[EDITO] Un gouvernement à deux vitesses

Ce gouvernement est en train de créer deux catégories de personnes dans ce pays. L’une qui est privilégiée pour des raisons qui siéent à ses desseins, et l’autre qui est marginalisée pour des raisons qui lui sont propres. Ce qui fait du MSM un gouvernement divisionniste. Attardons-nous sur les faits. Premier exemple : À l’occasion du Nouvel An, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a annoncé que la pension passe à Rs 13 500 à partir de janvier. Sauf que ce ne sont pas tous les pensionnaires qui en bénéficieront, contrairement à ce qu’il avait promis en … 2019. Alors que son mandat tire à sa fin cette année, il a finalement décidé de passer à l’acte, sans même attendre le budget. Mais ce sont uniquement ceux âgés de 75 ans et plus qui toucheront ce montant. Ceux âgés de 60 à 74 ans, eux, devront toujours prendre leur mal en patience. Quand et s’ils obtiennent finalement cette hausse promise, insistons-le, à tous les pensionnaires indistinctement, cette catégorie aura déjà été discriminée en termes de revenus face à l’autre. 

Deuxième exemple : À la fin de ce mois de janvier, les travailleurs bénéficieront d’une compensation salariale allant de Rs 1500 à Rs 2000. Mais encore une fois, une catégorie d’employés sera exclue. En effet, les travailleurs de la zone franche resteront sur leur faim ce mois-ci, comparés aux autres, surtout ceux jouissant de salaires plus elevés. Et pourtant, ils méritent cette compensation plus que quiconque, étant ceux qui sont les moins rémunérés. La raison est imputée à un problème technique qui a retardé le règlement visant à donner force de loi à la révision salariale pour ce secteur. Évidemment, le gouvernement a préféré jouer à l’autruche, laissant le soin à la MEXA de communiquer cette décision alors qu’il s’agit, selon toute évidence, d’un problème qui relève essentiellement de sa faute. Et pourtant, le gouvernement a disposé de presque deux mois pour faire les réajustements qu’il fallait. Comprenne donc qui pourra.

Troisième exemple : Chaque annonce de grosses pluies fait étalage d’une incongruité inexpliquée. En fonction des prévisions météorologiques, le gouvernement a l’obligation d’assurer la sécurité de tous les travailleurs, en décidant s’ils doivent se rendre au travail ou pas. Or, le gouvernement se limite, lui, à décider uniquement pour les fonctionnaires, probablement pour éviter la pression exercée par le patronat du secteur privé quand leurs gains financiers sont en jeu. Le sort des travailleurs du secteur est lui laissé entre les mains de Business Mauritius qui, lui, ne peut qu’inviter, et non obliger, les opérateurs à respecter un appel. Ce qui est incompréhensible et discriminatoire. Le gouvernement ne peut plus continuer à enfouir ainsi la tête dans le sable, car c’est lui seul qui doit répondre en cas de mort d’homme. Mais s’en soucie-t-il vraiment ?