[EDITO] De A à Z

(Édition 2023)
Comme c’est maintenant une coutume bien ancrée à Sunday Times, on réédite, en cette fin d’année 2023, notre collection abécédaire, histoire de passer en revue les événements qui ont marqué l’actualité. La liste est encore une fois non-exhaustive.


A pas comme Angus dont l’enquête n’a toujours pas abouti, mais comme Ashik Jagai. Promu Surintendant de police depuis mi-décembre, le patron de la ‘Special Striking Team’ (SST) a été sur toutes les lèvres durant une bonne partie de l’année pour ses opérations faisant souvent grand bruit mais qui n’aboutissent pas toujours à des charges formelles en Cour. Il aura indirectement eu la tête d’au moins un journaliste après son passage sur Top FM, celle de Murvind Beetun, qui allègue avoir été victime de plusieurs menaces de plusieurs individus ce jour-là.


B comme Bodha et Bhadain. Les deux sont d’anciens membres du MSM. Les deux se retrouvent maintenant dans l’opposition. Et les deux veulent être Premier ministre. L’un a posé ses valises chez Linion Moris où il est présenté comme Premier ministre pour les premiers trois ans dans un accord à l’israélienne en cas de victoire de ce regroupement aux prochaines élections. Et l’autre, plus faiseur que jamais, a démontré une nouvelle fois qu’il est incapable de travailler en équipe, son dernier partenaire d’alliance, En Avant Moris, l’ayant laissé tomber comme une vieille chaussette.


C comme La Citadelle. Elle a été témoin, malgré elle, d’incidents désolants, suivant un concert. Ce qui a débouché sur plusieurs arrestations. Une affaire qui a malheureusement pris une tournure communale par certains pense-petits. Elle a également éclaboussé le conseiller en communication du vice-Premier ministre Anwar Husnoo qui a été contraint à la démission, malgré ses vaines tentatives de justification.


D comme drogue. Rs 1, 4 milliard de drogue ont été saisies en 2023, révèle l’inspecteur Shiva Coothen de la ‘Police Press Office’ (PPO) dans le Défi Plus d’hier, 23 décembre 2023. Or, la drogue est toujours disponible en grande quantité, selon des travailleurs sociaux. Il y a même des foires dans certains quartiers où on en vend comme des petits pâtés, sans que les autorités ne bronchent. Un autre constat qui saute aux yeux : les barons de drogue sont rarement arrêtés, bien que les autorités se targuent de mener un combat sans relâche contre ce trafic.


E comme Eshan Juman. Il a fait la Une de l’actualité pendant des semaines. Des révélations fracassantes, il en a fait les unes après les autres. Pénurie de riz ration, contrat pour l’achat des produits pétroliers par la STC, légumes avariés à l’hôpital… Il a levé le lièvre dans bon nombre de cas. Ce qui a fait de lui une cible préférée du gouvernement, particulièrement du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, et du Premier ministre, Pravind Jugnauth, lui-même.


F comme ‘Financial Crimes Commission’. Officiellement, c’est la nouvelle institution qui sera chargée de lutter contre les crimes financiers. Officieusement cependant, sa mission consistera à faire la sale besogne pour le compte du gouvernement, en s’attaquant légalement à ceux que le gouvernement a dans son viseur, et en contournant le bureau du DPP. Elle ne sera qu’un autre outil politique dans la main du gouvernement à l’approche des prochaines élections générales.


G comme Gaza. Un cimetière à ciel ouvert. Des milliers et des milliers d’innocents, dont la moitié sont des enfants, assassinés froidement tous les jours, en violant honteusement les droits humains internationaux. Une génocide indescriptible commis contre un peuple qui ne demande que le droit de pouvoir vivre en paix et en liberté, mais qui, en retour, n’est assailli que par des bombes et des missiles, privé de toit, d’eau, de nourriture et d’électricité.


H comme hôpitaux. Le service hospitalier a fait l’objet de nombreuses dénonciations et de vives critiques après une vidéo réalisée en direct par les députés Eshan Juman et Shakeel Mohamed


I comme inondations. À chaque grosse averse, c’est la même scène de désolation. Bon gré, mal gré, on doit désormais composer avec les inondations. Celles-ci se multiplient dangereusement face au changement climatique, laissant impuissant le gouvernement qui vote pourtant, année après année, des budgets conséquents pour la construction de drains.


J comme jalsa. Tellement il avait la tête « dans jalsa » qu’il a outrepassé ses limites. Saoul comme un Polonais, ce CEO d’une compagnie d’État, aux mains baladeuses, s’est permis de faire des attouchements sur deux employées terrorisées. Il a aussi fait des siennes que personne ne semblait appréciait, encore moins l’artiste auquel il s’est référé comme Big Franklin au lieu de Big Frankii. Espérons qu’il soit sanctionné pour son comportement indigne.


