Le couple Sookun rejette cette thèse

Mauvaise interprétation de l’échographie

C’est la consternation chez la famille Sookun à Triolet. Une semaine après son accouchement, Neha Sookun, âgée de 26 ans, enseignante d’un collège privé ainsi que son époux Akash, vivent une situation peu commune. 

Neha a accouché d’une petite fille le 16 mars, à l’hôpital SSRN. Difficile pour ce couple d’accepter l’arrivée d’un seul bébé au lieu de deux jumelles, comme lui avait annoncé son gynécologue traitant.

C’est en août 2017 qu’elle a appris la bonne nouvelle à l’hôpital du Nord alors qu’elle ressentait des douleurs abdominales. Le couple était comblé de bonheur en apprenant qu’il attendait des jumelles.

Pendant ses neuf mois de grossesse, Neha a suivi des traitements tant à l’hôpital ainsi que dans le privé. Elle affirme avoir reçu des soins pour deux bébés. Elle se pose toujours des questions à ce sujet. « Kifer ine fer mwa suive ène traitement pour twin pregnancy ? », s’interroge-t-elle, perplexe.

Selon la jeune mère, on lui aurait injecté de Dexaméthasone, d’un dosage de 24 mg, pour deux bébés. Neha exprime sa crainte quant aux effets secondaires qui auraient pu être provoqués par cette injection. « Mo pakone ki l’effet sa pou ena lor moi ek mo zanfan apré », dit-elle avec peine.

Mauvais traitements reçus par le personnel de l’hôpital

Après son accouchement, elle a eu la surprise de sa vie en apprenant qu’elle a mis au monde qu’un seul bébé. Son mari est mis au courant le même jour. Ce dernier entame dès lors des démarches auprès de la direction de l’hôpital pour en savoir plus. Neha indique de son côté que l’attitude du personnel envers elle avait changé drastiquement. Elle aurait même été « moralement harcelée » par deux médecins généralistes, qui n’ont pas apprécié que la jeune maman réclame son deuxième enfant.

« Mo déjà affaibli physiquement et mentalement. Zot dire moi kifer mo pé ale de l’avant avec sa ? », indique-t-elle. Un des médecins lui aurait lancé : « Kan mo dire ou enan ène sel bébé, abé enan ène sel bébé, ki lot bébé ou pé rodé ? »  Dès lors, certaines infirmières devaient changer de comportement envers elle.

Le lendemain de l’accouchement, soit le 17 mars, une infirmière lui a fait une prise de sang tôt le matin, notamment pour des tests de séropositivité, pour déterminer si Neha pourrait allaiter son bébé. Or, comme les résultats de l’analyse n’étaient pas disponibles, Neha n’a pu nourrir son bébé au sein. Lorsqu’elle a demandé du lait en biberon, elle a dû attendre une heure, alors que la petite pleurait à chaudes larmes.

Une réunion devait avoir lieu le mardi 27 mars à l’hôpital du Nord, entre le directeur de l’hôpital, le médecin traitant, l’anesthésiste et le couple. Mais le vendredi 23 mars, le couple aurait reçu un appel d’un préposé de l’hôpital, disant que la réunion a été renvoyée. Les parents ne savent plus vers qui se tourner, alors que chacun se renvoie la balle.

Le ministre Husnoo : « Écographie capav fer errer »

Dans une déclaration à la presse le 21 mars, le ministre de la Santé, Anwar Husnoo a affirmé être en présence d’un rapport officiel de l’hôpital SSRN où dix personnes qui ont assisté à l’accouchement affirment que Neha Sookun a accouché d’un seul bébé. Suite aux questions des journalistes, le ministre a expliqué qu’il se peut qu’il y ait eu une mauvaise interprétation de l’échographie. « Échographie capav fer errer », a-t-il déclaré.

Disparitions de bébés

Cherche-t-on à nous cacher la vérité ?

  • Le témoignage incriminant d’un ancien infirmier

Saurons-nous un jour toute la vérité sur les cas de disparitions de bébés dans nos hôpitaux ?  La situation est digne d’un film d’horreur américain.  Depuis quelque temps déjà, plusieurs cas de disparitions de bébés dans les hôpitaux intriguent. Combien de temps prendront les autorités à faire la lumière sur ces cas pour empêcher d’autres disparitions ? Sauront-ils prendre les bonnes décisions et sanctionner ceux qui seront mis en cause ? Y aura-t-il des enquêtes en toute transparence ?  Les mères concernées trouveront-elles enfin la lumière au bout du tunnel ? Tant de questions qui restent pour le moment sans réponses !

Un ancien infirmier de l’hôpital Dr. Jeetoo se confie à Sunday Times.  « Le service offert dans nos hôpitaux est déplorable. Le recrutement des nurses ne se fait pas comme il se doit. Aujourd’hui, tout est politisé, il faut que cessent les recrutements sur une base politique. Dans la maternity ward, les infirmières recrutées doivent être formées correctement. Il ne faut pas que les nurses soient recrutées pour travailler dans les salles générales mais qu’après, elles sont transférées à la maternité. Elles ne comprennent pas ce qu’elles font ici », explique-t-il.

Concernant les récents cas de négligence médicale et de disparitions de bébés, notre interlocuteur ne mâche pas ses mots et avance que ce n’est pas une chose nouvelle. « Fine tout le temps ena sa ! Pas nouvo, mais zordi ek nouvo technologie, nouvelle passe vite, alors dimoune croire ki astère ki ena sa bane zafer la. Bizin pena aucun amalgame, ena dimoune ki fer zot travail couma bizin, pas akoze certains brebis galeuses ki tou infirmiers ek nurses pas bon », martèle ce dernier.

Il va plus loin dans ses propos, « Lecor perdi, lecor changé… ou conné ou ki passé dan la salle autopsie ? Bizin ena pliss transparence ek l’ordre dan sa domaine la. Trop buku familles souffert… kan lecor pé rentre lakaze pou fer l’enterrement, ou conné ou ki manké endan ? Parfois fini tire ceki zot bizin », poursuit-il.