[Campagne anti-Tania Diolle] Des observateurs politiques évoquent des frictions pré-électorales au sein du gouvernement

 « Mo pa dakor ki azordi dan 14, kan mo tann dir ena sertin kampagn pe fer kont Tania Diolle par sertin kamwad », a déclaré le leader du Mouvement Patriot Morisien, Alan Ganoo, lors d’une réunion régionale dans la circonscription no. 14 (Savanne/Rivière-Noire) le dimanche 4 février. Ce dernier a fait état d’une campagne de dénigrement à l’encontre de sa colistière Tania Diolle, alors qu’elle a été vivement critiquée par les membres du Mouvement Socialiste Militant (MSM) suite aux inondations survenues après le passage du cyclone Belal.

Selon l’observateur politique Jocelyn Chan Low, des tensions se font sentir au sein du gouvernement à l’approche des échéances électorales, et se manifestent entre les candidats. Il estime que le malaise au sein du parti est palpable, et que la frustration de plusieurs membres du parti, et pas des moindres, est en augmentation. Fezal Jeerooburkhan, quant à lui, souligne que la déclaration d’Alan Ganoo concernant la campagne de dénigrement menée par certains membres du MSM contre sa protégée Tania Diolle dans la circonscription no. 14 révèle une agitation pré-électorale au sein du gouvernement.

« Une guerre ouverte oppose le ministre de l’Environnement et la PPS ainsi que son mentor dans la même circonscription. Cette situation laisse présager un bouleversement au sein du pouvoir en place à l’approche des élections. La course aux candidatures est déjà lancée ; on peut s’attendre à des coups bas entre les membres de la majorité dans d’autres circonscriptions. Des factions vont émerger, suivies de conflits de toutes sortes », dit Fezal Jeerooburkhan. Pour lui, il y a certainement un malaise au sein du gouvernement. Il cite, dans la même foulée, les agitations qui ont eu lieu à Flacq. « Dans l’est du pays, l’atmosphère politique est tendue. Des conseillers du MSM semblent être en proie à des conflits internes malgré le récent remplacement de l’ancien président, Kishore Kumar Jeewooth, par Chandra Dev Bundhoo. Ce changement de leadership a entraîné des représailles contre ceux ayant soutenu cette transition », poursuit-il.

Fezal Jeerooburkhan va même plus loin en évoquant des désaccords avec les ministres des circonscriptions nos. 9 et 10. « Ces derniers ne soutiennent pas la destitution de Kishore Jeewooth, qu’ils considèrent comme leur protégé. Le président destitué a été évincé de ses fonctions à la suite d’une motion de blâme, et encore plus après que l’affaire a été portée devant la Cour suprême par le nouveau président, qui avait déposé une demande d’injonction. Le nouveau président est personnellement victime de persécutions vulgaires, et son équipe se retrouve ainsi isolée, sans le soutien ministériel, rendant la gestion des affaires du Conseil plus difficile. En fin de compte, ce sont les villageois démunis qui en pâtissent, n’ayant pas la possibilité de faire entendre leurs voix », conclut-il.