K comme Kalpana Koonjoo-Shah. Elle se préoccupe davantage de défendre son Premier ministre que de se soucier de la performance de son ministère, du sort des femmes battues et des enfants réfugiés dans des shelters. Si elle ne lance pas des fleurs ou n’appelle pas à la radio pour défendre son leader, comme elle l’avait fait lorsque Sherry Singh révélait l’affaire sniffing, elle se contente de soulever des ‘point of orders’ au Parlement. Par contre, on ne l’entend jamais, ou presque, lorsqu’il y a des cas de féminicides ou lorsque des enfants sont maltraités.


L comme loi. Au gouvernement, on change de lois comme on change de chemises, afin de convenir aux intérêts du pouvoir. On a vu récemment avec la ‘Financial Crimes Commission Act’ et la ‘Local Government (Amendment) Act’ et auparavant avec l’ICT Act et l’IBA Act, par exemple.


M comme MFDC (Mauritius Film Development Corporation). Cet organisme chargé de développer et de promouvoir l’industrie cinématographique à Maurice a été sous les feux des projecteurs pour les mauvaises raisons. Les ressources, que ce soit humaines, logistiques et/ ou financières, sont, parait-il, utilisées à faire des clips contre des opposants du régime. Une pratique condamnable certes, mais à quoi pouvait-on s’attendre de la part de l’auteur du clip Viré Mam, promu à la tête de cet organisme pour poursuivre sans soute la sale besogne, tout en étant payé des deniers publics ?


N comme Navin Beekarry. Sera-t-il oui ou non celui qui sera nommé à la tête de la FCC ? C’est la question que tout le monde se pose en cette fin d’année. L’homme fort de l’ICAC a déjà fait preuve de ‘chatwaisme’ dans l’affaire Medpoint lorsqu’il avait changé de position devant le Privy Council.


O comme opposition parlementaire et extra-parlementaire. Si l’opposition parlementaire a été exacte au rendez-vous, l’opposition extra-parlementaire n’a pas démérité non plus. Chacun a fait de son mieux pour « tire la fumée dans lizié », comme dirait l’autre, sur d’importants sujets d’actualité.


P comme Panchavati. C’est un combat perpétuel que doivent mener les habitants de ce petit village se trouvant dans le nord du pays. Et pour cause ! Sècheresse ou pas, ils sont toujours privés d’eau. Ils multiplient les dénonciations, donnent de plus en plus de la voix, mais rien n’y fait. Et pourtant le gouvernement avait promis de l’eau 24/7 pour tout le monde.


Q comme questions parlementaires. L’opposition pose des questions pertinentes, mais le Speaker « barre goal », comme toujours, et le Premier ministre joue les prolongations ou les confrontations afin d’éviter de répondre, sauf s’il s’agit bien entendu des questions plantées des députés du gouvernement, visant à nuire à l’opposition.


R comme Raptor. On en a vu de toutes les couleurs dans les locaux de l’ICAC à Réduit Triangle. Ces Raptors avaient été saisis les uns après les autres dans le sillage de l’affaire Franklin. Si bien que tout le monde ne jurait plus que par un seul véhicule : Raptor !


S comme Stag Party. Cette fameuse soirée, arrosée de Black Label, et agrémentée de viande de cerf, dans un ranch à proximité de Grand-Bassin, ne sera pas oubliée de sitôt. D’autant que cette affaire, ponctuée d’allégations de pots-de-vin sur fond d’octroi d’un bail, a coûté au député Rajanah Dhaliah son poste de PPS. Mais le ministre Maneesh Gobin en est sorti indemne jusqu’ici, quoique le ‘cerf party’ lui reste désormais collé à la peau.


S comme surveillance. Une machinerie est en train de se mettre en place pour légaliser la surveillance et l’espionnage des Mauriciens. Ce qui nous rapproche dangereusement vers une autocratie.


T comme terrorisme. C’est ce que pratique ouvertement l’Israël contre le peuple palestinien, sans que l’Occident ne bronche. Une ignominie à laquelle il est temps de mettre fin.


U comme l’unité du PTr-MMM-PMSD. Une unité que recherchait l’électorat qui ne souhaitait pas voir une opposition fragmentée affronter le gouvernement actuel aux prochaines élections, d’autant que notre système électoral ne favorise pas une lutte à trois.


V comme nouvelle vision. C’est ce que souhaite le peuple pour la nouvelle 2024, qui sera marquée par des élections générales. Autant que l’alternance en prenne note et présente sa nouvelle vision pour une île Maurice moderne et meilleure.


W comme webradio. Le ‘Mauritius Global Diaspora’, présidé par Covilen Narsinghen, a lancé une webradio mercredi. Ce qui permet d’élargir l’espace médiatique et démocratique à un moment où le régime en place tente de tout mettre en œuvre pour rétrécir nos libertés.


X comme Xavier Duval. Encore une fois, le leader de l’Opposition, soutenu par les élus du PTr-MMM-PMSD, a fait un travail remarquable à travers ses PNQs à l’Assemblée nationale. Ce qui n’est pas évident, vu le comportement arbitraire du Speaker, Sooroojdev Phokeer.


Y comme yoyoter (synonyme : divaguer). Oui, il y en a certains au sein du gouvernement qui yoyotent de temps à autre. Comme ceux qui « kas omelette pou fer dizef » par exemple…


Z comme zwayé noël et bonne année 2024 !