Vox populi, vox dei. Les urnes ont livré leur verdict. Et sanction, il n’y en a pas eu. Sauf dans quelques circonscriptions où les électeurs ont compris les réels enjeux de ces élections. Malgré toutes les allégations dont il a fait l’objet, principalement en pleine campagne électorale, Pravind Jugnauth a pu quand même rentrer à l’hôtel du gouvernement par la grande porte. Il pourra enfin asseoir, légitimement, sa suprématie sur le trône que lui avait précédemment légué son père.
Plusieurs raisons nous poussent à penser que ces élections n’ont pas été tout à fait « free and fair ». Comment peuvent-elles l’être quand plus de 6 000 citoyens n’ont pu accomplir leur devoir civique puisque leurs noms ne figuraient pas sur la liste électorale. Cela a eu une incidence certaine sur ces élections, surtout quand on sait que, dans certains cas, l’écart du nombre de voix entre élus et déchus est très minime, moins que la centaine, alors que le taux d’électeurs qui n’ont pu voter dépasse même les 500 par circonscription. Rien ne pourra justifier cette grosse bévue commise par la commission électorale en privant des citoyens de leur droit de vote. D’autant qu’elle ait pu, même involontairement, contribué à fausser la donne d’une certaine façon.
Les méthodes israéliennes, les machinations orchestrées contre Navin Ramgoolam, les promesses électorales ciblant des groupes spécifiques et l’utilisation abusive des appareils d’État sont autant de facteurs qui ont poussé le « hindu belt » à tomber dans les bras de l’Alliance Morisien. Mais pour que prime la démocratie, il nous faut respecter le vœu de l’électorat. Nous ne pouvons plus que souhaiter que ce premier mandat légitime de Pravind Jugnauth en tant que Premier ministre s’annonce sous de meilleurs auspices…