la mauvaise gouvernance et les scandales. Face au maintien du boycott publicitaire gouvernemental contre nous, nous n’avons quasiment aucun soutien financier. Nos ressources sont donc limitées. Ce qui rend notre tâche encore plus laborieuse, face aux défis du numérique qui nécessite un partage d’informations en temps réel et aux exigences d’un lectorat qui a soif d’informations fiables, crédibles et recherchées, sans vouloir toutefois mettre la main à la poche.
Les obstacles, il n’en manque pas. Surtout avec un gouvernement qui ne cesse de multiplier les menaces et les intimidations contre une partie de la presse qu’il considère comme des farouches opposants. Mais pas que. Au fil des années, le régime en place s’est assuré, à travers des lois répressives, de restreindre la liberté d’expression, et celle de la presse avec, alors que la ‘Freedom of Information Act’ se fait toujours attendre neuf ans après la promesse électorale faite par la défunte Alliance Lepep. Et on ne sait pas encore ce qui nous attend jusqu’aux prochaines élections. D’où notre engagement, au Sunday Times, de ne pas flancher dans notre mission. Nous resterons fermes sur nos convictions et nous nous battrons jusqu’au bout pour atteindre nos objectifs. Ce ne sera pas facile, nous le savons. Il ne l’a d’ailleurs jamais été. Mais nous avons la volonté et la détermination pour y arriver. Et tout ce que nous voulons de vous, chers lecteurs, c’est que vous demeuriez à nos côtés pour nous soutenir. Pour votre confiance et votre fidélité, nous vous disons MILLE MERCIS.
Zahirah RADHA
