Imposteurs incompétents

« C’est un gouvernement stagiaire ». C’est ainsi que Jean-Claude de l’Estrac a qualifié le gouvernement. Nous irons bien plus loin. C’est un gouvernement d’imposteurs incompétents. Certes, ce régime a été élu aux dernières élections, avec seulement 37% du nombre total de votes. Mais cette élection est toujours sujette à des contestations en Cour suprême bien que celles-ci semblent s’échapper à la mémoire collective, conséquence probable du confinement prolongé.

Puisqu’il n’est pas encore prouvé que les dernières législatives aient été « free and fair » et qu’il n’y ait pas eu de manipulations ou de magouilles, rien n’indique que nous ne sommes pas dirigés par des imposteurs. Or, il s’avère que ces derniers sont aussi des incompétents. La cacophonie concernant la rentrée scolaire n’est rien comparé à la crainte et la confusion accentuée sur le plan économique depuis le grand oral du Grand Argentier. Malgré tous ses diplômes et ses leçons en économie, Renganaden Padayachy s’est démarqué en terme d’incompétence en présentant un budget qui ne relancera en rien l’économie en ce temps de crise sans précédent, mais qui aura eu le seul mérite de dévaliser la Banque Centrale. Ce qui sonne le glas pour l’avenir économique et social du pays.

Pravind Jugnauth n’a toutefois rien à envier à son ministre des Finances. La PNQ du leader de l’Opposition sur les allégations de corruption entourant le projet de réaménagement de la centrale Saint-Louis lui a permis d’étaler l’étendu de son ignorance de ce qui se trame au sein du gouvernement qu’il dirige. Les « I’m not aware », « I don’t have this information », « I don’t know » ont rythmé les réponses de Pravind Jugnauth. Sérieusement ? Une enquête de cette envergure est menée par la Banque Africaine de Développement (BAD) sur le CEB et les administrations mauriciennes depuis plus d’un an et le Premier n’en sait rien ? N’est-il pas censé être l’homme le plus renseigné de Maurice, ayant les ‘National Security Services’ (NSS) à son « beck and call » ? Le summum de l’incompétence, quoi !

Un autre Premier ministre aurait remué ciel et terre pour savoir de quoi il en retourne, car la réputation et l’intégrité du pays sont en jeu. Mais pas Pravind Jugnauth. Le leader de l’Opposition, en parfait gentleman, lui a facilité la tâche en lui transmettant toutes les informations qu’il détenait. Reste à voir si le Premier ministre agira sur la base de ces informations, puisqu’il semble se contenter de ce que lui disent son adjoint et ses compères. Le comble, c’est qu’on ne peut même pas feindre d’être surpris ou indigné par l’insouciance du Premier ministre. Il nous a, après tout, habitués à défendre bec et ongles ses ministres, députés, et nominés sous son précédent gouvernement. Pourquoi les choses devraient-elles changer maintenant ?

Ce scandale n’est pas le premier connu sous le gouvernement MSM-ML. Ni le dernier non plus. C’est même une indication claire et nette de ce qui nous attend pour les prochains cinq ans. Car nous avons à la tête de notre pays un chef qui n’en est vraisemblablement pas un. Mais aussi parce que l’ICAC continuera à tout étouffer. « Quand la médiocrité règne, l’incompétence est une règle, la roublardise une culture »…

 

Par Zahirah RADHA