[Don saoudien de Rs 240 millions] À quand un décaissement pour aider les mosquées inondées par les récentes averses ?

La question est de nouveau sur toutes les lèvres depuis les inondations du 15 janvier dernier. Où en est-on avec le don d’environ Rs 240 millions promis par le gouvernement saoudien à l’attention des mosquées et des ‘madrassahs’ (ndlr : écoles coraniques) ? Les choses, semble-t-il, avancent à pas de tortue. Même Showkutally Soodhun, qui a refait parler de lui durant sa visite à Maurice cette semaine, n’en a pipé mot. Si la colère gronde du côté des mosquées, c’est parce que bon nombre d’entre elles ont été inondées durant les grosses pluies enregistrées lors du passage du cyclone Belal. À Port-Louis par exemple, la masjid Abu Bakr à Vallée-Pitôt a été envahi par la montée des eaux, abimant moquettes et autres. Le Bait-Ul-Noor, toujours dans la capitale, a connu le même sort. À Chemin Grenier également, des mosquées et des ‘madrassahs’ se sont retrouvées pieds dans l’eau.

Alors que les autorités ferment les yeux sur ce problème, les dignitaires religieux se demandent pourquoi elles ne leur viennent pas en aide, à travers le don saoudien. L’Arabie saoudite, rappelons-le, avait promis d’offrir USD 6 millions, soit environ Rs 240 millions, pour la construction et rénovation de quelque 250 mosquées. Une annonce qui avait été faite par Showkutally Soodhun en septembre 2019, peu avant les élections générales. Ce qui avait également servi d’argument électoral au MSM pour s’attirer la sympathie de cet électorat. Or, à ce jour, rien n’a transpiré sur ce fameux don. Pourtant, des officiels saoudiens étaient même venus à Maurice pour faire une inspection. Depuis, on n’a plus rien entendu.

D’ailleurs, il semblerait même, selon certaines sources à l’intérieur du gouvernement, que ce fonds d’environ Rs 240 millions ne serait plus destiné aux mosquées, comme initialement annoncé par le gouvernement, mais aux « religious bodies ». C’est du moins ce qui devait être inclus dans le ‘Memorandum of Understanding’ (MoU) signé avec le gouvernement saoudien. Qui sont ces « religious bodies » ? Aucune idée. De plus, le fonds ne serait pas géré par l’‘Islamic Cultural Centre Trust Fund’, comme annoncé par le ministre Alan Ganoo au Parlement le 6 avril 2021, mais par le ministère des Arts et du patrimoine culturel. D’où des craintes que ces fonds ne soient détournés de leur but initial. Valeur du jour, aucune mosquée ne semble en avoir bénéficié ne serait-ce qu’un seul sou. Le don a-t-il été reçu ou pas, et si oui, qui en sont les bénéficiaires ? La question fera l’objet d’une interpellation à la reprise du Parlement. Mais en attendant, les dignitaires religieux exigent d’obtenir des réponses.