Deux membres du MCC au Maroc pour y assister

Symposium sur « Les règles de la Fatwa dans le contexte africain »

Deux membres du Muslim Citizen Council (MCC), à savoir le Président, M. Haroon Ally Durbass, et le Secrétaire, M. Bashir Nuckchady, ont été invités à assister à un colloque sur « Les règles de la fatwa dans le contexte africain », du 8 au 10 juillet 2023, organisé par la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains. Plus de 350 érudits islamiques, de 72 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Sud, représentant les institutions de fatwas et les conseils islamiques supérieurs de ces pays, ainsi que des présidents et des membres des différents branches de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains sur le continent, et un public d’Oulémas et d’Aalimats du Maroc, étaient également présents.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par la Fondation, sous l’égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Président de la Fondation, pour unifier l’action et les positions des Chefs Religieux Islamiques Africains dans la lutte contre toutes les formes de mystification par les extrémistes, les fausses allégations des imposteurs et les interprétations par les non-érudits,  de mettre en commun les efforts des Africains et les unir pour préserver la religion de la corruption des extrémistes, de la distorsion des falsificateurs et des interprétations des ignorants. L’objectif est de s’assurer que les valeurs tolérantes de l’islam servent la stabilité et le développement des pays africains.

Lors de la cérémonie d’ouverture, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a adressé un message, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer la communication et l’interaction entre le Maroc et les autres pays africains qui existent depuis des siècles, et de renforcer le cadre institutionnel d’interaction entre les érudits religieux, les juristes et les muftis, qui est nécessaire pour relever les nouveaux défis relatifs aux divers aspects de la vie sociale et culturelle, et aussi la nécessité d’élaborer et d’appliquer des décisions juridiques à leur sujet.

Il a ajouté que les érudits religieux sont appelés à exercer une influence positive sur les gens, en soulignant les vertus de la modération et de l’équilibre, d’une part, et, d’autre part, en neutralisant toute influence négative que les extrémistes ignorants peuvent avoir sur les esprits innocents. Ceci est d’autant plus important que les extrémistes pervers présentent la plupart de leurs points de vue comme des fatwas, exploitant le caractère sacré de la fatwa dans l’esprit des gens.

Enfin, dans son message, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souligné que les objectifs fixés ne seront couronnés de succès que si les femmes érudites religieuses sont également impliquées dans tous ses aspects, car dans l’Islam, les femmes sont les sœurs des hommes en termes de décisions, et la Oumma musulmane avait un modèle en la personne de la « Mère des croyants ».  Bibi Aisha (R.A.). C’est aussi d’elle que les musulmans ont pris une part importante des dispositions de leur religion.

Par ailleurs, un riche programme a ponctué les travaux de cet événement. La plupart des intervenants érudits ont traité notamment de l’authentification conceptuelle et de l’ancrage scientifique de la fatwa, des normes et principes scientifiques de la fatwa, et de la réalité de la fatwa dans le contexte africain. Ils croient fermement qu’il est urgent aujourd’hui de développer une approche solide et scientifique de la Sharia – une approche qui consiste en des principes juridiques acceptés et sert de bouclier contre les fléaux de l’extrémisme, du radicalisme et de l’interprétation.

Plusieurs sujets liés à l’introduction de la science dans l’émission des fatwas et le lien avec les dispositions de la Sharia et le point culminant du statut de fatwa dans les sciences islamiques ont également été abordés.

Lors d’une réunion rapprochée avec les participants débutants, le Secrétaire général, le Sheikh Dr. Sidi Mohamed Rifki, en présence de son Assistant, le Sheikh Mr. Othman Sqalli Houssaini, a expliqué en détail les objectifs de la Fondation. La Fondation prévoit la possibilité de créer des branches dans différents pays et a souligné que la création de telles branches doit tenir compte des lois du pays. Ce qu’il faut en comprendre, c’est que la branche de la Fondation ne peut être une alternative à aucune organisation nationale, locale ou gouvernementale, et que si elle peut coopérer avec les parties qui ont des objectifs similaires, elle doit travailler avec elles de la meilleure manière et, en toute sincérité, patience et vigilance. La Fondation compte aujourd’hui 34 branches actives dans toute l’Afrique et son intention est d’ouvrir de nouvelles branches, y compris à Maurice, au Botswana et en Eswatini.

Les branches soutiennent normalement les objectifs, la vision et les buts de la Fondation.

Les objectifs de la Fondation tels qu’ils sont définis sont les suivants :

• Unifier et coordonner les efforts des érudits religieux musulmans au Maroc et dans le reste des États africains, dont le but est d’introduire les valeurs tolérantes de l’islam, de les diffuser et de les consolider ;

• Lancer des initiatives dans le cadre de l’activation des valeurs tolérantes de l’Islam dans toute réforme dont dépend le processus de développement en Afrique, que ce soit au niveau du continent ou de celui de chaque pays.

• Activer le mouvement intellectuel, scientifique et culturel dans le domaine islamique ;

• Favoriser les liens historiques entre le Maroc et les pays d’Afrique ;

• Encourager la création de centres religieux, scientifiques et culturels ;

• Faire revivre le patrimoine culturel islamique africain en le diffusant, le protégeant et le préservant ;

• Établir des liens et cultiver des relations de coopération avec des associations et des organisations ayant des intérêts communs.

Toute l’organisation du colloque était impeccable et tous les délégués ont été traités royalement. Un somptueux banquet fut offert par le roi, où assistaient les ministres, le corps diplomatique et tous les délégués.