Après les inondations, les contraventions !

Nouvelle-France

Ayant déjà perdu leurs effets personnels suite aux inondations de la semaine dernière, plusieurs habitants du village de Nouvelle-France se retrouvent dans le plus grand désarroi. Plus de 10 jours après, plusieurs attendent toujours de pouvoir rebâtir leurs maisons et doivent compter sur le soutien des voisins pour survivre.  Le comble : ces habitants se voient sous la menace d’une contravention venant de la police de l’Environnement, alors même que le Conseil de district de Grand-Port/Savane tarde de leur fournir un camion pour faire enlever les déchets.

Marwan Dawood

Ces habitants de Nouvelle-France ont vécu une nuit d’enfer dans la nuit du mercredi 4 avril au jeudi 5 avril. Lorsqu’il s’est mis à pleuvoir, des dizaines de familles habitant Savane Road ont été surprises par une montée des eaux soudaines.  « L’eau est montée tellement vite que nous n’avons rien pu faire », explique Amit, qui habite la région depuis des décennies. « Ce n’est pas la première fois que nous avons ce problème, mais pas comme nous avons vu ce jour-là », poursuit-il.  Les images qui s’offrent à nous après le déluge laissent bouche bée ! L’eau est montée plusieurs mètres dans un garage, recouvrant la voiture qui s’y trouvait.

Mais là n’est pas le principal souci des sinistrés. Le lendemain matin, le constat dans le village surprend. « Nous avons attiré l’attention des autorités, et cela depuis plusieurs années, qu’il y a au fil des années des constructions sauvages mais personne ne veut nous prendre au sérieux. Il faut qu’ils réagissent avant qu’il ne soit trop tard, parce que cette situation ne peut plus durer », soutient notre interlocuteur.  Ce dernier va encore une fois s’en prendre aux autorités. « Le constat est choquant.  Comment des gens ont-ils pu avoir un permis de construction pour bâtir des maisons sur un drain qui est sensé évacuer de l’eau de pluie », s’insurge notre interlocuteur.

Annonce surprise

Le sinistre passé, l’heure était au nettoyage dès le lendemain matin. Matelas, meubles, vêtements, nourritures, entres autres, tant de choses qui ont été entassées sur un terrain en friche du village. Les habitants ont sollicité l’aide des collectivités locales, dont le Conseil de district de Grand-Port/Savane pour obtenir un camion pour disposer des déchets, en vain. « Nous avons entrepris des démarches pour que les déchets soient enlevés mais personne n’a voulu nous aider. On nous a répondu que les problèmes seront résolus, mais quand, personne n’a pu le dire », confie une habitante qui a tout perdu.

Les habitants ne sont pas au bout de leurs peines puisque intervient… la police de l’Environnement.  « Les policiers sont venus nous voir et ils nous ont dit qu’ils nous prendront en contravention. Ils ont reçu des plaintes. Ce n’est pas de notre faute. Nous avons tout perdu et voilà que des amendes nous pendent au nez », dit-elle.

Au niveau du Conseil de district, il s’avère que c’est par un manque de camions que les travaux sur place ont été retardés mais personne ne semble en mesure de dire pourquoi des permis ont été octroyés pour la construction des maisons sur le pont.  Du côté de la police de l’Environnement, on affirme que les policiers agissent sur la base des plaintes, ni plus ni moins.