By Zahirah RADHA
Nous croyions avoir déjà touché le fond en termes de gouvernance et de recul démocratique. Mais nous avions tort. Si tort même. Car ce gouvernement a fait tout ce que nous pensions jusqu’ici inimaginable. Et il continuera à coup sûr le faire, tant qu’il n’est pas botté hors du pouvoir. Autant que ce soit difficile de passer sous silence le ‘Rest in Peace’ abject du Speaker Sooroojdev Phokeer ou encore la réponse incongrue de la ministre du Commerce, Dorine Chukowry, autant ce serait inconcevable de passer sous silence la présence d’un des assistants du Directeur des Poursuites Publiques (DPP), Roshan Santokhee, à une activité du MSM dans la circonscription no. 6 (Grand-Baie/ Poudre d’Or). Que celle-ci soit politique ou sociale, un légiste occupant une telle fonction dans le judiciaire n’a pas le droit moral, et même légal, de s’afficher ouvertement aux côtés des ministres du gouvernement.
Ce faisant, Roshan Santokhee jette en pâture l’indépendance et la neutralité dont il est censé faire preuve de par les fonctions qu’il occupe. D’autant que c’est l’image du judiciaire lui-même qui en prend un coup alors que jusqu’à présent, cette institution est perçue comme étant la seule qui a su résister aux forces occultes pour garder son indépendance dans un contexte où toutes les autres institutions ont été politisées à outrance. Évidemment, le gouvernement n’a rien eu à dire sur ce cas en particulier. Et ce, même si d’habitude il est très prompt à ternir l’image du DPP et de son bureau ou même d’insulter des magistrats qui ont osé donner des verdicts qui ne lui plaisent pas, comme cela avait le cas avec Vidya Mungroo-Jugurnath, insultée par ni plus ni moins que le Premier ministre. Par contre, nous nous attendons à plus de retenue de la part d’un professionnel ayant un bagage et un parcours légal. S’il compte faire de la politique active, vivement qu’il démissionne sans plus tarder. Sinon, l’on dira que son esprit est autant en panne que les avions d’Air Mauritius et les explications futiles de son directeur de communication, Atma Bumma.