Billet : L’horreur se poursuit

Nous faillirons à notre devoir si nous ne dénonçons pas les violences barbares que des femmes ont subies aux mains de leurs conjoints ou anciens partenaires ces derniers temps. Comment rester insensible à cette escalade de violence ? Y a-t-il un seul membre du gouvernement qui a osé élever sa voix contre les meurtres commis cette semaine ou sont-ils tous occupés à couper des rubans ici et là ? Savent-ils au moins ce qui se passe en dehors de l’hôtel du gouvernement ?

Le Premier ministre réalise-t-il l’horreur qu’ont vécue deux frères mineurs, d’abord en voyant leur mère recevoir des coups de leur géniteur et ensuite au poste de police où ils se sont rendus dans l’espoir de porter secours à celle qui les a mis au monde ? Pour ajouter à leur angoisse et tristesse, ils ont été contraints de poireauter avant de finalement voir le corps sans vie de leur chère maman, tuée par un mari aveuglé par la jalousie, mais aussi par une police qui a failli lamentablement à sauver sa vie ? Car, il faut bien l’avouer, la police est également complice de ce crime de par sa léthargie, son manque de professionnalisme et son incompétence. Que peut-on attendre d’autre de cette police dirigée par Mario Nobin dont le seul objectif semble être d’obéir aux ordres ministériels pour sévir contre les opposants du régime en place ?

Il est plus que jamais nécessaire pour que Pravind Jugnauth s’attaque une fois pour toutes à cette cascade d’agressions et violences qui ruinent de nombreuses familles et détruisent les fondements de la société. Mais le Premier ministre pèche par son inaction et son insouciance comme s’il fallait encore prouver qu’il n’en a pas l’étoffe. S’il y avait une ministre « full-fledge» qui s’occupait du ministère de l’Égalité des Genres,  elle aurait pu sans doute y prêter une attention particulière. Mais malheureusement, Fazila Jeewa-Daureeawoo n’occupe ce dossier qu’à temps partiel, ayant l’autre pied aux Collectivités locales. Ce qui explique, en partie, l’inertie du ministère de l’Égalité des Genres.

Nous ne pouvons rester ainsi les bras croisés. Si le gouvernement ne peut pas ou ne souhaite pas d’agir, il faut que la société civile et les associations religieuses et socio-culturelles, entre autres, montent au créneau non seulement pour dénoncer ces atrocités, mais aussi pour apporter sa pierre à l’édifice en organisant des campagnes agressives de sensibilisation et d’éducation. Car n’oublions pas, Stéphanie, Shabneez et Joyce auraient pu être nos filles, nos sœurs, nos mères…