Quel contrôle des prix ?« Tire dan poche gauche, mette dan poche droite ! »

Alors que les prix des produits de base continuent de connaître une hausse depuis quelques mois, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, vient d’annoncer des subsides sur des denrées alimentaires, dans le but de contrôler leur prix. Ces subsides seront versés à travers la Mauritius Revenue Authority (MRA) aux distributeurs et importateurs. Qui plus est, ce contrôle de prix durera jusqu’a fin décembre 2021, soit pour une durée de six mois seulement. Toutefois, le secrétaire-général de l’ACIM, Jayen Chellum, met les points sur les i. Ce n’est pas un véritable contrôle de prix, décortique-t-il, car en fin de compte, ce seront toujours les contribuables – et les consommateurs – qui vont casquer.

Pas moins de 243 marques sont concernées par ce contrôle, ou prétendu tel, comme le lait en poudre, le beurre, l’huile comestible, les grains secs, le fromage, les boîtes de sardines, de pilchards et de tomates, entre autres.

 « Ce n’est pas exactement un contrôle de prix », estime le secrétaire-général de l’ACIM, Jayen Chellum. Ce dernier soutient que c’est la première fois qu’il entend que l’État vient en aide aux importateurs et distributeurs à hauteur de Rs 500 millions comme subventions. Pour lui, une véritable politique de contrôle de prix aurait consisté à analyser les données et de voir si la marge de profit des commercants ne dépasse pas 15 %.

Jayen Chellum souligne que ces subventions proviennent des poches des contribuables. « Ou tire dans poche gauche, ou mette dans poche droite ! », lance-t-il, sarcastique. Le secrétaire-général ajoute quand on analyse ce type de contrôle de prix, à long terme, il faudrait se poser la question : qui va payer, si ce ne sont les contribuables – et les consommateurs ? « Qu’est-ce qui va se passer après janvier 2022 ? Est-ce que le gouvernement continuera de subventionner ? », s’interroge Jayen Chellum.

Pour lui, il est clair que le gouvernement ne veut pas entrer dans une politique de contrôle de prix. Il souligne que la Competition Commission of Mauritius (CCM) elle-même, après une étude, avait préconisé que les prix de certains produits devaient être contrôlés par le gouvernement.

Il met aussi carrément le gouvernement en cause en ce qui concerne l’augmentation du prix d’un certain nombre de produits, comme par exemple des boissons gazeuses, qui résulte d’une majoration directe sur ces produits. « Le gouvernement fait de l’argent sur le dos des accrocs des boissons alcoolisées et de la cigarette, en augmentant les taxes sur le tabac et l’alcool, alors qu’il n’effectue aucune étude pour voir comment inciter les gens à réduire leur consommation  de ces produits nocifs », s’insurge Jayen Chellum.

Selon nos informations, ce contrôle de prix n’aura aucun impact positif mais pèsera encore plus lourd dans la corbeille ménagère. Comme vous pouvez constater dans cette photo d’illustration le prix du lait cowland est de Rs 181.95 qui devrait revenir à Rs 166.95 après le subside de Rs 15 accordé par le gouvernement. Or, le nouveau prix est fixé à Rs 207.