- La SST dessaisie de l’enquête après que des graves allégations aient été formulées contre elle
L’activiste Bruneau Laurette a été traduit devant la ‘Bail and Remand Court’ (BRC) hier, samedi 5 novembre. Il a été reconduit en cellule policière après sa comparution en cour et devra comparaitre devant la cour de Moka de nouveau demain, lundi 7 novembre 2022.
Dans une déclaration à la presse, l’homme de loi de Bruneau Laurette, Me Shakeel Mohamed, a expliqué que deux charges provisoires ont été retenues contre son client, notamment trafic de drogue et possession d’armes à feu. Shakeel Mohamed s’est dit convaincu de l’innocence de son client. D’autant que, selon Bruneau Laurette, la drogue et les armes à feu saisies ont été « plantées » par la ‘Special Striking Team’.
Bruneau Laurette a d’ailleurs fait de graves allégations contre la ‘Special Striking Team’. Il dit pouvoir identifier les officiers qui ont pris son ADN sans son consentement. Il soutient aussi que le coffre de sa voiture, où une partie de la drogue avait été retrouvée, n’était pas fermé à clé. Et en fin de compte, la clef du coffre de cette voiture s’était retrouvée entre les mains de la police au moment de la perquisition. Son ADN a aussi été prélevé sans son consentement.
La deuxième révélation faite par Bruneau Laurette, selon Shakeel Mohamed, concerne la nature de la drogue saisie. « Au moment de la saisie, zot fine dire que c’est du haschich sans même ki zot fer auken vérification », a dit l’avocat. Ce qui est troublant. Shakeel Mohamed explique aussi qu’il a demandé à la police s’il y a une ‘video footage’ de cette perquisition, mais l’enquêteur n’était pas au courant. L’enquêteur n’était également pas au courant si les paquets de drogues saisis chez Laurette comportaient des « similitudes dérangeantes » avec ceux saisis à Pointe-aux-Canonniers l’année dernière.
L’avocat a déposé une motion devant la BRC pour demander à ce que l’enquête soit diligentée par des enquêteurs indépendants de la SST, et le magistrat de la BRC a agréé à cette motion. C’est dorénavant la MCIT qui est chargée de ce dossier. « Striking Team pena auken crédibilité », a martelé Shakeel Mohamed. L’avocat a dit qu’il y aurait plus de détails en cour de Moka ce lundi.
Pour rappel, Bruneau Laurette a été arrêté le vendredi 4 novembre après une perquisition de la ‘Special Striking Team’ dans une maison qu’il louait à Petit-Verger, Saint-Pierre. Selon la police, il y avait 46 kilos d’haschisch valant Rs 231 millions sur les lieux. Deux armes à feu, des balles, et une somme de Rs 80 000 ont aussi été saisis.
