Absence de représentativité ethnique équitable au board de la LGSC : Profond malaise parmi les minorités

 

  • Anwar Husnoo, lui-même nommé sur la base de son appartenance religieuse, mis devant ses responsabilités

La constitution du board de la ‘Local Government Service Commission’ (LGSC) suscite l’indignation. Cet organisme, chargé des recrutements et des promotions des fonctionnaires et des collectivités locales, est actuellement présidé par Banoodutt Beeharee. Il est épaulé, dans sa tâche, par George Clency Charles, Prithvirajsing Munrakhan, Dharamveer Gokhool et de Purnima Devi Rawoteea. Comme vous l’aurez remarqué, aucun Musulman ne siège sur le board alors que toutes les communautés, incluant les minorités ethniques outre que le ‘hindi speaking’, auraient dû y trouver pour compte.

C’est un manquement grave que dénoncent bon nombre d’observateurs. La compétence et la méritocratie doivent certes primer à tous les niveaux. Mais, il est aussi impératif que le board d’un organisme aussi important que la LGSC soit représenté par des personnes compétentes et intègres de toutes les communautés confondues. Ne serait-ce que pour donner l’assurance à l’effet que personne ne sera lésé sur la base de son appartenance ethnique.

Or, la LGSC, de par la présente constitution de son board, ne rassure guère. Des jeunes ayant postulé pour des postes dans le service civil ainsi que des fonctionnaires issus des minorités ethniques en attente d’une promotion craignent qu’ils ne soient pénalisés. D’autant qu’il y a une perception persistante, surtout ces derniers temps, que ce soit le népotisme et le favoritisme qui priment quand il s’agit de recrutement ou de promotion dans le service civil. Ce qui pourrait éventuellement déboucher sur un malaise, voire même une fragilisation du tissu social.

Pourtant, cet organisme tombe sous la tutelle du ministère des Collectivités locales qui est dirigé par nul autre qu’Anwar Husnoo. Ce dernier a lui-même été parachuté à ce poste après qu’il ait été repêché par le système de « Best Loser », censé garantir une représentation équitable des minorités à l’Assemblée nationale. Mais pas que. Il a aussi été propulsé comme vice-Premier ministre et le no. 4 du gouvernement toujours sur la base de son appartenance ethnique. Puisque la fonction publique est également appelée à se souscrire à cette même logique de représentativité équitable, Anwar Husnoo n’aurait-il pas dû s’assurer que le board de la LGSC soit équitablement représenté ?

Les exercices de recrutements étant momentanément suspendus dans le sillage de la Covid-19, les autorités concernées, dont le ministre Anwar Husnoo, sont ainsi priées de revoir cette décision dans les plus brefs délais et de faire les rectifications nécessaires afin qu’il n’y ait pas de perception de discrimination raciale, mais aussi pour que le tissu et l’harmonie sociale du pays soient préservés.

 

Où est l’enquête sur l’agression de Banoodutt Beeharry ?

L’actuel président du board de la LGSC, Banoodutt Beeharry, avait précédemment été chairman de l’ICTA. Le 25 mai 2016, il avait été agressé au cutter alors qu’il se trouvait à Port-Louis. Ce qui lui avait valu une longue hospitalisation, ainsi qu’une surveillance policière pour assurer sa sécurité.

Quatre suspects avaient été arrêtés dans cette affaire. Le principal accusé, Désiré Sylvio Candahoo, avait alors accusé Me. Kailash Trilochun, d’avoir commandité cette agression parce que Banoodutt Beeharry était mécontent du montant des honoraires de Rs 19 millions que l’avocat réclamait dans un procès intenté par Emtel. Ce que l’avocat avait catégoriquement nié.

Quatre ans plus tard, l’on ne sait pas quel a été le dénouement de cette enquête. Ce qui est certain, par contre, c’est que Banoodutt Beeharry semble toujours jouir de la confiance du gouvernement. D’où sa nomination à la tête de la LGSC.