Trahison

Trahison. Le mot est sur toutes les lèvres. Et il est attribué principalement au Premier ministre. Pas parce qu’il a été trahi par Sherry Singh. Mais plutôt en raison des allégations faites par ce dernier à son encontre. Même si des preuves concrètes et irréfutables restent encore à être dévoilées, l’aveu, sous contrainte, de Pravind Jugnauth concernant un appel téléphonique avec l’ancien CEO de Mauritius Telecom apporte de l’eau au moulin de ce dernier. Et confirme le dicton qu’il ne peut y avoir de fumée sans feu. Pravind Jugnauth a-t-il réellement vendu son peuple, sa patrie, sa souveraineté au profit d’un pays étranger ? Les événements nous le diront. Si les allégations du Maharajah Sherry Singh sont fondées, ce sera un coup de poignard qu’aura donné Pravind Jugnauth dans le dos de la population, incluant ses partisans et ses mandants. Ce qui signifiera aussi qu’il a vendu son âme au diable. Car trahir son pays équivaut à trahir son rôle de Premier ministre. Ce qui fera alors de lui non seulement l’ennemi du pays et du peuple, mais aussi un espion d’une puissance étrangère…

Trahison. Elle s’applique aussi au ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal. Une fois n’est pas coutume. Celui-ci a une fois de plus trahi les valeurs morales et humaines qu’un ministre de la République est censé prôner et incarner. Tout comme il l’avait fait lors de l’épisode Koukouroukoukou. Il a, cette fois-ci, franchi la ligne rouge. Car il a osé non seulement insulter, mais aussi agresser un fonctionnaire de son ministère, un religieux de surcroit, dans son propre bureau. L’amateur de Kishore Kumar se prend-il pour un bouncer ? Pense-t-il pouvoir honorer les fonctions qu’il occupe en menaçant, humiliant et intimidant un simple employé qui ne cherchait qu’une explication suivant un transfert jugé punitif ? Quoiqu’il en soit, le masque est tombé. Exposant le vrai visage de Kailesh Jagutpal. Y compris son caractère coléreux, hideux, détestable. En dévoilant surtout et avant tout, sa main leste qu’il n’avait pourtant pas le droit de lever sur un fonctionnaire. Mais il l’a fait. Sans aucun remords. Sans aucune excuse. Sachant que, sous le gouvernement MSM, il ne risque rien.

Trahison. Le terme désigne aussi le comportement répréhensible du Speaker Sooroojdev Phokeer qui trahit, semaine après semaine, les pratiques parlementaires telles qu’établies par Erskine May. D’ailleurs, la ligne rouge, il l’a aussi franchie cette semaine. En inventant un ‘standing order’ qui n’existe pas. En se permettant de couper le micro du leader de l’Opposition. Et en suspendant toute l’opposition qui donnait de la voix pour démontrer leur désapprobation. La « parliamentary democracy » n’existe plus. Elle a été assassinée par un vulgaire agent politique qui applique la guillotine à sa guise. Rendant des ‘Senior Ministers’ mal à l’aise. Causant même, ô surprise, la frustration du Premier ministre. Mais sera-t-il sanctionné ? Un grand NON. Parce que, même si notre système parlementaire repose sur le modèle westminstérien, la façon dont les travaux sont désormais dirigés fera pâlir de honte n’importe quel démocrate. Surtout en Angleterre où deux ministres n’ont pas hésité à rendre leurs tabliers pour éventuellement contraindre Boris Johnson à la démission. Car comme l’a dit Rishi Sunak, “the public rightly expect government to be conducted properly, competently and seriously”. Ce qui n’était plus le cas là-bas. Comme ce n’est plus le cas à Maurice aussi d’ailleurs. Sauf que chez nous, la culture d’incompétence, d’abus et d’impunité est bien ancrée dans l’ADN du gouvernement MSM. Les traîtres seront donc bien protégés. Tant que le peuple le voudra.