Intentions des uns et des autres

Nando Bodha dévoile de plus en plus son ambition de devenir Premier ministre. Même s’il ne l’a pas dit explicitement lors de sa conférence de presse vendredi, c’est ce qu’il a voulu laisser entendre en disant qu’il n’était pas convaincu qu’une alliance avec Navin Ramgoolam remporterait les élections, mais en insistant que l’Alliance de l’Espoir pourra être la dynamique et la locomotive pour ce changement que le pays a besoin. Car il sait qu’il lui faut évincer Navin Ramgoolam de l’équation de l’Espoir pour qu’il puisse réaliser ses propres ambitions premierministérielles. Car il est clair que sans Navin Ramgoolam et le PTr comme locomotive, le MMM et le PMSD se retrouveront handicapés, à moins de trouver le bon candidat pour être présenté au poste de Premier ministre. Et Nando Bodha est convaincu qu’il correspond non seulement au profil requis, mais qu’il est aussi la perle rare dont le pays a besoin pour changer son destin. Le leader du Rassemblement Mauricien (RM) continue à nous brandir l’argument d’un programme de société, dont on n’a pas encore vu la couleur alors que c’était la mission qu’il s’était fixée depuis sa démission du gouvernement et du MSM il y a bientôt deux ans de cela. Nando Bodha sait soigner sa com. C’est ce qu’il sait faire le mieux, étant même celui qui écrivait les manifestes électoraux, avec tout son lot de promesses vides, du MSM. Mais il ne convainc pas. Du moins pas tant qu’on aura vu ce que comporte son projet de société. Et pas tant qu’il nous aura tout déballé sur ce qui se tramait au sein du gouvernement MSM lorsqu’il y était. Bérenger et Duval l’ont compris. Ils préfèrent concerter leurs efforts pour faire concrétiser une alliance avec Navin Ramgoolam et le PTr au lieu de perdre inutilement du temps avec un Bodha qui ne fait pas le poids électoralement. D’autant qu’à travers son comportement, le leader du RM ne fait que faire le jeu du MSM. Donnant ainsi raison aux « conspiracy theories » qui maintiennent que Bodha est l’envoyé spécial de Lakwizinn pour créer du désordre au sein de l’opposition, afin de profiter au MSM de Pravind Jugnauth.

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L’Attorney General Maneesh Gobin semble être subitement requinqué. Il a pu dénicher l’astuce parfait pour détourner l’attention des Mauriciens des sujets angoissants qui les préoccupent. Après avoir passé le plus clair de son temps à trouver des moyens légaux pour tenter de courber l’échine du DPP et pour bâillonner les internautes, la presse et faire bientôt les avocats, il va maintenant en guerre contre une compagnie privée, ‘The Raphael Fishing Company Ltd’, qui détient les droits d’occupation sur l’archipel de Saint-Brandon. Tant mieux si l’Attorney General s’est enfin décidé à dépenser ses énergies d’une façon plus utile pour que Maurice retrouve sa souveraineté sur une partie intégrale de son territoire, tout comme les différents gouvernements l’ont fait sur le dossier des Chagos. Mais que Maneesh Gobin nous divulgue aussi tout sur les activités du gouvernement indien sur Agaléga, qui fait également partie de notre territoire. Maneesh Gobin se trompe lourdement s’il pense pouvoir nous faire oublier Agaléga en nous sortant un bail vieux de plus de 94 ans, aussi incroyable soit-il, des placards. Car ce qui se trame à Agaléga n’est pas moins, ou sinon même bien plus, interloquant. Il est d’ailleurs clair que le gouvernement veut nous cacher des choses quand il s’arrange pour rendre le déplacement des élus de la circonscription dont fait partie Agaléga, en l’occurrence le no. 3, ardu. Et puisque Maneesh Gobin semble prendre conscience des baux absurdes, qu’il s’intéresse aussi à ces baux octroyés à des compagnies élitistes sur tous les pas géométriques où les Mauriciens n’ont pas accès. Puisqu’il s’agit de notre territoire, il est inadmissible que les citoyens y soient tenus à l’écart.