Une étape importante franchie

Propositions du PTr-MMM-PMSD au Commissaire électoral

Les leaders du PTr (Parti Travailliste), MMM (Mouvement Militant Mauricien) et du PMSD (Parti Mauricien Social-Démocrate) ont rencontré le Commissaire électoral, le vendredi 28 avril, au siège de la Commission électorale à Port-Louis. Ils ont soumis un document contenant une série de conditions et de propositions détaillées autour de l’organisation des prochaines élections générales. S’en est suivi une conférence de presse conjointe du trio, à l’hôtel de Labourdonnais, à Caudan.

Les trois leaders disent avoir travaillé de concert pour faire pas moins de 25 propositions à la Commission électorale, pour s’assurer que les prochaines législatives se déroulent sans imbroglio, en toute éthique, impartialité et indépendance.

Les leaders des trois partis politiques (PTr-MMM-PMSD) veulent que la Commission électorale fasse preuve d’excellence et de ‘leadership’, et que la transparence soit sans équivoque. Parmi les propositions faites, il y a celle que tous les votants devront avoir accès au système électoral. Il a été recommandé aux autorités compétentes de veiller à ce que le nom d’un votant décédé ne soit retiré qu’après vérification auprès de l’Etat civil. Les trois leaders politiques estiment que le droit de vote est un droit constitutionnel de tout citoyen.

Autre mesure préconisée afin d’éloigner les doutes de manipulation, Ramgoolam, Bérenger et Duval veulent que le registre électoral (analogue et numérique) soit uniquement sous le contrôle du bureau de la Commission électorale. Entre autre chose, il a été recommandé que la Commission dispose de sa propre infrastructure d’hébergement sécurisée, pour stocker et tenir à jour le registre électoral. De même qu’il est important que les électeurs puissent y avoir accès pour pouvoir vérifier leur inscription, et ce à n’importe quel moment.

Dans le document soumis à Irfan Rahman, la recommandation a été faite que la MBC (Mauritius Broadcasting Corporation) s’assure que tous les candidats et partis politiques sont traités équitablement. Il est suggéré à la commission d’émettre des directives claires en ce sens à l’attention de la police et de la MBC, et qu’elle veille à ce qu’elles soient correctement appliquées. Les leaders des trois partis demandent à la Commission d’assurer que les items des différents partis politiques soient diffusés dans les bulletins des journaux télévisés.

Ramgoolam, Bérenger et XLD demandent aussi la réintroduction des ‘agents de terrain’, dont le bureau du Commissaire électoral a décidé de se passer en 2010. Ce faisant, seuls les candidats et leurs principaux agents avaient accès à la cour des bureaux de vote.

Parmi les autres propositions figurant dans le document : le Government Printing doit être le seul organisme à imprimer les bulletins de vote, seuls la carte d’identité nationale et le passeport doivent être utilisés comme pièce d’identification, que les étrangers du Commonwealth ne soient pas autorisés à voter, que l’Electoral Supervisory Commission dispose de plus de pouvoirs, et obtienne ceux dévolus à l’Independent Broadcasting Authority, que le téléphone portable ne soit pas admis dans la salle de vote, et que de l’encre indélébile soit utilisée après qu’un électeur ait exercé son droit de vote.

A la fin du document concernant la décompte des votes, il est préconisé que l’exercice débutent le même jour, à la fermeture des votes. Cela devrait pouvoir se faire après avoir modifié la législation, car la loi stipule que l’exercice de comptage doit se faire le lendemain du jour de vote.

Navin Ramgoolam : « Pas de ‘computer rooms’ dans les centres de vote »

Le leader des Rouges, Navin Ramgoolam, estime que c’est une étape importante et cruciale pour la démocratie. « Nous lui avons demandé de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la transparence et la confiance dans le système électoral. Il est important de garantir que les résultats des élections reflètent la volonté du peuple. Tout le monde doit avoir confiance dans le système. C’est la raison pour laquelle nous avons effectué cet exercice », dit Navin Ramgoolam, lors de la conférence de presse conjointe des trois leaders.

« Le commissaire électoral a lui-même fait la proposition de l’utilisation de l’encre indélébile afin de s’assurer qu’’aucun votant ne vote plus d’une fois ». Mesure accueillie avec ferveur par le leader du Parti Travailliste (PTr). Ramgoolam salue le fait que la rencontre avec le Commissaire électoral, Irfan Rahman, a été très positive. Il a également indiqué que suite à cette rencontre, il n’y aura pas de « Computer Room » dans les centres de vote lors de la tenue des prochaines élections.

Paul Bérenger : « D’autres rencontres prévues avec le Commissaire électoral »

C’est un bon départ, estime le leader du Mouvement Militant Mauricien (MMM), suite à la rencontre des trois leaders avec Irfan Rahman. Pour Paul Bérenger, il est important que le document soit examiné sur le fond par la Commission électorale.

D’ailleurs, lors de sa prise de parole pendant la conférence de presse conjointe des trois leaders des partis de l’Opposition parlementaire, Paul Bérenger a indiqué : « Ce document, qui compte 34 mesures phares pour assurer des élections justes, a été bien travaillé et réfléchi par les trois partis. La Commission électorale examinera nos propositions en détail, et nous répondra par le biais d’une lettre. »

Le leader des mauves a également laissé entendre que d’autres rencontres avec le Commissaire électoral sont prévues.

Xavier-Luc Duval : « Que la volonté précise de l’électorat mauricien soit reflétée dans les résultats »

Le leader de l’opposition et du Parti Mauricien Social-Démocrate (PMSD) est d’avis que la rencontre entre les trois leaders et le Commissaire électoral s’est bien déroulée. Il souligne le fait qu’Irfan Rahman a répondu favorablement à une de leur demande, à savoir l’ouverture du registre électoral pour une semaine, après la signature du « Writ of Elections ». De ce fait, XLD implore le gouvernement et le Premier ministre d’apporter les modifications nécessaires à la loi afin que cette demande puisse aboutir, car pour l’instant c’est en dehors du contrôle de la Commission électorale.

Pour Duval, « le but de l’Opposition n’est pas d’assurer sa victoire lors des élections, mais de garantir que la volonté précise de l’électorat mauricien soit reflétée dans les résultats, et que la campagne électorale s’oriente vers des élections ‘free & fair’ ».