Lauréats : Éclatant succès, malgré des difficultés

Fin de suspense pour les élèves du HSC de la cuvée 2022, qui ont pris connaissance de leurs résultats ce vendredi 10 février 2023. L’émotion était à son comble dans les établissements scolaires. Les larmes de joie étaient bien là mais il y avait aussi des larmes de désespoir. Des efforts acharnés ont porté leurs fruits malgré les circonstances difficiles dans lesquelles ces épreuves ont été tenues. Il convient de noter que des collèges qui n’ont pas l’habitude d’obtenir de lauréats chaque année ont, cette fois-ci, agréablement surpris plus d’un. Nous avons eu la réaction des quelques lauréats et de leurs parents.

Marie Lashawna Dig Dig : « Je ne m’attendais pas à être lauréate »

Marie Lashawna est la seule lauréate du Belle-Rose SSS. D’origine humble, cette fille d’une bonne et d’un soudeur fait la fierté de ses parents. Elle a ainsi décroché le HSC PRO (Professional Qualification) Scholarship pour la cuvée de 2022. « Je n’avais pas pensé que je serais lauréate. Je suis toujours sous le choc et je n’arrive toujours pas à croire que mon nom figure sur la liste des lauréats », nous confie-t-elle.

« Certes, cette épreuve n’a pas été facile, avec la pandémie qui a tout chamboulé, mais j’ai su gérer mes études durant ces trois années du HSC », poursuit-elle.Selon elle, pour devenir lauréate, il faut savoir se concentrer sur les révisions et avoir un bon planning. « Si vous faites cela, rien ne peut vous empêcher d’aller loin dans vos études », nous dit-elle. « Je voudrais remercier mes parents, mes enseignants et mes amis, qui m’ont toujours soutenue. »

Elle compte entreprendre des études de droit et devenir avocate, mais ne s’est pas encore décidée si elle compte faire ses études à Maurice ou dans une université à l’étranger.

Priscille, la mère de Lashawna, ne cache pas sa joie. « Je suis très fière de Lashawna. Je n’avais jamais pensé qu’elle allait décrocher d’aussi bons résultats. Je savais qu’elle était brillante mais je ne la voyais pas comme lauréate. Je dois aussi dire que ma fille a travaillé très dur, malgré les difficultés », nous dit-elle.

Irshaad Sheikdaur: « J’aurais voulu que ma mère soit là pour partager ce moment »

Irshaad Ibne Imraan Sheikdaur, âgé de 19 ans et élève de James Burty David SSS, a été proclamé lauréat dans la filière ‘Economics’. Orphelin de mère, il est le premier lauréat de sa famille. « J’étais confiant que j’allais obtenir de bons résultats, mais je ne croyais pas vraiment que j’allais être proclamé lauréat », nous indique le jeune homme. « J’attendais les résultats avec impatience et ce matin, lors de la proclamation, je ne voulais pas croire mes yeux en voyant mon nom sur la liste des lauréats », nous dit-il. « Je ne comptais pas vraiment devenir lauréat. Je comptais seulement faire la fierté de mon père avec de bon résultats mais aujourd’hui, par la grâce de Dieu, j’ai été proclamé lauréat. C’est une grande joie pour moi. »

Il revient sur cette dure épreuve. « Cela a été difficile pour moi et j’ai dû fournir beaucoup d’efforts », nous confie-t-il. « Je crois que rien n’est impossible dans la vie mais il faut avoir de l’engouement dans ce que vous entreprenez. Je pense que si vous avez une vision et si vous voulez aller de l’avant avec quelque chose, vous allez certainement l’obtenir. La discipline est le maître mot », nous affirme Irshaad.

Il compte entreprendre ses études tertiaires à Maurice même. Il trouve que cela sera difficile pour lui de quitter sa famille pour aller étudier à l’étranger. Il compte poursuivre des études de droit, plus précisément dans le domaine du droit corporatif. Il compte rejoindre l’université UCLAN et a déjà entamé ses démarches d’inscription auprès de cette université.

« Je dois dire que sans le soutien de mon père, cela aurait été très difficile. Mon père a toujours été là pour moi », nous confie Irshaad. « Je tiens aussi à remercier les autres membres de ma famille et mes amis, qui m’ont toujours soutenu. » Irshaad a perdu sa mère à l’âge de 13 ans, décès qui l’avait profondément bouleversé car il était très attaché à sa mère. Le jeune lauréat regrette que sa mère ne soit plus là durant ce moment de grande fierté pour tout parent.

