Des ‘trainee seafearers’ de la Mauritius Port Authority (MPA) comptent une plainte à l’ICAC pour des irrégularités qui auraient lieu au sein de cette instance, où une personne a bénéficié de largesses de la direction au détriment des autres. 13 ‘trainee seafearers’ avaient postulé pour le poste de ‘Seaman First Class’ pour les salles de machines des navires mais avaient été informés quelque temps de cela par un haut cadre de la MPA qu’il n’y avait pas de postes vacants pour eux à la section des salles des machines. Ce dernier leur avait mis devant le mur : soit ils quittaient la MPA, soit ils acceptaient un plan de reconversion leur permettant de devenir marins de pont.
Mais maintenant, ces derniers ont été informés que leur contrat de formation arrivera à sa fin le 31 octobre 2021, et qu’ils devraient plier bagages de la MPA. Mais un dénommé n’a pas eu à subir toutes ces difficultés. Ce que les ‘trainee seafearers’ dénoncent, c’est qu’ils ont suivi un long stage de trois ans, à partir des fonds publics, pour devenir marins dans les salles de machines des remorqueurs ou des navires au sein de la MPA. En outre, on leur avait donné l’assurance qu’une fois leur stage terminé, ils se verraient offrir un poste sur une base permanente.
L’histoire de favoritisme débute quand un haut cadre de la MPA a récemment été nommé membre du conseil d’administration de la Mauritius Shipping Corporation Ltd (MSC). Il y a eu une réunion du conseil d’administration de la MSC le 18 août 2021 où ce cadre avait participé malgré qu’il avait annoncé qu’il n’allait assister à aucune fonction en dehors de la MPA pendant les heures de travail.
Ainsi le même jour, le dénommé A a pu postuler pour un poste de marin affecté dans la salle des machines alors qu’aucun poste vacant n’a été annoncé, que ce soit en interne ou en externe. Ce dernier est décrit comme un « bricoleur » et n’aurait aucune expérience comme marin, selon les ‘trainee seafearers’. Il est titulaire du brevet de marin de salle des machines mais ne compte pas suffisamment de temps en mer pour devenir marin qualifié dans cette section.
Le dénommé A a toutefois reçu une lettre de la MSC, en date du 25 août 2021, confirmant qu’il a été sélectionné pour travailler sur le MV Trochetia pour une durée de 9 mois, de septembre 2021 à mai 2022. Comment se fait-il qu’il y ait soudainement un poste vacant dans la section des salles des machines ? se demandent les ‘trainee seafearers’. Comment se fait-il qu’une place sur le MV Trochetia a déjà été réservée pour lui alors que le navire n’est pas physiquement à Maurice ? Ne revient-il pas au capitaine du port de sélectionner les marins pour aller travailler sur ce navire ?
Le 26 août 2021, soit un jour après la date de la lettre de notification envoyée à A, le cadre en question aurait favorisé une demande de congé de six mois sans solde pour le dénommé A. Il lui aurait lancé : « Pas gagne traka. Avant sa 6 mois la fini, mo pou approuve ankor 3 mois extension pou toi. Mo pou dir toi kan bisin refaire ene lettre et couma pou bisin ecrir li. »
Les ‘trainee seafearers’ se demandent comment ce congé aussi long sans solde a été approuvé alors que le directeur général de la MPA, Suntah, n’est pas au courant ? Le cadre en question a-t-il obtenu le feu vert de la directrice générale adjointe de la MPA avant d’approuver ce congé ?
Le 27 août 2021, le dénommé A a fait ses adieux aux ‘trainee seafarers’ en leur lançant : « Mo pe alle lors bato… Enfin, ki mo pour dir zot ! Zot bisin kone tracer dans la vie, sinon pou alle tasse lor recif mem. Alle rente korek avec … Li mem kapav dress zot papier. »Pour les ‘trainee seafearers’, c’est là la preuve qu’il y a eu collusion et que le cadre est un ‘dresseur de papier’. « Il n’y a pas de méritocratie en ce qui concerne les stagiaires », déplorent-ils. « Certaines personnes sont privilégiées au sein de la MPA. »Ils demandent à ce qu’il y ait une transparence au sein de cet organisme et qu’ils soient embauchés sur une base permanente car cela fait 3 ans qu’ils sont en train de suivre leur formation.
