Questions à…Anil Gayan :« Le Commissaire électoral doit assumer la responsabilité ultime de ces irrégularités flagrantes »

  • « Le ML n’a aucun rôle et aucune crédibilité au sein du GM »

Q : Comment réagissez-vous au verdict de la Cour qui a ordonné un nouveau décompte au no. 19 ?

Si le Commissaire électoral était au courant de ces anomalies, il y a eu un manque de responsabilité de sa part. Surtout parce que la Commission électorale était en possession de tous ces documents et qu’il avait la possibilité de demander des éclaircissements de la part de ses officiers et ses « Returning Officers » à la lumière de la pétition électorale. Il ne faut pas oublier qu’il y a un délai très serré pour loger une pétition électorale. À partir du moment qu’il avait pris connaissance de la pétition, il aurait dû avoir déjà pris son ‘stand’. Il est un officier public qui est payé des fonds publics. Il a donc la responsabilité d’assurer que le processus électoral soit « free, fair, credible and transparent ». La vérité des urnes doit respecter ces quatre critères.

Q : Vous remettez donc en cause la crédibilité du Commissaire électoral ?

Pas sa crédibilité, mais sa responsabilité. Ce qu’il a dit deux ans après, il aurait pu le dire un mois après que la pétition électorale ait été déposée.

Q : Iriez-vous jusqu’à réclamer sa démission ?

Je pense personnellement qu’il aurait dû offrir sa démission. Qu’elle soit acceptée ou pas, c’est une autre paire de manches. Mais il aurait dû assumer la responsabilité ultime de ces irrégularités flagrantes.

Q : C’est la deuxième fois que le leader du Muvman Liberater (ML) se retrouve dans une situation délicate après l’affaire St-Louis. Cela met-il le parti dans une position de faiblesse vis-à-vis de son partenaire d’alliance ?

Selon les on-dit, le ‘stand’ du Commissaire électoral de ne pas objecter à un ‘recount’ reflète les difficultés du leader du ML avec le Premier ministre. C’est évident que le ML en tant que parti n’existe pas. Et en tant que partenaire du gouvernement, il n’a aucun rôle, aucune crédibilité et est ignoré totalement dans le processus gouvernemental.

Q : Les conséquences d’un nouveau décompte au no. 19 n’ont donc pas été évoquées par les instances du ML ?

Le parti n’existe pas et ne tient aucune réunion. Techniquement, je n’ai jamais été informé officiellement que je ne suis plus président et leader-adjoint du parti, mais j’entends dire qu’il y a d’autres personnes qui assument ce rôle. Je me demande si un parti responsable peut agir de cette façon. Il nous faudra attendre les résultats de ce ‘recount’ pour voir quel sera le destin du ML, s’il en a un, et s’il est lié à Collendavelloo.

Q : Et comment voyez-vous l’évolution de la situation actuelle en général ?

Sur le plan économique, c’est ‘letemps margoz’ pour la population en général. La dépréciation de la roupie corse la situation. Malgré toutes les grandes déclarations, le petit peuple souffre beaucoup avec la hausse incontrôlée des prix. Sur le plan politique, je pense que l’Opposition doit prôner un discours clair et cohérent qui est acceptable à la population. Sinon, on risque de voir l’émergence d’un autre groupe pour challenge les partis politiques déjà établis.

Q : Pourra-t-on vous voir dans un de ces partis politiques établis ou à la tête d’un nouveau parti ?

La politique, c’est l’art du possible. Rien n’est exclu. Rien n’est oublié, mais tout est possible en politique. Je n’exclus pas la possibilité d’un retour soit avec des camarades dans un autre parti ou au sein d’un ML restructuré et réorganisé, mais sans Collendavelloo.

Propos recueillis par Z. Radha