« Nos lois régulant l’exportation de macaques ne sont que cosmétiques » , déplore Joanna Bérenger

La capture sauvage des singes et leur exploitation sont en recrudescence dans le pays. Les débats font rage autour de l’octroi d’un permis de l’‘Environmental Impact Asset’ (EIA) pour un projet d’élevage massif de 12 000 singes sur un terrain à bail au ‘Rose-Belle Sugar Estate’ (RBSE) alors que la compagnie ‘Hammer Head International Ltd’, qui avait loué 234 hectares de terres, a vu son contrat non-renouvelé par le conseil d’administration de RBSE.

La députée du MMM, Joanna Bérenger, affirme qu’à travers divers rapports et témoignages, la population a pris connaissance de dysfonctionnements concernant certains élevages, notamment en ce qui concerne la capture des macaques à longue queue, une espèce répertoriée comme étant en danger d’extinction dans le monde. « Je regrette que nos lois visant à réguler le secteur de l’exportation de macaques à longue queue ne servent qu’à faire joli, et du point de vue humain, je ne peux rester insensible à la souffrance inutile qui en découle », explique-t-elle.

Elle affirme que son rôle en tant que députée de l’opposition est de mettre les autorités devant leurs responsabilités et de veiller à ce qu’elles mettent en œuvre les moyens nécessaires pour que les lois de notre pays soient respectées. « Dans le cas de ‘Hammerhead Ltd’, j’ai mis en lumière plusieurs irrégularités dans la procédure d’obtention de permis. En réponse à une question parlementaire le 14 novembre 2023, Vikram Hurdoyal avait garanti qu’aucun bail ne serait accordé à cette compagnie souhaitant établir un élevage de 12 000 macaques à Le Val sur le terrain de RBSE en vue de les exporter par la suite. Le directeur de cette compagnie est également accusé de détention illégale de macaques et de cruauté envers les animaux. Suite à cela, nous avons appris qu’une demande d’obtention de permis EIA a été déposée en début d’année », souligne-t-elle. Promptement, la députée mauve a remis en question la légitimité de cette démarche à la lumière de la réponse donnée le 14 novembre au Parlement.

Par la suite, RBSE a confirmé, par le biais d’un communiqué, qu’aucun bail n’avait été accordé à Hammerhead Ltd. La question qui se pose est donc de savoir comment et pourquoi le ministère de l’Environnement a accepté de considérer une application pour un projet qui n’avait pourtant pas de terrain. « Le ministère de l’Environnement a publié un communiqué il y a quelques jours pour informer que RBSE confirme que la compagnie n’a pas de bail, et qu’ils arrêteront de considérer l’application en question. Apre la mor, la tizann couma nou dir ! Et maintenant, le ministère attend une confirmation de la confirmation déjà donnée par RBSE. Heureusement que le ridicule ne tue pas. Je continuerai de suivre ce dossier et à faire mon travail malgré les insultes et menaces du directeur de cette compagnie », dit-elle.

« La technologie avance rapidement et nous devons rester ouverts aux alternatives permettant de reproduire les tissus humains qui se présentent à nous. Nous devons faire le maximum pour éviter la souffrance animale ou humaine. Comme je l’ai déjà mentionné, le gouvernement doit mettre en œuvre les moyens nécessaires pour un contrôle efficace de ce secteur et pour un véritable respect des lois et des conventions internationales que nous avons signées. Il ne suffit pas de dire qu’il y a un contrôle. Il est impératif d’expliquer concrètement comment ce contrôle est effectué dans les élevages (plus de 50 000 macaques en captivité), ainsi que les captures dans la nature. Mais à ce jour, le Ministre n’est même pas en mesure de dire à la population combien d’agents de son Ministère sont affectés à cette tâche », conclut Joanna Bérenger.