[Accident fatal à Montée S] Nawshad Ally Beeharry : « La vie ne sera pas la même sans mon fils »

Ally Ackbar Beekharry, un jeune policier de 26 ans, a tragiquement perdu la vie dans un accident survenu à Montée S, Petite-Rivière, le mardi 19 mars vers 18 h 40. La moto qu’il conduisait est entrée en collision avec une voiture qui a brusquement surgi devant lui. Il n’a pas survécu à l’accident et est décédé sur place.

La famille Beekharry est bouleversée. En quelques instants, leur vie a basculé. Nawshad Ali, le père de la victime, peine encore à accepter la perte de son fils à un si jeune âge, alors qu’il avait son avenir devant lui. Il exprime sa douleur, anéanti par cette tragédie, comparant la perte de son fils à l’amputation d’un membre irremplaçable. « Li pas ene blessure si ou met medecine li pou bien. Li ene blessure ki pou rest a vie », confie-t-il, les mots étouffés par le chagrin.

 « Je suis le père de trois enfants, dont Ally, le plus jeune de la fratrie. Il s’est marié il y a deux ans, mais le bonheur conjugal a été brutalement interrompu par son décès. Comme mes deux autres enfants, il travaillait dur pour subvenir aux besoins de la famille. Il a toujours été un fils exemplaire, aimé et apprécié de tous, que ce soit de la famille, des voisins ou des amis », raconte son père d’une voix émue. « Je les ai élevés avec amour et je veillais à ce qu’ils manquent de rien. Aujourd’hui, l’un d’eux nous a été enlevé », poursuit-il, la gorge serrée par l’émotion. Nawshad Ali confie la difficulté à surmonter cette perte, soulignant qu’il ne s’agit pas seulement de la disparition d’un fils, mais d’un homme de 26 ans qui incarnait tant de promesses. « C’est un triste constat de le voir partir si tôt. Il était un modèle pour nous tous, très apprécié et source de joie pour la famille. »

Ally était passionné par son métier de policier depuis son enfance, malgré les encouragements de son père, pompier de profession, à le rejoindre dans sa voie. C’est un rêve qu’il a poursuivi avec détermination, un rêve qui s’est réalisé mais qui s’est brutalement interrompu, laissant son père désemparé. « Je n’arrive plus à dormir depuis qu’il est parti. Son épouse est également anéantie par cette tragédie, elle ne sait plus comment faire face et pleure depuis les funérailles », confie le père, décrivant le passage d’un moment de bonheur familial à un drame impensable. « Nous étions tous si heureux alors que nous entamions le mois de Ramadan et nous apprêtions à célébrer l’Eid-ul-Fitr ensemble. Mais désormais, ce ne sera plus jamais pareil. Li pou ene Eid noir pou nou, même si nou pou fête li mais li pas pou ene célébration comme chaque année. Ki Eid mo pou fair ? Ou finn tir mo la lumiere et dan noir ou pe dir moi faire Eid », s’exclame-t-il avec douleur.

Ce vide laissé par la perte de son fils restera à jamais ancré dans son cœur. Chaque jour passé avec lui était un moment privilégié, dit-il. Il se remémore les appels réguliers, l’affection dévouée envers sa mère et lui-même. « Ally était très proche de sa mère. Il lui disait souvent, ‘Maa, lor to lipied ki ena jannat ‘ », murmure-t-il, soulignant l’impact dévastateur sur elle, toujours sous le choc de la perte brutale de son fils. Le moral de la famille est au plus bas.

Le père explique que son fils s’apprêtait à quitter leur domicile pour aller vivre dans les quartiers de la police avec son épouse. Tout était prêt, il venait même d’acheter l’électroménager pour leur nouvelle maison, mais malheureusement, il n’a pas eu l’occasion de partager de beaux moments là-bas avec son épouse. « Cette réalité est douloureuse pour moi, je pleure chaque nuit en pensant à mon fils. Bien que la vie ne soit plus la même, je dois continuer à avancer car j’ai la responsabilité de prendre soin de mon fils, de ma fille, de mon épouse et de ma belle-fille. Je dois les soutenir, mais je sens ma force décliner », avoue-t-il.

Quant à l’accident, Nawshad Ali affirme que cela aurait pu être évité. Il en appelle à ce qu’une telle tragédie ne frappe plus aucune famille, soulignant sa détermination à ce que justice soit rendue. Il refuse de rester passif face à cette situation, sachant qu’il doit désormais soutenir sa famille tout en luttant contre sa propre détresse.