Aishah Bhugaloo : « Il est important d’avoir un équilibre dans la vie »

Aishah Ahmud Mustakeem Bhugaloo, habitant Flacq, a été proclamée lauréate de la Doha Academy. Elle était anciennement une élève du QEC mais vu ses options de matières, elle a dû rejoindre le Doha Academy. Aishah devait parcourir une longue distance chaque jour pour rejoindre son établissement scolaire mais elle a su faire face à cela et à d’autres difficultés. « Je n’arrive toujours pas à croire que je suis parmi les lauréates. Les épreuves étaient difficiles, et je croyais que j’avais échoué dans certains sujets », nous confie-t-elle. Toutefois, pour elle, « les examens académiques ne définissent pas le succès d’une personne ».

Aishah nous confie qu’elle ne pouvait travailler sous pression, alors elle s’adonnait aussi à ses passe-temps, ce qui l’aidait à se relaxer. Elle regardait les matchs de foot et les vidéos sur YouTube, et jouait à des jeux vidéos. Elle passait aussi du temps avec ses cousins et cousines. Pour elle, il faillait se défouler pour pouvoir se concentrer davantage. « Il est important d’avoir un équilibre dans la vie, pour pouvoir mieux faire face au stress. Il faut savoir gérer son temps et apprendre de façon modéré », nous dit Aishah.

Elle tient à exprimer sa reconnaissance envers les membres de sa famille, qui l’ont beaucoup encouragée, sans oublier ses enseignants, qui ont toujours été à son écoute. « Le soutien est une chose très importante pour un élève », affirme-t-elle. « Je crois que rien n’est impossible dans la vie mais il faut toujours persévérer », ajoute-t-elle. En ce qui concerne son choix d’études, elle est toujours en train d’y réfléchir.  

Pour le père d’Aishah, « c’est une grande joie pour moi et je suis très fier de ma fille. Je m’attendais à ce qu’elle soit classée, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle devienne lauréate », explique-t-il. Vu que ce dernier et la mère d’Aishah sont enseignants, cela a été un plus pour eux pour guider leur fille pendant cette épreuve. Aishah a ainsi pu esquiver les leçons particulières en grande partie, contrairement à bien d’autres élèves. « Les parents doivent savoir guider leurs enfants. Il ne faut pas qu’ils se contentent d’imposer de fardeaux additionnels sur le dos de leurs enfants, mais ils doivent aussi savoir relâcher la pression », explique-t-il. Sa fille aînée avait aussi été lauréate au Rajcoomar Gujadhur SSS. « Avoir deux lauréates dans la famille est vraiment une grande fierté pour toute la famille », nous dit ce père comblé.

Hafsah Joomun : « J’avais déjà cette vision que je devais réussir »

Hafsah Joomun a été proclamée lauréate dans la filière ‘Science’ au collège Queen Elizabeth. Chez la famille Joomun à Plaine-Verte, la joie était au rendez-vous. Une ambiance quasiment féerique régnait dans la maison après que les membres de la famille ont entendu le nom de Hafsah lors de la proclamation des résultats.

Celle-ci nous explique qu’elle s’était réveillée tôt le matin et attendait les résultats avec fébrilité, mais à sa grande surprise et joie, son nom figurait bel et bien parmi les lauréats. « Les membres de ma famille étaient confiants que j’allais être proclamée lauréate mais moi je n’y croyais pas trop, quoique je savais que j’avais bien travaillé durant les examens », nous dit-elle. « J’avais déjà cette vision que je devais réussir. Je ne prenais jamais les choses négativement. La positivité est essentielle pour franchir les étapes dans la vie. »

Toutefois, pour Hafsah, le collège était aussi une source de distraction. Les sorties entre camarades de classe étaient plus ou moins fréquentes. « Je prenais les études ‘stress free’ mais lorsque j’avais mes révisions, je me concentrais. J’avais dédié mes nuits à mes révisions. Quand on a des examens, il ne faut pas tout prendre au sérieux et se stresser pour un rien mais il faut les prendre à la légère. Si on se met à stresser, on ne réussira pas », soutient-elle.

Elle tient à remercier ses parents et le Créateur, qui lui ont insufflé cette force à franchir avec succès cette épreuve. « Mes parents, ainsi que mes deux sœurs, m’ont beaucoup soutenue. J’étais comme un enfant gâté. Sans cet encouragement, cela n’aurait pas été facile », nous confie Hafsah.

Un moment difficile a été quand ses parents ont dû se rendre en Inde, vu que sa mère devait subir une opération. « Depuis avril jusqu’à septembre, il n’y avait que moi et une de mes sœurs à la maison. Nous avons dû tout gérer », dit-elle.

 Sa mère dit très émue et fière de sa fille. « Tout le monde dans la famille avaient encouragé Hafsah sans relâche », nous dit-elle. Quant à son père, il savait que sa fille allait être proclamée lauréate, de par ses performances académiques. « Depuis la Grade 1, elle a toujours été première en classe », nous dit-il. « Tous le monde la taquinait en lui disant qu’un jour elle deviendra lauréate, et aujourd’hui, cela s’est réalisé. »

Isha Ghoorah : « Ce ene lot ‘feeling’ kan to tann to nom »

Isha Ghoorah, élève du Queen Elizabeth College (QEC), a été proclamée lauréate dans la filière ‘Science’. Cette habitante de Boulet-Rouge, Centre-de-Flacq, n’est pas la première lauréate de la famille car sa cousine avait aussi été proclamée lauréate.

 « Je suis fière de moi-même, vu les difficultés que j’ai surmonté, et vu les efforts que j’ai fournis. Je ne m’attendais pas à être lauréate. Quand j’ai entendu mon nom à la radio, je suis restée bouche bée,  et je ne savais pas quoi dire. Ce ene lot ‘feeling’ kan to tann to nom », nous lance la jeune fille.

Elle revient sur ses études au niveau de la HSC. « Pour tout vous dire, je ne fournissais pas tellement d’efforts au début, et j’avais quelques difficultés en ce qui concerne le contenu de certaines matières », nous avoue-t-elle. Qui plus est, cette accro de volley-ball était tout le temps sur le terrain, en train s’adonner à son sport favori. Depuis la ‘Form IV’, elle est dans l’équipe de volley du QEC. « J’ai fini par prendre conscience que je devrais me concentrer plus dans mes études. Les enseignants m’ont aussi beaucoup aidée et guidée », nous confie-t-elle.

« Durant la période précédant les examens, il fallait trouver des moyens pour se déstresser. Ce sont les pauses qui m’ont aidée à arriver jusqu’ici. Mais même si je prenais beaucoup de pauses, je prenais les révisions au sérieux. La révision ne consiste pas de prendre un livre et de réviser mais il faut toute une planification. Il faut avoir un emploi du temps pour savoir par où commencer et pour avoir une continuité. Lorsque l’on prend part à un examen, c’est très éprouvant. Après chaque examen, je devais aller me coucher pour ne pas avoir à ressentir cette pression et pour pouvoir affronter les autres épreuves à tête reposée », nous dit-elle.

Isha compte entreprendre des études de médecine mais n’a pas encore choisi d’université. Les parents d’Isha, étant enseignants eux-mêmes, ont bien soutenu et guidé leur fille. Aujourd’hui, ils sont très fiers d’elle.

Isha demande aux jeunes de ne pas se décourager dans la vie, mais de persévérer. « Soyez toujours fiers de ce que vous faites, et sachez que c’est l’effort qui compte », dit-elle.

Jilani Ameer Meeah : « Devenir lauréat était un ‘must’ »

Jilani Ameer Meeah, élève du Collège royal de Port-Louis, âgé de 19 ans, et habitant Plaine-Verte, a été proclamé lauréat dans la filière ‘Science’.

« Devenir lauréat était un ‘must’ », nous dit-il tout de go. « Obtenir cette bourse était très important pour moi. Il fallait que je devienne lauréat, vu que mes parents n’ont pas les moyens de payer les frais des universités à l’étranger. » Jilani Ameer Meeah avait donc déjà le but qu’il voulait devenir lauréat, et a tout fait pour décrocher la bourse d’État.Et une fois après qu’il avait pris connaissance de ses résultats, c’était un immense soulagement et une immense joie qui s’étaient emparé de lui.

« J’ai une idée bien précise de ce que je veux faire maintenant », nous dit-il, toujours aussi déterminé dans ses choix. « Mais si je n’avais pas obtenu cette bourse, je n’aurais pas su quoi faire ».

Il revient sur la période précédant les examens. « Si on se fixe un objectif, il faut alors travailler pour l’atteindre. Il faut toujours se donner à fond. Sans persévérance, une personne ne pourra jamais atteindre son objectif », dit-il.

Il compte faire ses études tertiaires en comptabilité en Angleterre. « Après mes études, je compte toutefois revenir au pays et travailler au service de mon pays. Je ne laisserai pas mes parents car ils ont beaucoup fait pour que j’ai pu arriver ici », dit-il. Son père est pompier, et sa mère, Aisha Ameer Meeah, est enseignante en français au RCPL. Cette dernière n’a pu empêcher ses larmes de couler en apprenant la nouvelle. « Je suis tellement émue et fière pour mon fils », nous dit-elle.